Alors qu’il s’apprête à diriger ce samedi son 51ème match sur le banc montpelliérain, l’entraîneur des Féminines du MHSC nous livre son sentiment à l’aube de cette saison de D1 Arkema.
Troisième saison à la tête du MHSC, troisème match d’ouverture face à Dijon. A croire que vous avez du mal à couper le cordon, vous l’ancien coach du DFCO…
Je ne sais pas si c’est le hasard ou une demande de Dijon ou du MHSC (sourire). Plus sérieusement, ce qui me revient en tête, c’est d’avoir perdu ce dernier match lors de la dernière journée la saison passée. C’était vraiment frustrant… le premier sentiment est donc plutôt négatif mais Dijon reste mon ancien club et ma région d’origine donc je suis toujours content de rencontrer les gens que je connais. Après, ça reste le premier match de la saison avec toujours l’importance de bien démarrer… donc, que ça soit Dijon ou une autre équipe, on va tout faire pour remporter cette rencontre.
Ce samedi, vous allez prendre place pour la 51ème fois sur le banc montpelliérain. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Ça me fait plaisir. Je suis toujours resté assez longtemps dans les clubs où je suis suis passé, que ce soit comme joueur ou en tant qu’entraîneur. Au-delà de ce chiffre, je suis très heureux d’avoir en charge l’équipe de D1 Arkema du MHSC, que l’on me donne une bonne organisation, des joueuses, un staff et de l’ambition. J’espère qu’ensemble nous pourrons atteindre nos objectifs et rendre au Président la confiance qu’il nous donne car il met beaucoup d’énergie dans cette équipe féminine.
Quel est votre meilleur souvenir avec le MHSC ?
La victoire à Saint-Étienne on marque 2 buts en 2 minutes alors que nous étions menées à l’entame du temps additionnel (succès 2-1 le 30 octobre 2021)… un souvenir très fort
Et le plus compliqué ?
La défaite à Dijon lors du dernier match de la saison dernière. On perd le match, une place au classement… C’était très frustrant
En parlant de confiance, vous avez récemment prolongé votre contrat…
Et j’en suis très heureux ! Je l’ai pris comme un message de confiance parce que, dans le football moderne, ce n’est pas tous les jours qu’on signe une prolongation de contrat. C’est un acte de confiance fort et c’est à moi de renvoyer l’ascenseur en essayant d’accompagner cette équipe le plus loin possible, avec une place en play-off en fin de saison, et pourquoi pas en Ligue des championnes. Cela fait plusieurs saisons maintenant que le club n’a pas connu cette compétition et ce serait top d’y retourner. J’y ajouterai aussi un beau parcours en Coupe de France car nous n’avons pas trop eu de réussite au tirage dans cette très belle compétition depuis mon arrivée en 2021.
et de vitesse devant
Quel bilan tirez-vous de vos 2 premières saisons à la tête de l’équipe ?
Ce qui me frustre aujourd’hui, c’est de pas avoir été chercher au moins une 4ème place sur cette dernière saison où on avait les cartes en main sur le dernier match… et de manière générale, de ne pas avoir atteint nos objectifs, tout simplement. Après, j’essaie toujours de positiver en fonction de la situation : à mon arrivée, plusieurs joueuses me semblaient en bout de course mais étaient encore sous contrat. Cet été en revanche, nous avons pu profondément renouveler l’effectif ce qui était important à l’issue de ces 2 saisons. En plus, plusieurs jeunes joueuses ont progressé, elles ont du temps de jeu on va encore plus leur faire confiance. A travers l’analyse et le bilan de ces 2 dernières saisons, on s’est dit qu’il nous fallait peut-être plus de technique globalement et plus de vitesse devant. Le club a recruté en conséquence, on va voir ce que cela va donner mais après ces 2 saisons, il fallait changer des choses. On sait qu’il y a une grosse concurrence étrangère sur le marché des transferts mais aussi française avec Fleury et le Paris FC notamment en plus de Lyon et du PSG mais, malgré-ce, nous nourrissons beaucoup d’espoirs à l’orée de cette saison 2023-2024.
Quel regard portez-vous sur le recrutement justement ?
Nous sommes dans un contexte de forte concurrence. Très clairement, le foot féminin n’est pas celui d’il y a 5 ans, où certains clubs, comme le Real Madrid par exemple, n’avaient pas encore de section féminine. Nous sommes restés dans un recrutement très ‘’D1 Arkema’’. J’ai la sensation que les joueuses qui connaissent le championnat s’acclimatent plus vite, que ce soit au niveau du jeu mais aussi à travers la langue qui est très importante en termes de communication et de vie de groupe. Nous avons perdu des joueuses très expérimentées comme Johanna Elsig ou Lena Petermann par exemple mais qui ont très peu joué la saison dernière. En contrepartie, nous avons recruté de la technique avec Sonia Ouchene mais aussi de la puissance et de la vitesse avec Louis et Gordon par exemple. Ce sont deux aspects très importants dans le foot féminin d’aujourd’hui.
Un Centre de Formation féminin est en train de voir le jour au MHSC et, en parallèle, beaucoup de jeunes joueuses ont participé à la préparation d’avant saison…
Chez les garçons comme chez les filles, la formation fait partie de l’ADN du MHSC, donc, je ne suis pas surpris que le Président ait pris le wagon de la formation. De plus, quand on a de bonnes jeunes joueuses sous la main, il faut les faire jouer. Après, qui dit jeunesse dit besoin d’apprendre, ce qui induit parfois une certaine irrégularité. C’est un risque à prendre parce que c’est l’ADN du MHSC et qu’en tant qu’entraîneur, on doit s’adapter à la politique sportive du club. J’adhère à ça, ça me plaît de faire progresser des jeunes joueuses, mais il faut trouver un équilibre entre faire progresser les jeunes d’un côté et avoir des résultats en phase avec nos objectifs de l’autre. Cela dit, je sens un équilibre de groupe bien plus cohérent de ce point de vue-là cette saison.
Quel regard portez-vous sur vos adversaires dans ce championnat ?
Aujourd’hui, Lyon me semble clairement plus fort mais il ne faut pas croire que le PSG n’est pas capable de battre l’OL sur un match… et en même temps, je reste persuadé que, sur un match, nous sommes également capables d’accrocher ces deux équipes. Après, on reste en concurrence forte avec Fleury et le Paris FC dont les effectifs ont légèrement évolué. On sait que l’adversité sera forte, qu’il va falloir être meilleur et plus régulier sur nos résultats. Pour la première fois depuis un petit moment, on a battu une équipe qui a terminé devant nous en fin de saison lors du dernier exercice (à Fleury NDLR). Nous n’y étions pas parvenus jusque-là et ça montre une certaine évolution. On a passé un cap par rapport à ça, par rapport au nombre de points aussi puisque nous en avons gagné plus l’an passé que la saison précédente… Au final, si on regarde de près la saison dernière, il y a eu beaucoup de choses positives et il faut s’appuyer là-dessus pour avancer encore, grâce notamment aux changements que nous avons opérés. Nous n’avons pas les moyens financiers du PSG ni de Lyon, donc il faut être le plus intelligent possible dans le recrutement et anticiper le plus possible pour rivaliser.
