Elise Jean, roc à polir

Arrivée au MHSC l’été dernier, la défenseuse centrale de 16 ans, fait partie de l’équipe de France U17 qui entame son championnat d’Europe ce dimanche en Suède face au pays hôte de la compétition. Rencontre

Du haut de son mètre 71, avec sa silhouette élancée et ses larges épaules, il n’est pas très difficile de deviner son poste sur le terrain. Oui, Elise Jean évolue bien en charnière centrale. « Avant j'étais au milieu, en n°6, et ensuite, je suis redescendue en défense axiale », explique l’intéressée. Un profil qui n’est pas sans rappeler une ancienne gloire du MHSC, en la personne de Franck Sauzée, natif d’Aubenas, comme notre interlocutrice du jour.

Née en 2007, Elise Jean est bien trop jeune pour avoir connu la légendaire puissance de frappe de l’ancien international français. Lorsqu’on lui demande d’évoquer ses références à son poste, elle cite spontanément la Lyonnaise Wendie Renard chez les filles et l’international néerlandais de Liverpool, Virgil van Dijk chez les garçons. Si elle est évidemment encore loin du niveau de ces deux-là, rien ne l’empêche de s’en rapprocher… A la fois solide dans les duels et plutôt sereine dans la relance, la néo-Montpelliéraine a, en tout cas, déjà montré suffisamment de qualités, forgées depuis sa plus tendre enfance : « Quand j'étais petite, je jouais beaucoup au foot dans la cour de récréation, se souvient Elise. Mon grand-père a beaucoup pratiqué ce sport aussi. Ça m'a sans doute un peu inspirée. »

C’était déjà trop tard. Tous dans le milieu médical (sa mère travaille aux admissions à l'hôpital d’Aubenas (vérifier), son père est cadre de santé et sa grande sœur de 21 ans est auxiliaire de puériculture), aucun membre de sa famille n’a pu empêcher Elise d’attraper le virus du ballon rond. Licenciée au club de l’ASSAF (sud-Ardèche), elle y a joué de 7 à 14 ans, avec une dernière saison l’an passé, partagée entre le Pole espoirs de Lyon et les matchs en mixité avec les U15 R2 de son club le week-end.

N'ayant plus la possibilité d’évoluer en mixité, il lui a fallu intégrer un club féminin à l’été 2023 et son choix s’est naturellement porté sur le MHSC : « Montpellier, c’était un peu le choix du cœur parce que plusieurs membres de ma famille y habitent et que j’ai partiellement grandi ici, sourit-elle. J'aime bien le côté familial du club et l’esprit du Sud ; alors quand la proposition montpelliéraine est arrivée, je n’ai pas hésité. »

Si elle avoue « certaines différences » par rapport au football en mixité qu’elle pratiquait ces dernières années, Elise Jean apprécie son nouveau contexte pailladin auquel elle s’est très rapidement acclimatée. Souvent titulaire, elle a pris une part prépondérante dans la qualification des U19 montpelliéraines dans la phase élite du championnat : « C'était un objectif d'aller en élite et je suis contente que nous y soyons parvenues, souligne Elise. En début de saison, je ne connaissais pas trop l’effectif, je ne savais pas trop où on allait et je me suis plutôt bien intégrée dans cette équipe. Collectivement, je suis fière de notre parcours. »

Ses performances ont en tout cas convaincu la sélectionneuse des U17 tricolores, Cécile Locatelli, de lui donner sa chance en Bleu. Titulaire dès le 1^er match du 1^er tour qualificatif contre l'Écosse, elle est ensuite entrée en jeu contre l'Italie et est restée sur le banc contre la Slovaquie. Rappelée pour le 2^ème tour, elle s’est progressivement installée dans le onze de départ tricolore jusqu’à disputer l’intégralité du 3^ème et dernier match décisif contre l'Allemagne.

Il n’en fallait pas plus pour convaincre la coach tricolore de la sélectionner pour l’Euro U17 que les Bleuettes débutent ce dimanche en Suède par un premier match face au Pays hôte : « C'est un honneur de représenter son pays, assure d’emblée Elise. En arrivant dans cette sélection U17, j’ai découvert une équipe très soudée, avec un bon collectif. Nous savons aussi utiliser la vitesse de nos joueuses de couloir, ce qui constitue un atout indéniable. »

D’atouts, Elise Jean n’en manque pas. Si elle doit « encore s’améliorer dans tous les secteurs parce que rien n’est jamais acquis et que l’on peut toujours progresser », cette pensionnaire de 1^ère générale qui aspire peut-être à se lancer dans des études de kinésithérapeute en parallèle de sa carrière de footballeuse, semble avoir un bel avenir devant elle, à condition bien sûr de ne pas se relâcher. En attendant, son avenir immédiat, c’est donc ce match de dimanche face à la Suède en ouverture de l’Euro, avant d’affronter la Norvège et l'Angleterre lors des deux rencontres suivantes : « Si elles sont arrivées jusqu'à là, ce sont forcément de bonnes équipes, mais chacune d’entre elles a un profil assez différent et nous devront apprendre à les découvrir pour bien aborder ces confrontations, souligne la jeune Montpelliéraine. Il faut qu'on soit préparé à tout, et qu’on ne prenne aucun de ces matchs à la légère. » Avant de pourquoi pas atteindre le dernier carré puis la finale ? « Nous allons tout donner pour », conclut cette admiratrice de basket qui aime aussi profiter de son temps libre pour faire quelques pâtisseries. Tiens… Fêter un titre européen autour d’un bon gâteau fait maison, ce serait plutôt sympa non ? Réponse le 18 mai prochain