Histoire | Ils rêvaient d'un autre monde

C’est l’histoire d’une déception, d'il y a 30 ans jour pour jour ce vendredi. celle d’un premier match de Coupe d’Europe dans l’histoire du club. Ce 7 septembre 1988, Le Midi Libre titre « Dans le bain des grands » avec à sa une tout l’effectif du Montpellier Paillade Sport Club en photo autour d'une piscine d'hôtel où ils étaient en mise au vert.

Dans le bains des grands, c’était peu de le dire. Montpellier devait faire face au grand Benfica, finaliste de la Coupe d’Europe des Clubs champions quelques mois plus tôt. Et l’équipe du président Louis Nicollin a bu la tasse. Un 3-0 net en sans bavure face aux Ricardo, Mozer ou autre Valdo, pour ne citer que les stars brésiliennes du 11 lisboète. Si le nouvel entraîneur des Girondins de Bordeaux foulait la pelouse de la Mosson ce soir-là, ce n’était pas le cas de Michel Der Zakarian, arrivé durant l’été 1988 dans l’Hérault. Le MPSC aurait pourtant bien eu besoin d’un peu d’expérience lors de cette première européenne, mais l’actuel coach pailladin était en tribune, la faute à un carton rouge reçu avec Nantes la saison précédente face à l’Inter Milan. Et l’expérience ne s’achète pas alors la vierge avait été ressortie de sa boite en carton depuis quelques matchs, et la petite statuette trônait à nouveau dans le vestiaire pailladin. Sous sa protection et avec son aide spirituelle, les joueurs de Pierre Mosca avaient survolé les obstacles et multiplié les coups d’éclat la saison précédente. Promus en L1, ils étaient devenus européens (3ème) et meilleure attaque de L1 !

La fête avait tourné court et n’avait même pas vraiment commencé

Avec Valderrama, le ballon d’or sudaméricain arrivé à Grammont cette année-là, Montpellier partait donc à la chasse aux étoiles, mais la marche était trop haute. Gitans et gourdins des débuts de la folle ascension au milieu des années 70 eût été une autre aide - peut-être moins spirituelle, mais nécessaire face au légendaire club lusitanien. Si à une certaine époque il était possible de rendre la pareille à la Pointe Courte, Paulhan ou Beaucaire après des matchs aller houleux en DH, ce 7 septembre 1988 il était question de la réception d’un des plus grand club du monde, avec Eusebio ex-ballon d’or des années 1960 en bord pelouse pour serrer des pinces aux gens de l’UEFA. Notre « Loulou » Nicollin avait quant à lui bien veillé d’inviter en grande pompe la délégation du Benfica pour un festin dans le parc de Grammont avant la rencontre. Un de ses plus grands souvenirs comme il le racontait à l’occasion des 40 ans du MHSC. Si question convivialité le MPSC faisait ainsi déjà parti des grands, sur le près et pendant 90 minutes, un sentiment d’impuissance habitât nos troupes et les supporters dans les gradins de la Mosson. Hernani, d’une tête sur corner dès la 8ème minute de jeu, éteignit le feu sous la marmite du Diable. Abel (43ème) et Valdo (82ème)  ne laissèrent aucun espoir à Pierre Mosca et ses joueurs pour le match retour à l’Estadio de la Luz (0-3).  Ce jour-là, la fête avait tourné court et n’avait même pas vraiment commencé.