Auteur d'une belle performance à Angers samedi soir, Jamel Saihi enchaîne les matchs alors que l'équipe engrange les points depuis 5 rencontres (10 sur 15 possible). Une bonne nouvelle pour le milieu de terrain pailladin et pour le MHSC, pourvu que ça dure ! Entretien.
Jamel, cette victoire à Angers après celle face à Toulouse, elle fait du bien au moral des troupes, non ?
Ah oui c'est sûr que dans la position où on est, elle ne peut que faire du bien. C'est une bonne chose qu'on ait pris les trois points même si c'est quand même dommage qu'on ait encaissé ces deux buts en fin de match. On ne va retenir que le plus important : la victoire.
Vous attendiez-vous à un tel début de match de votre part ou vous avez été un peu surpris de mener 2-0 après sept minutes de jeu puis 3-0 avant le repos ?
Surpris, non, car on s'attendait à faire une belle performance et un bon début de match, mais c'est vrai qu'on a eu la chance d'ouvrir le score très rapidement. À partir de là, eux, leur confiance a baissé et nous elle a augmenté, voilà. C'est bien pour la suite et j'espère que nos attaquants vont continuer à mettre pas mal de buts.
L'équipe type d'Angers, on la connait bien mais samedi vous ne deviez pas trop savoir à quoi vous en tenir avec leur 11 de départ sans ses quatre milieux de terrains habituellement... Du coup quel était le plan de jeu ?
Oui c'est vrai que depuis le début de saison ils ne font pas trop tourner, ils ont leur système avec leurs joueurs clé. Face à nous ils avaient notamment Ndoye et Saïs qui leur manquait. Mais bon, on savait que ça restait une équipe pas évidente à jouer, bien en place, et aussi qu'on avait les hommes pour rivaliser et l'emporter là-bas.
C'était important de l'emporter avant une série de matchs compliqués à venir ? En tout cas le coach avait annoncé la couleur sur ses intentions en alignant trois attaquants d'entrée...
Oui c'est sûr, il s'est aussi adapté avec les joueurs qu'il avait à disposition et avec la suspension de Jonas Martin. On avait tous à cœur de faire un gros match et le coach nous a dit qu'il fallait au moins en gagner un, voire deux, à l'extérieur d'ici la fin de la saison pour se maintenir. D'en avoir déjà gagné un avec cette victoire à Angers, ça nous soulage un petit peu et on va aborder le match face à Lille un peu plus sereinement.
Après une première mi-temps de rêve comment expliques-tu votre seconde partie de match où vous vous faites remonter deux buts ?
On avait un peu le cul entre deux chaises, on ne savait pas trop s'il fallait continuer à attaquer ou garder le ballon pour défendre. Il y a peut-être eu aussi un petit peu de relâchement à 3-0 en notre faveur.
Dans la peau d'une équipe qui joue le maintien, le moindre but fait alors douter…
Oui, voilà, ça fait douter mais on a quand même eu plusieurs situations de but sur lesquelles on aurait pu faire le break et mener 4-0. Eux reviennent à 3-2 sur la fin et on s'est fait un petit peu peur mais je pense que la victoire est largement méritée.
Tu as encore eu cette petite balle qui traine à l'entrée de la surface et que tu essayes de placer, mais comme à Marseille en Coupe, ta tentative a été contrée !
Oui effectivement, Ryad a vu que j'étais seul aux abords de la surface de réparation et il sait qu'il peut me la mettre. J'ai essayé de bien m'appliquer sur le geste mais ce n'est pas évident car il y a beaucoup de monde devant moi. Il faut essayer de cadrer son ballon. Qui sait ? Peut-être qu'un autre jour ça fera mouche !
Il faut penser à viser la lucarne la prochaine fois quand il y a trop de monde dans la surface !
Oui, c'est ça (rires) !
Depuis que le coach est arrivé, vous avez gagné trois rencontres pour un nul et une défaite. C'est une arrivée bénéfique selon toi ? Sur le plan comptable en tout cas ça l'est...
Oui, 10 points sur 15 possibles il me semble. Il fait donc de bons débuts même s'il faut lui laisser le temps de travailler sereinement. C'est vrai qu'il nous a beaucoup apporté dans sa méthode travail. Tout n'était pas à jeter à la poubelle lors de nos précédents matchs avec Pascal Baills et Bruno Martini, mais il manquait un petit quelque-chose et je pense que Frédéric Hantz l'a apporté.
Ces résultats, on est aussi tenté de penser qu'ils coïncident un peu avec ton retour en forme sur le terrain, pendant 90 minutes puis sur l'enchaînement des matchs... Ça faisait un moment qu'on attendait ça !
Oui, c'est bien. J'ai eu un début de saison compliqué avec une blessure et après je suis bien revenu en fin d'année 2015. Ensuite il y a eu quelques résultats compliqués, des départs, on ne va pas revenir là-dessus. Le coach me fait actuellement confiance et il me maintient sa confiance match après match et j'essaye de donner le meilleur de moi-même pour aider mes partenaires et tirer l'équipe vers le haut. C'est bien, il faut continuer comme ça. Il reste 11 matchs et je pense que comme nous a dit le coach, si on refait des matchs comme on a joué notre première mi-temps face à Angers, on peut embêter pas mal de monde. Mais il faut vraiment rester dans la mentalité de se dire qu'on va vraiment jouer le maintien jusqu'au bout. Il reste encore beaucoup de points à prendre et tous les matchs sont difficiles. Si on rejoue comme lors de la seconde période à Angers, on peut se mettre en danger face à n'importe quelle équipe.
Physiquement te sens tu prêt pour continuer d'enchaîner les matchs si le coach te le demande ?
Physiquement je suis bien. Je peux enchaîner les matchs toutes les week-end. Le rythme va venir dans les semaines qui viennent. Après quelques mois d'absence c'est vrai que ce n'est pas évident d'être au top niveau semaine après semaine. Peut-être il y aura des coups de moins bien et il faudra gérer ça mais je me sens prêt à aider l'équipe à aller le plus haut possible.
Le coach vous a t-il reboosté en vous mettant, vous les anciens, devant vos responsabilités vis à vis du reste du groupe et en vous accordant sa confiance ?
Le coach, que ce soit à Bastia ou ailleurs, il a déjà connu les matchs à enjeu. Jouer le maintien, il a l'habitude. Il sait qu'il faut s'appuyer sur une ossature et sur des joueurs cadres qui ont un peu d'expérience et qui font progresser les jeunes qu'il y a autour. C'est sa méthode, à nous de donner le meilleur de nous-mêmes en match et à l'entraînement, semaine après semaine.
Où vois-tu les tournants, s'il y en a plusieurs, d'ici la fin de saison dans la lutte pour le maintien ?
Franchement, ce championnat est tellement bizarre que tout peut arriver. On a quatre points d'avance sur le premier relégable mais on est aussi à quatre points de la 11ème place... Donc pour l'instant on ne peut pas trop dire ce qu'il va arriver. Nous, ce qui nous importe, c'est d'enchaîner des bons matchs et de prendre le plus de points le plus rapidement possible pour jouer un peu plus sereinement sur les derniers matchs.
Vous ne voulez pas trop vous prononcer, chat échaudé craint l'eau froide !
Voilà c'est ça, on ne veut pas trop s'avancer sur le sujet. Ce qu'on sait c'est qu'on a les qualités pour finir bien plus haut que cette quinzième place. Mais il faut le prouver sur le terrain.
