Pascal Baills : « On était des frères »

Le MHSC a disputé 5 finales de Coupe Gambardella avant celle de samedi soir prochain face à l’OM. Mhscfoot.com vous propose de les revisiter à travers des entretiens avec certains de leurs acteurs. Aujourd’hui, c’est Pascal Baills qui nous parle de la génération, dont il faisait partie, qui avait disputé la finale de 1984 face à Laval.

L’histoire de la Paillade s’est construite à ses débuts autours de vieux briscards et sur des exploits en Coupe de France. Les jeunes et la Gambardella ont ensuite eu leur rôle et leur importance dans l’essor du club au milieu des années 1980…

C’est vrai que La Paillade s’est fait connaître à travers les pros et la Coupe de France lors des années 78, 79 ou même avant avec la qualification face à l’Olympique de Marseille à Alès. Et ensuite on a effectivement eu des générations de jeunes avec lesquelles on a fait des finales de Coupe Gambardella. Depuis sa création, le club a connu pas mal d’équipes de Coupe chez les pros ou les jeunes.

Le club se structure au début des années 1980 au niveau de la formation, son Centre est classé 18ème Centre de formation français lors de la première saison en 1981/82, 8ème en 1982/83, et 6ème en 1983/84 quand vous atteignez pour la première fois la finale …

Dès la saison 1983/84 il y a une quart de finale qu’on joue à Sochaux et qu’on perd aux penaltys face à l’équipe qui gagnera la compétition cette année-là. Et l’année d’après on fait cette fameuse première finale de l’histoire du club et malheureusement perdue aux penaltys aussi face à Laval à Tours! On avait un bon groupe avec pas mal de joueurs qui jouaient en pros. Cela avait été une belle aventure sportive et humaine. Humainement, cela avait été sympa, oui.

La légende dit que vous faisiez plus de monde au stade que les pros …

C’est vrai que la légende dit ça, il y a eu quelques matchs où cela s’est avéré vrai et notamment lors d’un quart de finale à la maison où on reçoit Reims. On devait jouer là-bas après le tirage au sort mais le boss arrive à faire changer le lieu de la rencontre, avec l’accord de Reims bien sûr. Le match a donc lieu à Montpellier pour faire la recette. On jouait le mercredi après-midi et on faisait vraiment du monde. C’est la légende, mais sur certains matchs on faisait plus de monde que les pros.

Peux-tu nous remémorer les noms qui faisaient cette équipe de 1984 ?

Il y avait Robin Huc dans les buts, Jean-Luc Muzet et Patrick Gazin, Kiko Almarcha dans l’axe, moi je jouais à gauche ou au milieu. Il y avait Franck Passi, Laurent Blanc, Kader Ferhaoui, Jean-Michel Guédé, Gilles Gomez, Christophe Garcia et j’en oublie. Je m’excuse … Ce qui faisait notre force ? En premier c’était notre état d’esprit et ensuite bien sûr la qualité de ce groupe, avec beaucoup de jeunes qui ont ensuite fait carrière en pros.

Il y avait beaucoup de qualités même puisque vous gagnez à Nantes en demi-finale dans l’ancien stade légendaire de Marcel-Saupin et face à un certain Didier Deschamps…

Oui je me souviens bien de ce stade, de Deschamp qui était surclassé … ils avaient une belle équipe mais nous aussi. On le gagne 3-0 en faisant vraiment un gros, gros match.

La finale perdue à Tours face à Laval reste t-elle un gros regret pour toi ?

Oui vu la physionomie du match car ils n’ont pratiquement aucune occasion de but, nous on en a, on marque un but sur corner qui est refusé…

C’est toi qui tire ce fameux corner d’ailleurs et pour la tête de Laurent Blanc qui finit au fond des filets…

Oui, le but est refusé pour une faute peu évidente de Laurent. Après, ce sont des regrets car on prend peu de buts durant notre parcours, on en marque beaucoup lors de tous les tours précédents mais malheureusement le jour de la finale on n’arrive pas à mettre un but. On était supérieurs à Laval, ça c’est sûr.

Dans cette équipe tu jouais sur le côté gauche mais plus haut que durant ta carrière pro d’arrière latéral…

En phase de poule je joue en fait latéral gauche à Mazamet et ensuite au milieu devant la défense en N°6 face à Rodez et Sète par exemple. C’était le poste que j’ai le plus occupé en Gambardella avec le MHSC.

On sent que les joueurs de votre génération parlent tous avec émotion de cette époque de la Gambardella…

Oui bien sûr car on était tous au Centre de Formation, on vivait pratiquement tous ensemble. On habitait à Grammont et c’était vraiment notre seconde famille, avec monsieur et madame Saez. Ça nous rassemblait, ça nous soudait et on était comme des frères.

Qui étaient les formateurs qui vous aiguillaient à l’époque et les valeurs qu’on vous inculquait ?

Il y avait monsieur Bonnet, Serge Delmas au début avant qu’il parte au mois de décembre à Toulouse. Les valeurs qu’on nous inculquait c’étaient le désir de vaincre, ce désir de ne pas abandonner, de ne pas accepter tout et n’importe quoi. Je pense que c’était un peu plus facile car on était beaucoup moins nombreux que maintenant et surtout il y avait une identité qui maintenant se perd de plus en plus.

C’était un peu plus facile aussi car vous étiez tous du coin, entre Sudistes, comme toi de Perpignan, Laurent Blanc d’Alès, les Passi de Béziers etc ?

Du coin, oui, mais surtout on avait une vingtaine de lits au Centre de formation ou sinon les externes étaient de Montpellier. C’était ça qui nous rassemblait vraiment.

Le Centre de Formation, ce sont toujours de bons moments extra sportifs, le temps de quelques bêtises et autres choses de jeunesse, vous n’avez pas dû être les derniers à en faire !

Non, c’est sûr. Chaque fois qu’on passait un tour de Gambardella, le boss nous payait la soirée. Le restaurant et la sortie en boite de nuit, voilà ! Donc c’était sympa.

L’amour de Louis Nicollin pour les Coupes se traduisait donc aussi pour la Gambardella ?

Oui, bien sûr ! C’est quelque-chose qui lui tient à cœur. Là, maintenant, c’est quelque-chose qui a pris un peu plus d’importance puisque la finale se joue en ouverture de la Coupe de France. C’est donc valorisant pour un club formateur de participer à une finale et si possible de la gagner.

Si tu avais un conseil à donner aux jeunes U19 du MHSC qui vont jouer la finale de la Coupe Gambardella samedi prochain face à l’OM au stade de France, quel serait-il ?

Qu’ils restent comme ils sont. Ils ont fait un bon parcours, s’ils doivent gagner ce match je pense que c’est collectivement qu’ils le feront. Il faut que ce soit un groupe, un groupe uni.

Avec forcément les valeurs de la Paillade?

Forcément ! Lors de tous les derniers matchs qu’ils ont fait, ils sont passés au tirs au but ou en gagnant 1-0 puis 2-1 en demi-finale après avoir été menés au score. Voilà, ce sont des signes qui montrent qu’il y a quand même des valeurs. On sait qu’on tient un résultat, on ne veut pas lâcher. C’est bien.