Thibault Saingeorgie : « L’Esprit Paillade n’est pas qu’un slogan » | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Thibault Saingeorgie : « L’Esprit Paillade n’est pas qu’un slogan »

Il a suivi le MHSC pendant la saison 2020/2021 et l’a mis en valeur dans la série « Montpellier Héros » diffusée sur Canal Plus lors de la première partie de saison. Thibault Saingeorgie nous raconte…

Thibault, comment t’es venu l’idée de ce projet avec le MHSC ?

J’ai découvert le MHSC pendant l’été 2017 pour des reportages sur le premier match du club sans le Président et la supposée succession de Laurent Nicollin. Ça a commencé par un après-midi à la Mosson avec les ultras préparant l’hommage et le tifo noir dans les gradins. Et de passer du temps dans la ville, au club, avec les supporters… pendant une période si particulière où tout le monde se refaisait l’histoire, racontait ses souvenirs, je me suis dit que c’était quand même une drôle d’aventure que de créer un club de foot ! Et une sacrée performance de fédérer autant de gens autour d’un état d’esprit. Travailler en rigolant, être audacieux, se brûler quelques fois les ailes : ça parle à tout le monde ! On vit pour ça. Sinon, ça sert à quoi ?  Les 3 années suivantes - comme à l’occasion du millième match en première division en 2019, quand j’ai rencontré Fleury Di Nallo, Jacek Ziober et Olivier Giroud - chaque reportage m’a persuadé qu’il faudrait un jour essayer de consacrer à la Paillade la place et la considération qu’elle mérite dans le sport français. Alors quand CANAL+ s’est mis à réfléchir à la possibilité d’une série avec un club, pour moi le candidat idéal était déjà tout trouvé. Une odyssée humaine sur des décennies - pour la grande histoire - et un groupe pro de qualité - pour le fil rouge sportif -, ça ne se trouve pas à tous les coins de rue. 

Petit à petit, on a essayé de se fondre dans le décor. Ça passe par assimiler les habitudes de chacun ; comprendre les affinités et les égos

Est-ce que l’idée que tu avais du club de l’extérieur s’est confirmée avec ton immersion ?

“Ils ont l'air cool à Montpellier ! Quelle histoire et on sent que ça continue !” réagissent ceux qui découvrent encore la série. J’en suis hyper content car c’est exactement l’effet que ça m’avait fait il y a quatre ans. Beaucoup de clubs se réclament d’être comme ci, d’incarner cela… mais en grattant le vernis, on se rend souvent compte d’une entreprise comme les autres. Pas à Montpellier. “L’esprit Paillade” n’est pas qu’un slogan. C’est un savant mélange d’exigence et de plaisir. N’importe qui a déjà fait un travail en groupe - que ce soit monter une société ou réaliser un TPE au collège - sait que c’est un équilibre compliqué à trouver. Et ça tient depuis 48 ans ! 
Je suis journaliste donc j’essaye d’être objectif - et je n’ai aucun intérêt à vous cirer les pompes aujourd’hui - mais je crois que tant que ce mantra accompagnera le club, s’en dégagera une force qui pousse chaque jour des dizaines et des dizaines de personnes à s’investir davantage pour une certaine idée du football. 

Comment s’est passée ton intégration ?

Je redoutais beaucoup Michel Der Zakarian car l’entraîneur a les clefs du vestiaire. Sans sa bonne volonté, c’est impossible de réaliser un inside de qualité. Mais dès le premier jour, j’ai rencontré l'antithèse de l’image publique qu’il se traîne : le coach nous a accueilli en blaguant, en nous conseillant des choses à voir et à faire. Et tout le monde de faire de même. Pas nécessairement pour se mettre bien avec la caméra, en se disant “je me les mets dans la poche comme ça je vais croquer à la télé”. C’est juste qu’on allait faire partie de l’aventure pendant un an donc on te fait rentrer dans le groupe. Nous, il fallait se faire une place et savoir y rester. Petit à petit, on a essayé de se fondre dans le décor. Ça passe par assimiler les habitudes de chacun ; comprendre les affinités et les égos ; repérer comment filmer au mieux les jours de match sans déranger ; savoir quand et à qui poser un micro… Si ces éléments-là ne s'étaient pas réunis, notre travail n'aurait pas montrer l'authenticité du MHSC. Et même quand ça s’est compliqué sportivement, la porte du vestiaire n’a jamais été refermée. Peu de staffs et de clubs auraient tenu parole comme ça. 

La saison était particulière (covid, huis-clos…) est-ce que cela a perturbé tes plans ?

J’ai croisé tout ce que je pouvais pour que la jauge ne soit pas réduite avant que Nîmes vienne à la Mosson ! Et après le match, j’ai longtemps espéré que la Covid-19 nous foute la paix pour le match retour, histoire de connaître l’ambiance de ce derby. Raté ! C’est le jeu du reportage, on n’écrit pas les choses à l’avance… Et puis la pandémie a des conséquences tellement graves que nous empêcher de filmer du public dans les stades, franchement ce n’était pas bien important. Pour nous, en tous cas. Parce que ça avait une incidence directe sur l’économie des clubs, en plus des droits télés. Mais ce que, d’une main, la pandémie t’enlevait et te priver de raconter, de l’autre, elle créait des situations inconnues, incertaines mais très intéressantes à documenter. C’est le sens premier du « documentaire », c’est une trace de ce qui a existé. On a vécu une saison pas comme les autres. Faut juste espérer qu’il n'y en ait qu’une comme ça. 

j’aurais adoré suivre l’apparition de Maxime Esteve, la progression d’Elye Wahi ou des arrivées comme celles de Mamadou Sakho ou Benjamin Guy

Est-ce que tu as manqué un événement immanquable parce que tu ne vivais pas non plus H24 à Grammont ?

A cause de la Covid-19 justement ! Un faux test positif - exactement en même temps que l’équipe, qui avait cru avoir 12 cas d’un coup… et finalement, seuls Pedro Mendes et Michel Der Zakarian étaient concernés - qui m’a fait rater le déplacement à Monaco. J’aurais dû faire le voyage en bus ou avec les intendants… et être, comme tout le monde, surpris par l’intervention des ultras aux grilles de Grammont. Avec Pascal Baills comme principal intermédiaire, un des garants de l’esprit Paillade en action, exactement l’angle de l’épisode qu’on était en train de tourner. Bordel, j’étais vert ! L’un des plus gros regrets, ce doit être le match à Lyon. J’ai saoulé le Président 3 mois à l’avance pour faire le voyage avec lui parce que la ville est très importante dans l’histoire de la famille Nicollin. L’équipe était dans une sale spirale mais les joueurs avaient à cœur de faire quelque chose là-bas. Juninho avait eu certains mots à l’aller… forcément on a envie de suivre ce qui va se passer au retour. Au dernier moment, impossible pour moi ou un collègue de venir. Bref, on doit faire une croix sur le match, je me retrouve le samedi soir devant ma télé… Mi-dégoûté, mi-joyeux ! Aussi heureux pour vous que frustré pour le reportage de rater cet exploit, le premier but pro de Wahi et l’émotion dans le vestiaire. A mon retour à Montpellier, quelques-uns se sont bien foutus de ma gueule ! Et ils avaient bien raison !

Quel est ton top 3 de meilleurs souvenirs de cette saison au cœur du MHSC ? 

Le TOP 3 change tous les jours tellement on a vécu de choses ! La journée de la demi-finale de Coupe de France contre Paris était très exaltante. Courir partout pour filmer une dernière fois tous les personnages du documentaire - parce que la finale se serait jouée au Parc sans public - et sentir que tout le monde était convaincu de l’exploit. Tu te dis “il peut se passer un truc ce soir !”. Après le bijou de Gaëtan Laborde en lucarne opposée, là c’est sûr “ils vont le faire !”. C’est pour ça qu’on adore le sport, tu vibres pendant ce match. Le scénario est tel qu’après la défaite, tu es déçu pour l’équipe mais aussi fier d’avoir passé l’année à suivre un groupe qui t’a surpris jusqu’au bout. Le match contre Lyon m’a marqué parce que c’était le premier à domicile et qu’il y avait une superbe ambiance malgré la jauge de 5 000 personnes. Sur le penalty, je me précipite pour filmer derrière le but. Je veux filmer au ralenti pour mon montage parce que je sais déjà que la réalisation du match aura tous les axes possibles et imaginables en vitesse réelle. Mais je galère dans mes réglages. A m’agiter dans tous les sens, je crains de déconcentrer Téji Savanier qui est en train de se préparer… et finalement il envoie une panenka incroyablement douce ! Et magnifique à apprécier au ralenti ! Dans le vestiaire après le match, il m'explique qu'il m'a bien vu mais que ça lui “a donné de la force”. Peut-être que c’était pour me déculpabiliser, peut-être que ça l’avait conforté dans son envie de frapper un grand coup avec ce geste… Et évidemment, il y a le pot de départ de Michel Der Zakarian. Le coach s’en va après un long cycle de 4 ans. Et 22 années au service du club. C’est un gros morceau de la vie des deux parties qui se disent au revoir en bons termes. C’est rare, très classe. Et pour nous, ça sifflait la fin du tournage.

Continues-tu à suivre les résultats du club ?

Carrément ! Je regarde pas mal de vos matches ! Et à un célèbre jeu sur portable, où il faut composer une équipe avec des joueurs de Ligue 1 chaque week-end, j’ai du Orange et Bleu à chaque poste ! J’ai mis le paquet sur Téji Savanier - meilleur investissement de l’année - parce que les collègues voulaient me le piquer.  

Que penses-tu de la première partie de saison du MHSC ?

J’imagine que beaucoup de monde aurait signé de deux mains pour voir l’équipe aussi bien classée pendant les fêtes. Même si c’est peu ou prou, à deux journées et 4 points de différence, le même temps de passage que la saison dernière. Quand on compare au budget, quel autre club fait ça régulièrement ces dernières années ? J’étais un peu agacé par les avis tranchés et péremptoires qui promettaient la relégation à un nouveau staff qui n’avait même pas commencé à travailler depuis 6 mois. Et maintenant, voilà que revient déjà l’impératif de l’Europe… Le football se réfléchit sur plusieurs années. Le club a prouvé qu’il n’était pas frénétiquement dirigé à coups de gouvernail à gauche puis à droite puis à gauche… Les supporters devraient en avoir conscience et faire confiance. Sans ça, on n’arrive à rien. Encore une fois, ce n’est que l’observateur qui parle. Et justement, j’aurais adoré suivre l’apparition de Maxime Esteve, la progression d’Elye Wahi ou des arrivées comme celles de Mamadou Sakho ou Benjamin Guy, votre nouveau préparateur physique que j’avais repéré survolté lors de la J37, quand Brest est venu à la Mosson pour essayer de se sauver. La Paillade séduit de nouveaux passionnés, c’est bon pour vous !

Un pronostic pour le match de ce soir MHSC vs ESTAC Troyes ?

Pour le premier match de la saison contre Marseille, j’ai écrit à certaines personnes pour vous souhaiter bonne chance… Montpellier a perdu. Je suis venu au stade contre Lyon… Montpellier a perdu. Alors je ne dis plus rien ! 

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