Malgré une légère extinction de voix, l’attaquante internationale haïtienne a accepté de se livrer avant le choc sur la pelouse du Paris Saint-Germain (dimanche 14h30) où elle avait brillé la saison passée
On imagine que la victoire contre Reims vous a fait du bien, même si elle a été acquise dans la difficulté…
C’est certain. Ça nous a vraiment fait du bien parce que cela faisait quelques matchs que nous n’avions pas gagnés. Nous avons concédé quelques matchs nuls que nous considérons comme des défaites parce qu’on est quand même Montpellier… Faire des matchs comme ça… ça ne nous aide pas on va dire. Pour revenir à cette victoire face à Reims, je pense que nous avons bien démarré le match mais, comme depuis le début de saison, on a connu le même problème à savoir que l’on n’a pas assez construit nos actions pour pouvoir créer des décalages et marquer. Quand nous y sommes enfin parvenues, en début de seconde période, en inscrivant deux buts rapprochés, inconsciemment, on a un peu lâché. On s’est mis à perdre des ballons faciles dans des zones dangereuses et nous avons pris un but qui nous a réveillées. Il va falloir qu’on apprenne de ce match parce que c’était vraiment difficile. On a joué contre une bonne équipe et cette victoire va nous permettre, je l’espère, d’aller vers l’avant.
Ce match a aussi mis fin à une série de quatre matchs sans victoire. Un soulagement ?
C’est vrai qu’on a mal démarré la saison ; on ne va pas se le cacher. Après, ça ne sert à rien de ressasser le passé, il faut aller vers l’avant et faire que l’avenir soit meilleur. À nous de continuer à travailler les ingrédients qui nous manquent. Même si elle est bien entamée, la saison est encore longue et je suis persuadée qu’on a encore une marge de progression et un beau rôle à jouer dans ce championnat.
À quoi attribues-tu ce mauvais début de saison justement où, pour faire une petite allusion avec ton extinction de voix, l’équipe a pas mal toussé…
Dire que l’équipe a toussé, c’est peut-être le bon terme finalement... C’est rageant mais il faut prendre le côté positif des choses et se dire qu’une telle période nous permet d’apprendre. Chaque match est différent et on doit passer outre ce qu’on a mal fait lors du précédent pour réussir le prochain. Nous avons une belle équipe, avec de très bonnes individualités et il faut qu’on arrive à mieux jouer ensemble. Il n’y a que comme ça que l’on peut avancer. Si on fait chacun notre truc de notre côté, ça ne va pas le faire. Il faut qu’on travaille ensemble, qu’on joue ensemble et qu’on se fasse plaisir ensemble. Il y a que comme ça qu’on arrivera à gagner des matchs. Nous en avons discuté entre nous ; on sait qu’il y a des choses qui nous manquent sur le terrain et on essaie de chercher les solutions pour faire mieux.
À titre personnel, comment te sens-tu ?
Je me sens un peu en difficulté offensivement ; je ne vais pas le cacher non plus. Je ne suis pas dans la même situation que la saison dernière où j’étais en pleine forme à ce stade de la saison et où j’enchaînais les buts. Aujourd’hui, je vis une période un peu plus compliquée mais j’essaie de travailler mes points faibles et de retrouver une bonne dynamique.
Quand tu évoques tes difficultés, tu parles sur le plan des statistiques ou dans le jeu ?
Les deux… Pour une attaquante, les statistiques sont toujours importantes mais ce n’est pas ce qui m’importe le plus. Si je peux aider l’équipe à travers des passes qui cassent les lignes, des dribbles, ou même défensivement, je le fais aussi et ça doit faire partie de mon jeu. Il n’y a pas que mes statistiques qui, aujourd’hui, sont moins bonnes. Je vis une période un peu plus compliquée, à tous les niveaux.
Tu as aussi joué tantôt sur les côtés et tantôt dans l’axe. Est-ce que ça a influé sur tes performances ?
Je sais jouer aux deux postes, il n’y a pas de problème là-dessus mais quand je suis en pointe, je me sens beaucoup plus libre d’aller, tantôt à gauche, tantôt à droite, tantôt dans l’axe. Quand je joue à un poste excentré, c’est forcément plus difficile de dézonner. Je pense trouver plus de solutions quand je suis en position axiale.
Petite parenthèse sur ta Coupe du Monde estivale avec la sélection haïtienne. Qu’en as-tu retenu ?
C’était une expérience incroyable. Je n’ai même pas les mots pour décrire ce que j’ai ressenti au cours de cette aventure. C’était une première pour moi et j’en ai adoré tous les aspects. Même si nous n’avons pas pu réaliser ce que nous espérions, à savoir franchir la phase de poule, nous avons énormément appris, sur le terrain ou en dehors et notamment dans la vie de groupe parce que nous avons passé quand même trois mois ensemble. C’était une très bonne expérience que je n’oublierai pas. Ce que je retiens aussi, c’est que nous avons montré une belle image de solidarité. Il y a forcément un goût amer de ne pas s’être qualifiée, mais nous savons que nous avons tout donné. Cette équipe et ce groupe vont continuer d’avancer. J’en suis persuadée.
Tu en as aussi profité pour amener ta compatriote Kethna Louis dans tes bagages…
Non, elle avait signé avant la Coupe du Monde, toute seule comme une grande ! (rires). Plus sérieusement, elle a de grands objectifs, comme tout le monde. Elle veut faire une grande carrière et, pour cela, il faut évoluer dans de grandes équipes et c’est le cas ici à Montpellier. C’est une bonne chose pour nous de l’avoir récupérée en défense. En plus, elle a marqué un but important lors de notre victoire du week-end dernier contre Reims, donc c’est une bonne chose pour elle comme pour nous. Elle a été très bien intégrée par l’ensemble de l’équipe, pas seulement par moi. C’est aussi la saison la raison pour laquelle on évoque la notion de club familial quand on parle du MHSC.
Pour revenir au match sur le terrain du PSG qui se profile ce dimanche, vous aviez fait l’un de vos meilleurs matchs là-bas la saison passée en arrachant le match nul (2-2) à la dernière seconde…
Je me souviens que nous étions allées là-bas la saison passée avec l’objectif de prendre des points et de ne pas subir, comme, je l’espère, nous allons le faire ce week-end. Que ce soit le PSG ou une autre équipe en face, on doit essayer de ‘’gratter’’ des points parce que nous en avons perdus contre des adversaires face auxquels nous n’aurions pas dû en perdre et il nous faut forcément les rattraper. Paris est favori, c’est vrai, mais on va essayer de les embêter et pourquoi pas de créer la surprise.
Tu avais aussi marqué un très beau but là-bas en fermant ton pied au dernier moment à l’issue d’une belle série de dribbles…
C’est un geste que j’ai beaucoup travaillé et j’ai été très heureuse que ça marche ce jour-là dans un match aussi important. J’espère réaliser une belle performance ce dimanche et pourquoi pas marquer parce que, même si je j’ai dit tout à l’heure qu’il n’y avait pas que les buts qui comptaient, quand tu es attaquante et que tu n’as marqué qu’un but au bout de huit journées, ce n’est forcément pas assez.
Quel regard portes-tu sur cette équipe du PSG version 2023 2024 ?
Paris dispose de gros atouts, c’est indéniable, mais au-delà de ça, je trouve que le niveau du championnat s’est resserré. Toutes les équipes sont difficiles à battre cette année. Chacune s’améliore et progresse. D’ailleurs, le PSG a beaucoup souffert le week-end dernier avant de battre Fleury à la dernière seconde (2-1). Je reste persuadée que, quel que soit l’adversaire, il y a toujours un coup à jouer et nous allons le jouer à fond.
Un calendrier difficile s’annonce avec le déplacement au PSG ce week-end puis la réception du Paris FC la semaine prochaine. Effrayée ou pas ?
Quelle que soit l’opposition, je m’attends toujours à affronter un adversaire de haut niveau et je me prépare pour y arriver du mieux possible. De toute façon, notre objectif c’est de jouer la Ligue des Championnes et ce n’est qu’en affrontant ce genre d’équipe que nous nous améliorerons. Ce sont des matchs que l’on veut jouer, que l’on veut gagner et nous allons tout donner, même si nous savons que ce sera difficile.
Quels sont tes objectifs d’ici la fin de saison ?
Aider l’équipe à travers des passes décisives, des buts et on verra ensuite jusqu’où cela nous mènera. Il faut rester positives et surtout rester ensemble parce que nous sommes une équipe. Si on commence à s’éparpiller, on ne va pas y arriver. Je me répète mais il faut vraiment rester positives pour avancer
