C’est l’histoire d’un match fou. Un match dont on a bien cru qu’il ne finirait jamais. La faute à une frange de supporters Auxerrois qui aura tout fait pour faire dégénérer la rencontre. Entre jets de projectiles et une double interruption du match, l’attente fut longue, interminable même. Fort heureusement, l’honneur est sauf. Ce dimanche, le MHSC est allé chercher son titre à Auxerre. Il a fini d’écrire l’un des plus beaux chapitres de son histoire. L’un des plus émouvants aussi. Celui d’un club familial et de sa bande de « gamins » issus de la formation maison, entourés de quelques cadres à la mentalité irréprochable qui a su déjouer tous les pronostics et remporter un titre de Champion de France ! Oui, champions de France messieurs mesdames. Ces trois mots sont difficiles à prononcer tant cela parait irréel. Après 5 ans de purgatoire en Ligue 2, une relégation en National évitée de justesse en 2007 puis une remontée en Ligue 1 deux ans plus tard, le MHSC a atteint ce soir le Graal en décrochant le premier titre de champion de France de son histoire.
Depuis la victoire de la semaine passée contre Lille, les équipiers d’Olivier Giroud n’avaient besoin que d’un point pour décrocher leur sacre et ramener le Trophée à Montpellier. Encore fallait-il ramener d’Auxerre, dernière étape de cette saison extraordinaire, un match nul ou, encore mieux, une victoire. Dans un match qui pouvait être historique, les Montpelliérains avaient leur destin entre leurs mains, mais une sacrée pression aussi. Et lorsqu’Olivier Kapo ouvrait le score de la tête sur un corner admirablement distillé par Contout, les nombreux supporters montpelliérains présents au Stade Abbée Deschamps s’en trouvèrent glacés d’effroi (1-0, 20e). A cet instant, les certitudes du 1er quart d’heure convaincant effectué par les hommes de René Girard et ponctué de trois actions franches signées Giroud (5e), Cabella (6e) et Camara (15e) semblaient bien loin. Même l’ouverture du score de Lorient face à Paris peu avant la demi-heure (28e) ne rassurait pas totalement les amoureux du club pailladin.
Fort heureusement, cette équipe a du caractère. Même après cette ouverture du score, les hommes de René Girard continuaient à produire du jeu. Une attitude qui allait finalement être récompensée. Un décalage admirable de Saihi, un centre au cordeau de Camara et Utaka arrachait l’égalisation (1-1, 33e). ça soulage !
Dès lors, les Héraultais continuaient leur marche en avant pour tenter d’arracher la victoire ; mais malgré une domination territoriale indéniable et de nombreuses occasions comme ces deux frappes puissantes de Saihi et Estrada, le scénario restait indécis à la pause.
Au retour des vestiaires, un nouveau rebondissement allait jalonner cette rencontre pas comme les autres. A la suite de divers jets de projectiles venus de la tribune de certains supporters auxerrois, l’arbitre décidait d’interrompre la partie. Après 10 minutes d’interruption, le football reprenait ses droits. Le temps de retrouver ses marques et Olivier Giroud était tout près d’inscrire le but libérateur (53e). Peu à peu, la crispation s’installait. Elle redoublait même lorsque Paris reprenait l’avantage à Lorient. Elle atteint même son paroxisme lorsque le match était à nouveau interrompu suite à de nouveaux jets de projectiles des supporters bourguignons. Une fois la tribune incriminée enfin évacuée, il restait alors 10 minutes à jouer. Proprement surréaliste, impensable même de jouer le titre dans des conditions aussi délétères. Fort heureusement, cette équipe du MHSC a du caractère, de la Moelle. Assez par faire Fi de la bêtise humaine et aller chercher ce titre qu’elle méritait tant. Et il ne lui fallut que 2 minutes après cette énième reprise pour qu’Utaka pivote et envoie les supporters montpelliérains au paradis. Un but magnifique qui parachève un succès historique. Un succès désormais écrit d’une encre indélébile dans l’Histoire du MHSC et du football français. Un succès qui restera évidemment gravé dans les mémoires de chaque supporter montpelliérain et dans celui de son Président Louis Nicollin qui obtient ce soir une juste récompense de son incroyable investissement moral et financier pour ce club qu’il aime tant. Cette fille qu’il n’a jamais eue et qui ce soir trône avec un large sourire au sommet du football français. C’est pour ces moments là que l’on aime le foot. Merci à tous pour votre soutien tout au long de cette saison. Ce titre est celui de tout un groupe, de tout un staff, de tout un club, de toute une ville, de toute une région mais c’est aussi et surtout le vôtre. Allez Paillade !
