Réduits à dix pendant plus de 40 minutes, les montpelliérains ont réussi l'exploit de battre Rennes dans les dernières minutes. Non, l'Esprit paillade n'est pas une légende...
AUTOUR DU MATCH : reprendre notre marche en avant
Après avoir concédé ses deux premières défaites depuis le retour sur le banc de Michel Der Zakarian lors des deux matchs précédents contre Toulouse et Lille, le mot d’ordre était de repartir de l’avant. Seul problème, il y a assurément plus simple comme adversaire qu’un candidat déclaré à l’Europe pour se relancer. C’est pourtant ce qui était proposé aux Pailladins ce dimanche en fin d’après-midi face au Stade Rennais à La Mosson. Mais au fond, qu’importe. Les Montpelliérains auraient mérité de prendre au moins un point voire même de l’emporter dans un match frustrant contre le Toulouse FC, tandis qu’ils ont fait mieux que résister face à des Lillois qui ont un sacré effectif. Aussi bizarre que cela puisse paraitre, le MHSC ressort donc avec plus de certitudes et de points positifs que négatifs après ces deux revers. Si l’affaire ne s’annonçait pas facile contre les Rennais, la mission n’était donc pas impossible non plus. Côté compo, ‘’MDZ’’ avait opté pour du classique, avec un changement par rapport à la semaine passée : la titularisation de Léo Leroy au milieu, en lieu et place de Joris Chotard, qui démarrait la rencontre sur le banc.
Du côté des Bretons, Bruno Génésio avait fait le choix de maintenir sa confiance au onze de départ victorieux de Reims lors de la précédente journée (3-0). Une sacrée équipe sur le papier, avec un trio Doku - Kalimuendo - Gouiri assez impressionnant en attaque
LE MATCH : MHSC 1-0 STADE RENNAIS FC
Pour ce match qui marquait le 20ème anniversaire des Armata Ultras, ainsi que la réouverture de la tribune Etang de Thau, les Montpelliérains avaient à cœur de bien démarrer la rencontre : un premier rush de Nordin (2e), puis une triple occasion pailladine à la suite d’un corner (6) donnaient le ton. Peu à peu, les Bretons remettaient cependant le pied sur le ballon, comme les équipes de Bruno Génésio aiment le faire. C’est alors que Benjamin Lecomte sortait de sa boite pour réaliser 3 arrêts de grande classe : Une première fois sur un centre de Gouiri (11e), puis à deux reprises, d’abord sur un ballon dévié (29e), puis sur une frappe de Bourigeaud (31e). Entretemps, le portier pailladin, grand bonhomme de ce 1er acte, s’était illustré grâce à son jeu au pied en délivrant une merveille d’ouverture pour Wahbi Khazri, dont la frappe était détournée en corner (14e).
Malgré un centre-tir de Savanier repoussé (21e), une frappe de Leroy captée par Mandanda (39e) et un pénalty oublié sur Wahi dans la foulée (40e), il faut bien reconnaitre que les Rennais menaient aux points à la pause, avec à leur crédit les meilleures occasions de la rencontre. Mais il faut bien admettre aussi que ce MHSC-là, valeureux et bien organisé, donnait tout de même l’impression de pouvoir lui-aussi ouvrir le score après 45 minutes assez équilibrées.
Au retour des vestiaires, la rencontre ne tardait malheureusement pas à basculer une première fois lorsque Téji Savanier était expulsé pour un tacle mal maitrisé sur Ugochukwu, qui lui en revanche, n’avait pas été sanctionné après avoir violemment taclé Wahbi Khazri à deux reprises (51e). Frustrant. A dix contre onze, la mission était évidemment beaucoup plus compliquée. Les Rennais touchaient du bois (62e), avant de multiplier les actions dangereuses, mais la défense montpelliéraine pliait sans rompre, à l’image d’un Benjamin Lecomte impérial. Plus le temps passait, plus la défense montpelliéraine ressemblait à Fort Alamo. On a longtemps cru que les Héraultais allaient finir par craquer… jusqu’à cette 84ème minute qui restera à n’en pas douter l’un des moments très forts de la saison : A la réception d’un coup franc lointain de Jordan Ferri, Christopher Jullien déviait le ballon de la tête et le centrait vers Stephy Mavididi. L’Anglais prenait le meilleur sur son adversaire direct et catapultait le ballon au fond des filets d’une superbe tête. L’impensable venait de se produire ! (1-0, 84e). Dans une ambiance incandescente, le public montpelliérain tenait ensuite son équipe à bout de bras pour lui permettre de résister jusqu’au bout pour obtenir un succès aussi inattendu qu’important. Avec 40 points au compteur ce dimanche soir, le MHSC se rapproche encore un peu plus de son objectif du maintien. Ce succès est la preuve du travail effectué par les joueurs et le staff depuis de long mois pour retrouver une solidité, mais il porte aussi une marque, celle de l’esprit Paillade. On est libre d’y croire ou non, mais combien d’équipes à la lutte pour le maintien auraient craqué contre Rennes, à 10 contre 11 ? Beaucoup mais pas Michel Der Zakarian et ses hommes. L’Esprit Paillade ne s’apprend pas dans les livres, il se vit. Il faut s’en imprégner, l’intégrer et c’est à partir de là que tout redevient possible. Depuis le début de l’année 2023, le MHSC le retrouve peu à peu ces valeurs-là et c’est sans doute cet état d’esprit qui, avec le travail, va permettre au club languedocien d’obtenir ce fameux maintien. Bravo les gars !
La fiche technique
Dimanche 23 avril 2023.
32ème journée de Ligue 1 Uber Eats.
Stade de La Mosson.
Mi-temps : 0-0
Score final : 1-0
Arbitre : M. Buquet.
MHSC : Mavididi (84e).
MHSC : Der Zakarian (Entr, 40e), Kouyaté (47e), Wahi (51e), Khazri (51e); Rennes : Ugochukwu (44e), Théate (51e).
MHSC : Savanier (51e)
MHSC : Lecomte – Sacko, Jullien, Kouyaté, Sylla – Ferri, Leroy (Chotard 70e) – Nordin, Savanier (cap.), Khazri (Mavididi, 76e)– Wahi (Maouassa 70e). Entraîneur : Michel Der Zakarian
STADE RENNAIS FC: Mandanda – Traoré (cap.), Omari, Theate, Meling – Ugochukwu (Santamaria, 71e) – Bourigeaud, Tait – Doku, Kalimuendo (Toko-Ekambi, 71e), Gouiri. Entraîneur : Bruno Génésio.
Le fait du match : La malédiction rennaise est enfin tombée
Lors de son premier passage sur le banc du MHSC, Michel Der Zakarian avait déjà fait tomber les malédictions à Saint-Etienne à Bordeaux et face à Monaco contre lesquels le MHSC n’avait plus gagné depuis 1995, 2004 et 1994. A une moindre mesure, le technicien montpelliérain a récidivé ce dimanche contre Rennes, puisque le MHSC s’était incliné lors de 6 de ses 7 derniers matchs de Ligue 1 face au club breton (1 victoire – 18 buts encaissés), soit autant de défaites que lors de ses 20 premiers depuis son retour dans l’élite en 2009/10 (7 succès, 7 nuls – 16 buts encaissés). Pire, le club pailladin s’était incliné lors de 3 de ses 5 dernières réceptions de Rennes en Ligue 1 (1 victoire, 1 nul), autant que lors de ses 19 premières (9 succès, 7 nuls). Au-delà de cette anecdote, cette belle victoire est un pas de plus vers le maintien… et c’est bien là l’essentiel.
