Auteur une nouvelle fois d’une saison convaincante, l’attaquant sénégalais revient sur cet exercice 2015-2016 et évoque son attachement au MHSC.
Il fait partie des joueurs dont la parole est aussi rare à l’extérieur du terrain qu’importante dans le vestiaire. Il est ainsi fait Souleymane Camara. Humble, discret mais passionnant à écouter parler. A l’heure du dernier match à domicile de la saison, l’attaquant sénégalais a accepté de tirer le bilan d’un exercice 2015-2016 où le MHSC a vécu moult péripéties. Toujours avec la pertinence et la sagesse qui le caractérisent.
L’entame d’abord, très compliquée puisque le MHSC a dû attendre fin septembre pour décrocher sa première victoire. « On sait que pour une équipe comme la nôtre, il est important de prendre des points très rapidement. Or, à partir du moment où notre début de saison a été compliqué, on savait pertinemment que ça allait être difficile, mais, je le reconnais, pas à ce point-là. »
A ce moment, on se demandait bien ce qu’il allait advenir du club pailladin, notamment au soir d’une cruelle défaite contre Monaco (2-3 alors que le MHSC menait 2-0, le 24 septembre). Croisé le lendemain de ce match, l’attaquant sénégalais n’avait évidemment pas la mine des grands jours, mais son discours, à la fois calme et mobilisateur montrait qu’il avait foi en ce groupe, même au plus fort de la tempête. « Dans la vie il y a toujours des moments difficiles et des moments de bonheur aussi. Dans les moments de bonheur, il faut se souvenir d’où on vient. C’est comme ça que je prends les choses. C’est ce qui permet de rester la tête sur les épaules. Dans les périodes de bonheur, je me rappelle de celles où je galérais avant d’arriver là… et je m’attends aussi à revivre des instants difficiles parce que la vie, c’est comme les vagues de la mer : tu peux être en haut comme en bas. J’ai toujours pensé que ce serait très dur mais qu’on allait se maintenir, ce que nous avons fait. » Mais qu’est-ce qui a permis au MHSC de s’en sortir justement ? « Dans les moments où ça ne va pas, il faut toujours se remettre en question pour avancer. Si chacun se ferme sur lui-même, ça ne peut pas marcher. Le groupe a su se dire les choses, on a beaucoup discuté, entre nous, avec les dirigeants aussi et cette unité, cette volonté d’avancer ensemble nous ont permis de nous en sortir. Je tiens à dire bravo au groupe car on a vraiment eu des périodes difficiles, et malgré toutes ces péripéties on a su rester concentré sur notre sujet. Le groupe a su faire front. On a bien bossé et ça a fini par payer. »
Une unité qui a d’abord porté ses fruits en fin de phase aller où le MHSC n’a concédé que 2 défaites en 8 matchs. « Cette période entre le mois d’octobre et la trêve hivernale où nous avons réussi à prendre des points nous a fait beaucoup de bien. »
La suite, c’est une 2e partie de saison, elle aussi compliquée, mais finalement en passe de bien se terminer puisque le club montpelliérain est parvenu à arracher son maintien. « Ça a sans doute été l’une des saisons les plus compliquées que j’ai eu à disputer en tant que joueur qui joue régulièrement, reconnait le n°19 montpelliérain. On a vécu des moments compliqués avec des résultats difficiles, des changements d’entraîneur, mais ce sont les aléas du foot. On a réussi à s’en sortir ; c’est le plus important. » Le meilleur moment de la saison selon lui ? « Le double succès récent contre Nantes puis Troyes qui nous a permis de prendre six points. Ça nous a vraiment soulagés », assure-t-il avant d’ajouter : « J’espère qu’on va s’appuyer sur ce qu’on a fait de positif et améliorer ce qu’on a fait de moins bien cette année. Je pense qu’avec Frédéric Hantz, on peut y arriver. Sa venue nous a fait du bien. Il y a beaucoup de qualités dans ce groupe, de bons jeunes aussi. Depuis que je suis dans ce club, il n’y a jamais eu d’individualité, il y a toujours eu un collectif qui a permis à des individualités de ressortir. Aujourd’hui, il y a des joueurs qui ont beaucoup de qualités dans ce groupe mais il faut qu’ils s’appuient sur le collectif pour ressortir. Je suis sûr qu’avec le travail ils peuvent et ils vont progresser. J’espère qu’avec cette équipe-là, on va construire quelque chose de solide pour l’avenir.»
Au cœur de cette saison à rebondissements, « Souley » a su garder le cap. D’abord en tant que cadre du vestiaire mais aussi sur le terrain où il affiche un bilan 8 buts et 6 passes décisives en 34 matchs toutes compétitions confondues. Pour autant, l’attaquant sénégalais reste mesuré. « Concernant ma saison personnelle, je dirai que je suis satisfait oui et non. Non parce que je sais que, sur certains matchs ou certaines situations, j’aurais pu mieux faire. D’un autre côté, je suis satisfait car ça a été une saison compliquée. Il a fallu se battre et ça n’a pas été évident. » Remplaçant de Ligue 1 le plus prolifique du 21e siècle, Souleymane Camara a encore ajouté 4 unités à son total hallucinant de joker de luxe, avant de gagner ses galons de titulaire plus régulier en 2e partie de saison. Un double statut qu’il aborde, comme à son habitude, avec le sourire. « Que ce soit titulaire ou remplaçant, j’ai toujours donné le maximum. »
Pour rester dans les chiffres, il ne manque plus que 3 buts à Souley pour atteindre la barre des 70 réalisations toutes compétitions confondues sous le maillot du MHSC et ainsi rejoindre Jean-Marc Valadier sur la 2e marche du podium des meilleurs buteurs de l’histoire du club. Un chiffre hautement symbolique que Souley évoque à la fois avec fierté et retenue.
« Ça fait plaisir d’avoir cette barre des 70 buts en ligne de mire mais ce n’est pas une obsession non plus, relativise-t-il. Si j’y arrive ce serait évidemment un plaisir mais je ne me prends pas la tête avec ça. J’essaie de donner le meilleur de moi-même, de faire le maximum pour l’équipe et de profiter de chaque moment où je suis sur le terrain. J’espère avoir la santé pour pouvoir continuer le plus longtemps possible et pourquoi pas atteindre cet objectif car ça fait vraiment plaisir de marquer autant de buts sous ce maillot. »
Un maillot qui colle à la peau de Souleymane Camara tant il incarne à merveille les valeurs de respect, de combativité et de don de soi qui constituent l’ADN de La Paillade. Le public de La Mosson ne s’y est d’ailleurs pas trompé en en faisant un de ses emblèmes et en lui concoctant une chanson qui résonne à chacune de ses entrées en jeu ou actions marquantes. « C’est quelque chose qui me fait vraiment plaisir. Parfois, les supporters sont exigeants avec nous mais c’est normal. Ils font aussi la force d’un club car, sans eux, on ne peut pas avancer. On a besoin d’eux. Je les remercie pour le soutien qu’ils m’apportent et qu’ils nous apportent. J’espère qu’ils vont continuer à nous soutenir, surtout dans les moments difficiles. Samedi soir face à Rennes, on va essayer de leur offrir la victoire pour notre dernière sortie à domicile de la saison. » Ce serait une belle façon de clôturer cet exercice 2015-2016, le 9e sous le maillot montpelliérain de Souleymane Camara, lui qui n’était venu, au départ en provenance de l’OGC Nice que pour un prêt d’un an. « C’est un bonheur de faire partie de ce club. J’y suis très attaché. » Une histoire magnifique entre le club pailladin et un homme bien. Tout simplement !
