Adversaire des Montpelliérains en 32ème de finale de la Coupe de France, ce vendredi (18h) le club béarnais, dispute sa troisième saison consécutive en Ligue 2. Présentation, avec notamment le témoignage de l’ancien Pailladin Romain Armand, qui y a évolué durant 2 saisons avant de signer à Versailles (National), cet été.
De mémoire de supporter pailladin, difficile de se souvenir d’une confrontation contre Pau. Le déplacement au Nouste Camp, ce vendredi en 32ème de finale de la Coupe de France face au Pau FC, aura donc un petit goût d’inédit.
Méconnu du grand public, le club béarnais a longtemps évolué en amateur, puis en National avant de monter en Ligue 2 au printemps 2020 sous la direction de Bruno Irlès. Parti ensuite à Quevilly-Rouen, puis à Troyes, l’ancien joueur de l’AS Monaco a alors laissé sa place à Didier Tholot au moment où le club palois s’apprêtait à retrouver le professionnalisme. « Je suis arrivé au club à ce moment-là », raconte l’ancien attaquant montpelliérain, Romain Armand, parti cet été à Versailles (National). « Les six premiers mois d’adaptation à la Ligue 2 ont été difficiles, d’autant que beaucoup de joueurs palois découvraient ce niveau. Ensuite, la mayonnaise a pris et nous sommes devenues une équipe très solide défensivement, au sein de laquelle même les attaquants devaient faire les premiers efforts défensifs pour conserver un bloc très regroupé. Le coach insistait beaucoup là-dessus. Au fil du temps, nous arrivions de plus en plus à garder le ballon, nous subissions moins et parvenions à faire mal à nos adversaires notamment sur des attaques rapides. »
Meilleur buteur du club palois en Ligue 2 lors de l’exercice 2020-2021 (7 buts) et auteur de 5 réalisations en championnat la saison passée, Romain Armand se souvient « d’un groupe top, très soudé et très solidaire. » Il nous décrit aussi le Pau FC de manière plutôt élogieuse : « Je suis arrivé alors que le club venait de monter en Ligue 2 avec l’objectif de s’y maintenir et de se stabiliser dans cette division, se souvient-il. C’est un club qui grandit intelligemment, avec un bon Président, qui gère bien le club, que ce soit au niveau structurel ou financier. Le stade a été bien aménagé et il est très souvent rempli avec une capacité maximale de 4000 personnes. Un nouveau centre d’entraînement avec salle de musculation et nouveau lieu de vie pour les joueurs et de nouveaux vestiaires ont également été inaugurés. La ville suit aussi énormément le club qui est sain et très structuré » Depuis le banc, c’est donc l’ancien coach de Libourne, Reims et Nancy, Didier Tholot qui dirige cette équipe : « Il fait du super boulot, souligne Romain Armand. C’est quelqu’un que j’apprécie énormément et avec qui j’ai passé de merveilleuses années. En plus d’être au point tactiquement, il attache beaucoup d’importance à l’humain. A titre personnel, il me faisait évoluer sur le côté droit, ce qui m’a permis de marquer et d’effectuer pas mal de passes décisives, malgré mes 33 puis 34 ans (sourire). Je me suis vraiment épanoui là-bas. »
Dixième de Ligue 2 l’an passé, le club béarnais a connu un début d’exercice en cours assez difficile (une seule victoire lors des 8 premières journées) avant de bien se reprendre et de pointer aujourd’hui à la 13ème place du classement. Souvent organisé à cinq derrière, l’équipe de Didier Tholot s’appuie sur un milieu de terrain avec des petits gabarits qui se déplacent bien à l’image de Beusnard ou Sylvestre, ainsi que sur un joueur bien connu de la Ligue 1, passé par Bordeaux, Newcastle et Saint-Etienne : Henri Saivet. Arrivé à Pau à l’intersaison, cet ancien milieu offensif évolue aujourd’hui au poste de sentinelle, avec de belles prestations à la clé. Devant enfin, le club dispose de joueurs, rapides et puissants qui prennent bien la profondeur à l’image de Bassouamina, Ba ou Georges.
Du côté des statistiques, le club palois pointe donc aujourd’hui à la 13e place de Ligue 2 avec 21 points (5 victoires, 6 nuls et 6 défaites). Il possède la 13e attaque du championnat avec 16 buts marqués et la 14e défense avec 21 buts encaissés. Des statistiques honorables, même si les Palois doivent beaucoup à leur gardien, l’ancien Nantais Alexandre Olliero. Si ce dernier est le 4ème gardien qui a encaissé le plus de buts depuis le début de la saison (21), il est aussi et surtout le quatrième portier qui a effectué le plus de sauvetages depuis le début de la saison, tout clubs confondus (55).
Son milieu de terrain Sessi d’Almeida est le joueur de L2 qui a commis le plus de fautes depuis le début du championnat sur l’ensemble des équipes. (34). Malgré ce, Pau reste une équipe qui produit du jeu et qui passe notamment pas mal par les ailes, puisque son défenseur latéral Jean Lambert Evan’s est le joueur qui a effectué le plus de centres depuis le début de la saison (110). Il est aussi le meilleur passeur, décisif du club (3 offrandes).
Outre Romain, Armand, plusieurs joueurs passés par Montpellier ont également porté le maillot palois, parmi lesquels Patrick Cubaynes, Dominique Deplagne, Xavier Gravelaine, Claude Lowitz, Jean-Jacques Nono, ou bien encore, Jérôme Sykora, qui, s’il n’a jamais porté le maillot palois en équipe première avait été repéré chez les jeunes du club béarnais avant de rejoindre Montpellier.
Mais le plus célèbre des joueurs, passés par le Pau FC qui ont ensuite évolué ou MHSC est, à n’en pas douter, l’Argentin Tino Costa. C’est en effet dans la cité paloise que Thierry Laurey était allé chercher le milieu de terrain argentin à l’été 2007, alors qu’il entraînait le FC Sète. Après une saison pleine en île singulière, à l’issue de laquelle il avait été sacré meilleur joueur du National, Tino avait ensuite rejoint le MHSC avec le succès que l’on connaît. Au rayon des anecdotes, parfois méconnus, il ne faut pas oublier non plus qu’un certain. René Girard a entraîné Pau (alors en CFA) en 1995-1996.
Pour revenir, au présent, un seul ex-Montpelliérain porte aujourd’hui le maillot du Pau FC, Marius Ros, qui a quitté le centre de Formation du MHSC l’été dernier. Sur un plan plus global, Romain, Armand s’attend à « un match ouvert, avec des buts et où il y aura du spectacle, avec un public palois qui est très respectueux et dans un Nouste camp qui va être plein. »
L’occasion également pour l’actuel attaquant de Versailles, de revenir avec émotion sur son attachement ou MHSC au sein duquel il a été formé avant d’en porter le maillot chez les professionnels à 33 reprises (pour 5 buts inscrits), sans oublier le fait qu’il a été meilleur buteur dans toutes les catégories de jeunes du club où il est passé et a terminé meilleur scoreur de CFA (aujourd’hui N2) lors de l’exercice 2008-2009, avec 25 réalisations en 24 matchs « Le MHSC reste pour moi une très belle histoire d’amour, souligne-t-il. J’y suis arrivé à l’âge de 13 ans et en suis reparti à 22 ans. J’ai grandi et j’ai été élevé par tous les entraîneurs du 1er M. Guimard en passant par Thierry Laurey, Ghislain Printant, Michel Der Zakarian et bien d’autres. Je me souviens aussi qu’avant d’arriver au MHSC ; j’étais convoité par plusieurs clubs dont Monaco, Lyon et Saint-Étienne et que, ce qui avait fait la différence, c’est que Monsieur Jacques Bonnet (alors directeur du Centre de Formation du MHSC, NDLR) s’était déplacé au domicile de mes parents à côté d’Orange pour me faire signer mon contrat et pour discuter avec eux. C’est là que j’ai compris la dimension familiale de ce club et c’est ce qui m’a poussé à le rejoindre. Ensuite je n’ai pas été déçu. Une fois surplace, c’était vraiment le cas. »
Lorsqu’on lui demande de revisiter ses années montpelliéraines, l’émotion de Romain Armand est là aussi très palpable : « Avec la génération 1986-1987, nous avions atteint les demi-finales du championnat U16 Nationaux où nous avions perdu contre l’AJ Auxerre d’Abou Diaby et Younes Kaboul, raconte-t-il. Nous avions également perdu aux tirs au but en demi-finale de la Coupe Gambardella contre le Lyon de Benzema, Ben Arfa et Anthony Monnier. »
Il poursuit : « Ça restera toujours un petit regret pour moi de ne pas avoir vraiment explosé à Montpellier mais, je dois aussi reconnaitre qu’à l’époque, je sortais peut-être un petit peu trop en boîte de nuit, reconnait-il. Je pense que ça m’a fait un petit peu défaut. Je n’ai pas eu ce déclic de me dire ‘’Quand tu arrives en pro, ce n’est plus comme chez les jeunes’’. J’aurais peut-être dû être un peu plus sérieux, un peu plus sage et me concentrais vraiment sur le foot à ce moment-là » Et il conclut avec un large sourire : « Je ne garde que de bons souvenirs de mon passage dans ce club auquel je suis très attaché. Je leur serais redevable toute ma vie. Je n’oublie pas non plus que les supporters m’ont énormément soutenus lorsque je portais ce maillot-là. J’ai aussi une grosse pensée pour Laurent et pour Louis Nicollin qui était, en quelque sorte, un papa pour nous. »
Prêt à effectuer une grosse 2ème partie de saison avec Versailles après avoir connu un début d’exercice terni par les blessures – « Versailles possède des investisseurs qui sont très ambitieux. La quasi-totalité de l’effectif a d’ailleurs évolué en Ligue 2 ou en Ligue 1. Il y a tout pour atteindre l’objectif de monter en L2 en fin de saison. J’espère que mes pépins physiques sont derrière moi et que je vais faire une très belle deuxième partie de saison. » – Romain Armand attend ce Pau-MHSC avec impatience : « Quand je regarde Montpellier jouer aujourd’hui - et ce même s’ils ont eu un début de saison difficile - je sais que je vais me régaler. Certes, ils prennent des buts, mais ils vont toujours en marquer. J’étais vraiment très heureux qu’ils l’emportent à Lorient. Ça leur permet de bien se relancer pour la deuxième partie de saison. Ce qui est sûr, c’est que dès que j’ai le temps de les regarder, je les regarde. Montpellier c’est ma vie. »
De son côté, l’entraîneur adjoint du MHSC, Frédéric Mendy aborde cette rencontre avec prudence et détermination « On sait tout ce que représente la Coupe de France. Quand j’étais joueur ici et que nous étions Ligue 2, on était souvent dans le rôle ‘’du petit’’. Je me souviens d’ailleurs d’une année nous avions fait tomber Bordeaux (1-0 en 2006-2007, but d’Hervé Bugnet), qui était alors deuxième de Ligue 1. Aujourd’hui, dans le cadre de cette rencontre, c’est Pau qui sera dans cette position d’outsider. Il va nous falloir les respecter dans le sens jouer à fond car on sait que c’est toujours difficile de jouer contre un club de division inférieure chez lui. Il faut gagner. Ils vont être devant leur public il faudra être plus forts mentalement. C’est sans doute là-dessus que se jouera le match. » Messieurs, à vous de jouer !
