Retour sur les passages à La MOSSON des 4 joueurs qui ont marqué l’histoire du PSG des temps modernes.
RAÏ, L’ARTISTE AU FROID RÉALISME.
Après une première saison difficile dans la capitale (1993-1994), Raï est ensuite devenu le maître à jouer du PSG des années Canal + (le PSG était alors propriété de la chaine cryptée). Meneur de jeu axial à l’ancienne, il brillait notamment par sa qualité de passe. « J’ai eu le plaisir et la chance de jouer contre lui lorsqu’il est revenu au Brésil pour jouer avec Sao Paulo à la fin de sa carrière, raconte Vitorino Hilton. C’était un joueur très élégant, et un monsieur sur le terrain. Il ne courait pas beaucoup mais il mettait le ballon où il voulait. » Philippe Delaye, qui a joué contre lui sous le maillot montpelliérain raconte : « Ce qui me fascinait chez lui, c’était sa finesse technique malgré son gabarit puisqu’il faisait plus d’1,80m. La 1ère fois que j’ai joué contre lui, je ne m’attendais pas à avoir un garçon aussi costaud en face de moi. Cette finesse technique associée à cette dimension physique était assez surprenante à l’époque. Ce n’est pas quelqu’un qui prenait la profondeur, mais sa gestuelle de technique arrêtée ou en mouvement était excellente. Il avait une qualité de passe mais aussi une grosse présence sur les coups de pied arrêtés.» « J’ai été 2 années de suite au marquage individuel contre lui, raconte Bruno Carotti. Lors de sa 1ère saison, on le touchait moins dans le jeu, il lui a fallu un temps d’adaptation, mais dès la saison suivante il avait pris le jeu à son compte et tous les ballons passaient par lui. Il avait une grande vitesse de réflexion dans le jeu, il se servait bien de son corps et techniquement, il réalisait ce qu’il voulait faire. » L’histoire retiendra que s’il a fait mal à plusieurs reprises au MHSC, Raï s’est tout de même incliné lors de sa dernière visite à La Mosson en février 1998 (2-1). Menés à la pause après un but de Marco Simone, les hommes de Michel Mézy avaient inversé la tendance en seconde (buts de Fugier et Sanchez) pour arracher la victoire (2-1). Mis sous l’éteignoir par un marquage individuel de Marcel Mahouvé, Raï avait passé une soirée compliquée.
RONALDINHO, GAMIN DÉJA STAR
Débarqué en France en 2001, Ronaldinho est la dernière star de l’ère Canal +. Déjà précédé d’une réputation de phénomène, il a connu à Paris sa première expérience européenne. « Phénomène, c’est le mot, raconte Vitorino Hilton qui a joué contre lui alors qu’il évoluait au Grémio Porto Allegre, avant son arrivée au PSG. A l’époque, il était déjà très fort et l’a prouvé ensuite à Barcelone notamment. Je savais qu’il était capable de devenir un des joueurs les plus forts au monde. » Bruno Carotti ajoute: « C’était le talent pur avec des gestes dont on avait l’impression que seul lui pouvait les faire. Même si on voulait mettre de l’agressivité, il pouvait se défaire de l’impact physique par une prise de balle ou un dribble. » Philippe Delaye qui l’a affronté avec Rennes poursuit: « Autant Raï rentrait dans un collectif et pouvait faire un travail défensif assez conséquent dans le replacement et dans l’équilibre de l’équipe, autant Ronaldinho était beaucoup plus libre dans ses déplacements, plus dribbleur, plus insouciant aussi. Il était complètement imprévisible. C’était un autre type de n°10. Raï et Ronaldinho avaient deux profils complètement différents mais les deux étaient impressionnants. » ‘‘Ronnie’’, lui est venu jouer deux fois à La Mosson pour deux partages des points : en février 2002 (0-0) puis en septembre de la même année (1-1). Pour l’anecdote, il a fait une dernière apparition à La Mosson lors d’un match amical Brésil – Algérie à La Mosson le 22 août 2007.
IBRAHIMOVIC S’EST FAIT ATTENDRE
Sa 1ère sortie à La Mosson était très attendue et devait avoir lieu le 11 novembre 2012 ; sauf que Zlatan Ibrahimovic n’est pas venu, la faute à une expulsion une semaine plus tôt au Parc des Princes pour un pied haut sur le gardien stéphanois Stéphane Ruffier. Titulaire la saison suivante à La Mosson, il n’y a pas marqué (1-1) et a manqué le match de 2014-2015, tout comme lors de sa dernière saison hexagonale en 2015-2016. Signe particulier, son seul but inscrit sur le sol montpelliérain le fut à l’Altrad Stadium lors d’un match de Coupe de France (succès parisien 3-0 le 5 janvier 2015). Au marquage du géant suédois ce soir-là comme a de nombreuses reprises durant son séjour en France, Hilton ne tarit pas d’éloge sur Zlatan qui lui avait pourtant abîmé le nez lors d’une rencontre au Parc des Princes : « Même s’il n’allait pas vite, quand tu as un attaquant comme lui dans une équipe, tu pars déjà avec un avantage. Il impose son gabarit, son caractère sur le terrain, techniquement il est très à l’aise, et même quand il ne marque pas, il sait faire jouer son équipe. Pour moi c’est un attaquant très difficile à marquer quand tu es défenseur car il est très complet. »
NEYMAR, L’ATTRACTION
Neymar, c’est la star parmi les stars de ce PSG 2017-2018, celui que tout le monde attend cette après-midi à La Mosson. Vitorino Hilton évoque son compatriote brésilien avec respect mais sans crainte. « Je dirai qu’il a un peu de Raï, de Ronaldinho et de Zlatan en lui, sourit le défenseur montpelliérain. Il est imprévisible, il voit avant tout le monde. Il est venu à Paris pour relever un nouveau défi car il n’a rien à prouver à personne. Avec Messi et Ronaldo c’est un des 3 meilleurs joueurs du monde. » Même pas peur alors Vito ? « Il ne faut pas avoir peur, mais être fier de rencontrer les meilleurs joueurs du monde. Après il n’y a pas que Neymar au PSG il y a Mbapé, Cavani. Paris à 3 attaquants, 3 profils différents et se focaliser sur Neymar serait une erreur. À nous d’essayer de faire le meilleur match possible tout simplement. Sur un match, tout est possible.»
Quand Ronaldinho croisait son frère à la Mosson
Samedi 2 février 2002, il fait gris et froid à La Mosson pour ce duel très déséquilibré sur le papier. Promu, le MHSC redécouvre la D1 après une année passée à l’étage inférieur. Les hommes de Michel Mézy (8ème après 24 journées) sont bien calés en milieu de tableau. Le PSG et ses stars (dont Heinze et Aloisio) sont eux 4ème et bien lancés dans la course à l’Europe. Mais l’attraction n°1 de cette confrontation réside dans le face-à-face entre Ronaldinho, LA star parisienne du moment et son frère aîné, Roberto Assis, arrivé au club montpelliérain en début de saison. Lui aussi meneur de jeu, ce joueur arrivé de Sion (Suisse) à l’intersaison et doté d’une bonne qualité de passe et de bonnes dispositions sur coups de pied arrêtés peinait à trouver sa place dans le onze de départ de Michel Mézy. Blessé à la cheville durant la préparation, le n°25 montpelliérain (qui avait échangé son numéro de maillot durant cette même préparation avec le célèbre n°17 de Bruno Carotti), n’avait joué que 2 bouts de matchs avant ces fameuses retrouvailles. Il n’en jouera que 7 autres jusqu’à la fin de la saison (5 titularisations) avant de mettre un terme à sa carrière. L’histoire retiendra que lors de cette fameuse rencontre, les deux frères ne se sont pas retrouvés sur le terrain mais seulement dans les vestiaires puisque Roberto Assis (sur le banc) n’est pas entré en jeu. Les deux frangins se sont quand même retrouvés en fin de partie (photo) et se sont quittés bons amis après un match nul (0-0), identique à celui du match aller au Parc des Princes.
