Le 11 février contre Lyon à La Mosson, le milieu de terrain montpelliérain a disputé son 150ème match sous le maillot montpelliérain. L’occasion pour lui d’ouvrir son album pailladin, sans oublier d’évoquer le match du jour contre Strasbourg.
150 matchs : « une fierté »
Qu’il parait loin ce samedi 10 août 2019, jour du 1er match officiel de Jordan Ferri sous les couleurs du MHSC… C’était contre Rennes à La Mosson (défaite 1-0) et seul 3 des 18 joueurs présents sur la feuille de match ce soir-là (Dimitry Bertaud, Joris Chotard et donc Jordan Ferri), sont encore au club à ce jour, en plus du coach, Michel Der Zakarian, revenu au club en février 2023. Entre-temps, Jordan n’a cessé d’étendre son influence sur le jeu du MHSC, en atteignant, puis dépassant la barre des 150 matchs sous le maillot héraultais : « C’est une grande fierté pour moi d’avoir pu disputer un nombre de matchs aussi important avec le MHSC », assure d’emblée celui qui porte le n°12 depuis son arrivée au club. « Ça prouve aussi le bon travail que j’ai pu effectuer et la confiance du club, du Président et des coachs qui m’ont permis d’atteindre ce chiffre. Et même si ce nombre de match est déjà très important, j’espère qu’il y en aura encore beaucoup d’autres. »
Temps de jeu et chiffres* : des partenaires particuliers
Derrière son 150ème match pailladin se cachent d’autres chiffres qui montrent l’impressionnante régularité de Jordan Ferri. Depuis son arrivée au MHSC, il est le joueur qui a été le plus souvent titularisé par ses différents entraîneurs (134 fois, devant Téji Savanier, 132, Joris Chotard, 112 et Florent Mollet, 92) et celui qui totalise le plus de minutes jouées (11645). Sur ce dernier thème, il devance les 3 mêmes joueurs : Téji Savanier (11347 min), Joris Chotard (10349) et Florent Mollet (7562).
Comme les deux premiers cités sont encore au club et qu’il s’entend très bien avec eux, autant sur le terrain qu’en dehors, l’occasion est grande de demander à Jordan s’il existe une petite compétition ou un petit chambrage entre ce trio sur le sujet : « On se chambre sur d’autres choses, croyez-moi, mais pas forcément là-dessus, sourit Jordan. Quand je vois ces chiffres, j’ai une pensée particulière pour Joris Chotard, car il a débuté avec nous (Téji Savanier et moi, NDLR). C’est une bonne chose de voir son évolution, tout ce qu’il arrive à faire de bien ces dernières saisons et la régularité qu’il a. C’est bien pour lui, pour nous et pour le club. C’est plaisant de voir la belle évolution qu’il a pu avoir depuis ses débuts. »
Plutôt que de commenter ces chiffres assez impressionnants sur le plan individuel, Jordan Ferri préfère se focaliser sur le collectif et évoquer notamment ce trio majeur qu’il forme depuis toutes ces années avec Joris Chotard, et bien sûr, Téji Savanier : « Je pense qu’on a une bonne entente au milieu de terrain. Ça fait plusieurs années qu’on joue ensemble et c’est un plaisir d’évoluer à leurs côtés ».
Son rôle : « j’aime être au cœur du jeu »
Au rayon de ses statistiques assez impressionnantes, Jordan Ferri est le joueur qui a récupéré le plus de ballons en faveur du MHSC depuis son arrivée en 2019 (1095), devant un trio composé de Téji Savanier (914), Joris Chotard (755) et Vitorino Hilton (411). Capable de ‘’gratter’’ un nombre important de ballons, il sait aussi créer du jeu et se projeter vers l’avant puisqu’il est le 2ème joueur qui a délivré le plus de passes avant un tir sur la période (139), derrière Téji Savanier (295) et Florent Mollet (126). Un rôle ‘’central’’ confirmé par le fait qu’il est le joueur qui a également touché le plus de ballons sur la période (1002), devant Téji Savanier (9798) et Joris Chotard (5700). « Ce sont des statistiques flatteuses qui vont avec le poste que j’occupe », analyse Jordan. « Être au cœur du jeu, que ce soit pour aider la défense ou pour accompagner les attaques, c’est ce que j’aime dans le foot. C’est pour ça que j’ai voulu à tout prix jouer en milieu de terrain, car c’est là où je me sens le mieux pour exprimer mes qualités, où je me sens le plus efficace et où je prends le plus de plaisir. » Personnage redouté quand il venait affronter le MHSC avec son club formateur de l’Olympique Lyonnais, il est l’archétype du joueur que l’on aime autant quand il porte votre maillot, que ce qu’on le ‘’déteste’’ quand il est dans le camp d’en face. S’il a gardé sa ‘‘grinta’’ comme le montrent notamment ses statistiques en termes de ballons récupérés, Jordan a aussi vu son jeu évoluer durant sa carrière montpelliéraine. Moins sanguin, il a appris à se canaliser, à mieux se placer et à commettre moins de fautes. « Ça va avec l’âge aussi, Quand on a de l’expérience, on joue un peu plus avec la tête », sourit Jordan, avant d’ajouter : « Et puis, il y a quand même souvent eu pas mal de modifications chaque saison au sein de l’effectif. Je suis aussi content d’avoir eu cette faculté de m’adapter à de nouveaux coéquipiers et à de nouveaux styles de jeu. Ce qui fait la richesse du football, c’est qu’aucune saison ne se ressemble et, à chaque fois, j’essaie d’effectuer mon travail du mieux possible ».
Sa saison personnelle : « un peu plus compliquée »
La transition est toute trouvée pour évoquer la saison en cours. Moins souvent titularisé par son entraîneur, Jordan Ferri reconnait d’emblée un coup de moins bien. « Mon début de saison a été un peu délicat, avec des performances un peu moins abouties, donc il a fallu, encore une fois et c’est ce qui va avec le métier, une éternelle remise en question », explique-t-il. « Si je devais tirer un bilan un peu plus global depuis mon arrivée à Montpellier, je dirais que mon parcours au MHSC a eu des hauts et des bas. J’ai quand même effectué de bonnes saisons ces dernières années, même si le début de celle-ci a été un peu plus compliqué. »
Jeune papa, ce qui change forcément le cours d’une vie, Jordan Ferri refuse d’évoquer cette excuse pour expliquer quelques contreperformances individuelles : « je sais faire la part des choses et mon premier enfant m’amène plus de joie que de problèmes, assure-t-il sans se cacher. Ce qui fait à la fois la dureté et la beauté de ce métier-là, c’est que rien n’est acquis. Il faut toujours continuer à travailler pour être performant le week-end. En tout cas, je mets tout en œuvre pour être le plus régulier possible et pour répondre présent à chaque fois que le coach fait appel à moi. »
Le maintien : « Si je n’y croyais pas, je ne serai pas là ! »
Voilà qui nous amène à évoquer la saison de l’équipe. Une saison compliquée au cours de laquelle « le 1er tournant du match gagné puis à rejouer contre Clermont nous a peut-être plus atteint que ce qu’on le voulait », dixit Jordan. Un élément déclencheur qui n’a pas été le seul grain de sable d’une saison semée d’embûches, mais Jordan Ferri tient à tenir un discours mobilisateur et rassembleur qui ne ressemble pas à un discours de façade. « Il y a eu des compétitions en plein milieu de la saison, des blessés, et beaucoup d’événements qui font que c’est une saison spéciale. Quand je repense à certains matchs où on joue bien, on se créé des occasions et où l’adversaire marque un but venu d’ailleurs sur sa première occasion… Regardez Clermont avec le superbe but de mon ami Maxime Gonalons… Il n’avait jamais marqué depuis l’extérieur de la surface… On a manqué de réussite, c’est certain, mais, avec le travail, ça va tourner. » Et lorsqu’on lui demande s’il croit au maintien, son côté guerrier ressort immédiatement : « Bien sûr que j’y crois… et si je n’y croyais pas, je n’aurais rien à faire sur le terrain, ni même dans cette équipe », appuie-t-il avant d’ajouter : « Nous sommes dans une situation où chaque match va être très important et nous allons tout faire pour maintenir le club en Ligue 1 et donner la meilleure image possible d’ici la fin de saison. »
Le match du jour CONTRE STRASBOURG : « union sacrée »
Quinze jours après avoir retrouvé le chemin de la victoire à domicile contre Metz – « On avait quand même fait un bon match contre Lyon lors de notre précédente sortie à la maison sans être récompensés de nos efforts et ce succès contre Metz nous a vraiment fait beaucoup de bien, en plus sans prendre de but » – Jordan Ferri et le MHSC affrontent ce dimanche le RC Strasbourg, dans un match très important dans la course au maintien et dont l’évocation du match aller (2-2, alors que les Pailladins menaient 2-0 à la pause, NDLR), évoque forcément quelques regrets. « On devait gagner ce jour-là », se remémore Jordan Ferri. « On fait une très belle première mi-temps, puis, en seconde, c’est plus dur ». Un match à l’image de notre saison ? « C’est un peu ça, souligne Jordan. Souvent, on n’arrive pas à effectuer des bonnes performances pendant 90 minutes, mais on a aussi vécu des périodes, comme je le disais précédemment, où rien ne tournait en notre faveur. On l’a vu contre Lyon où l’OL frappe 2 fois et marque 2 buts, alors, qu’avant cela, nous avions eu plusieurs opportunités de nous mettre à l’abri. C’est tout ça, avec les raisons que j’ai évoquées précédemment, qui fait qu’on est dans cette situation-là aujourd’hui. C’est à nous de rectifier ça et d’être les plus efficaces possibles, que ce soit dans notre surface ou dans la surface adverse. Si on veut être dans les clous d’ici la fin de saison, tous les matchs vont être importants. A nous de répéter dimanche après-midi ce que nous avons fait de bien contre Lyon et Metz. Il est très important pour nous de prendre un maximum de points, notamment à domicile »
En homme d’expérience qu’il est, le joueur formé à l’Olympique Lyonnais lance aussi un appel au public : « Il faut garder cette union sacrée dont chacun a fait preuve contre Metz, supporters, joueurs et staff et tout ira bien, j’en suis persuadé », assure Jordan Ferri avant de conclure lorsqu’on lui demande s’il vise désormais la barre des 200 matchs sous le maillot pailladin : « Et pourquoi pas ? Quoi qu’il en soit, je suis déjà très fier d’avoir déjà effectué 150 matchs ici. » Nous aussi.
*Toutes les statistiques contenues dans cet article ont été arrêtés au soir de son 150ème match avec le MHSC, le 11 février dernier contre Lyon.
