Vitorino Hilton, clap de fin pour un joueur d'exception | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Vitorino Hilton, clap de fin pour un joueur d'exception

Le dimanche 23 mai à Nantes, le mythique capitaine brésilien du MHSC a disputé le dernier match de sa carrière. Une épopée footballistique riche et fantastique ; à l'image d'un homme qui ne l'est pas moins. Récit, avec un air de samba en musique de fond et quelques larmes aussi

Qu'ils soient producteurs, réalisateurs, acteurs ou simple amateurs, les amoureux du septième art vous diront qu'une grande histoire d'amour démarre souvent par une blessure, un trait d’humour ou une image, pourtant banale au départ, mais qui deviendra culte par la suite. Comme tout acteur qui soigne son entrée en scène, Vitorino Hilton n'avait pas manqué cette fameuse entrée. Pourquoi un trait d’humour ? Parce que le 2 août 2011, jour de sa conférence de presse de présentation, le défenseur brésilien, fraîchement arrivé de l'Olympique de Marseille, avait eu un petit sourire en coin au moment où on lui demanda d'évoquer ses objectifs avec Montpellier. « Pourquoi pas le titre ? » avait-il répondu. Certains dans l'assistance ont souri ; lui aussi mais pour une autre raison… Peut-être parce que la boutade n’en était finalement pas une.

Les histoires d'amour commencent aussi parfois par une blessure. Celle de Vitorino Hilton n'était pas commune à tous les footballeurs ; il ne s'agissait pas de soigner un genou, un pied ou un muscle endolori, mais de lui permettre de retrouver la passion du foot après une fin d'aventure difficile dans son club précédent. Cette aventure, il l’a donc trouvée au MHSC, un club dont il dit souvent que, grâce à lui, il a trouvé une seconde famille.

Quant à l'image d'exception dont on ne se doutait pas, au départ, qu’elle en serait une, elle est intervenue 4 jours après sa signature, le 6 août 2011. Ce soir-là, tout sourire et avec ses cheveux encore longs, Vito s'était pointé avec une chasuble verte sur le dos, comme pour rappeler son pays natal du Brésil auquel il est très attaché. Rien d'exceptionnel, à priori, que de voir son entraîneur d'alors, René Girard, choisir de le faire débuter sur le banc lors de la venue d'Auxerre pour l'ouverture du championnat, alors qu’il venait à peine de poser ses valises à Montpellier… Sauf que, 10 ans plus tard, on mesure à quel point cette image était rare, tant les fois où Vito s'est assis sur le banc du MHSC, se comptent aujourd'hui sur les doigts d'une main.

Un titre pour démarrer

Une semaine plus tard, le 14 août, c'est bien dans la peau d'un titulaire que Vito s'est présenté au Stade Grimomprez-Joris de Lille, pour son premier match officiel sous les couleurs montpelliéraines. Associé à Mapou Yanga-Mbiwa en charnière centrale, le défenseur brésilien  y avait effectué une prestation de haut vol, s'affirmant comme joueur autoritaire et malin dans ses interventions ; un redoutable défenseur d'anticipation, capable de lire avant les autres les trajectoires du ballon pour mieux les intercepter et relancer ensuite ; le plus souvent proprement qui plus est. Ce jour-là, les supporters montpelliérains, orphelins d'Emir Spahić, parti au FC Séville quelques semaines plus tôt, se sont dit que le MHSC avait trouvé son nouveau patron défensif. Premier clin d'oeil du destin – et on sait aujourd'hui à quel point il aime les belles histoires – c'est donc à Lille, dans le sillage du but d'Olivier Giroud et de la prestation cinq étoiles de Laurent Pionnier, que Vito l’ancien Lensois, a remporté sa première victoire avec Montpellier.

Il serait impossible de revenir en détail sur cette fabuleuse première année de Vito. On retiendra bien évidemment les deux confrontations contre Lille, le succès à Auxerre lors de l’ultime journée, mais surtout cette image du premier but de celui qui n'était pas encore le Capitão ; celui synonyme d'un point arraché à la dernière seconde sur la pelouse du stade Chaban-Delmas à Bordeaux le 1er octobre 2011. La finalité, c’est que la prophétie que Vito avait prononcée sur un air de boutade lors de son arrivée, est donc finalement devenue réalité 10 mois après son arrivée, lorsqu’en même temps que son équipier en charnière centrale Mapou Yanga-Mbiwa, le Brésilien le plus capé de l’histoire du foot français a soulevé le trophée Hexagoal, symbole du titre de champion de France ; sur le balcon de l'opéra, surplombant une Place de La Comédie noire de monde.

Un joueur complet

Un premier chapitre en lettres capitales pour Vito qui sera suivi de plein d'autres. On pourrait évoquer son retour en Ligue des Champions où il avait disputé 5 des 6 matchs du MHSC dans cette compétition, ce but synonyme de victoire cruciale contre Nantes en 2015, mais on retiendra le joueur dans sa globalité.

Côté terrain, il avait un lourd héritage à assumer : celui de trois grands hommes de l'histoire du football montpelliérain. Il y avait tout d’abord le duo balkanique Nenad Džodić – Emir Spahić, à son arrivée en 2011. En plus avoir hérité du numéro du premier, - le 4 – il partageait nombreuses de ses qualités parmi lesquelles le calme, le sens de l'anticipation et les qualités de relance. Du second il devait assumer la grinta et le leadership technique et humain, tout en aidant Mapou Yanga Mbiwa à franchir un cap. Dans un style différent de celui d’Emir, moins rude sur l'homme mais tout aussi intraitable dans les duels, Vito y est parvenu. Le dernier homme dont il devait s'inspirer dans le coeur des supporters montpelliérains était sans doute son illustre compatriote brésilien Julio César, qui avait émerveillé La Paillade durant son passage avant de rejoindre la Juventus Turin puis le Borussia Dortmund. Là aussi, le style fut différent, moins puissant et moins exubérant, mais tout aussi efficace.

Un modèle de longévité

Mais assez parlé du joueur, il est tant d’évoquer l'homme et sa personnalité. À son arrivée, il était un personnage discret, mais cette timidité toute relative a rapidement laissé place à un homme très second degré – voire troisième d'ailleurs parfois – qui, toujours le sourire en coin, n'hésite jamais à vous faire croire que vous vous êtes trompés de jour de rendez-vous ou qu'il n'a pas envie de répondre à une interview, avant de le faire de bonnes grâces quelques – parfois longs – instants  plus tard ; juste histoire de vous charrier. Ce côté truculent bourré d'humour, a sans doute trouvé son paroxysme avec sa victime préférée : son éternel complice Souleymane Camara à qui il en a fait voir des vertes et des pas mûres dans l'intimité du vestiaire, comme pour solidifier chaque jour un peu plus l'amitié sans faille qui lie les deux hommes. Avec Daniel Congré, son éternel complice en charnière centrale, Laurent Pionnier Souley et Vito ont d'ailleurs longtemps formé le quatuor des sages : celui que l'on vient consulter et sur lequel on s'appuie quand les résultats ne sont pas là et qu'il convient de ressouder le groupe vers un objectif commun.

De fait, il serait réducteur de limiter le rôle de Vitorino Hilton à celui des succès sur le terrain et notamment à celui du titre de champion de France. Sans éclat de voix, toujours avec un discours posé mais plein de conviction, sa voix a souvent raisonné dans le vestiaire en plein coeur des quelques luttes pour le maintien connues par le club il y a quelques années. Ça aussi ça compte…

Pour continuer à dérouler le fil de sa carrière en orange et bleu, une analogie au septième art s'impose d’elle-même : Benjamin Button. Même si Vito n’aime pas forcément parler de son âge, comment ne pas évoquer son exceptionnelle longévité, ponctuée de 501 titularisations en Ligue 1, 512 matchs au total dans l'élite du football français et, bien évidemment, 354 rencontres disputées sous le maillot montpelliérain toutes compétitions confondues.


Ces chiffres-là donnent le vertige, autant qu’ils forgent le respect. Être encore sur un terrain de Ligue 1 à 43 ans, c'est une prouesse digne des plus grands réalisateurs, de films de science fiction comme « I Robot » ou « rencontre du 3ème type », à ce seul détail près que le film de la carrière de Vito était bien réalisé sans trucage… C’est sans doute cela le plus beau.

Beaucoup ont cherché à débusquer le secret de cette fameuse longévité. Vito ne le dévoilera pas mais il y a fort à parier qu'il s'agit d'un savant mélange de café (sa boisson préférée), d'hygiène de vie irréprochable, de talent bien sûr mais aussi d'humour et de passion du foot. Dans un monde où l'on se demande parfois si certains jeunes joueurs aiment réellement le ballon rond et ses exigences, sa fraicheur à l’heure de démarrer chaque séance d'entraînement et son sérieux au cours de celles-ci, est à montrer dans toutes les écoles de foot.

Comme tous les acteurs vieillissent au fil du temps et que même les plus belles histoires ont une fin, la carrière de Vitorino Hilton arrive donc à son épilogue. Cette carrière hors normes, Vito l’a étirée au fil du temps et des prolongations, comme une série Netflix qui déroule ses épisodes et ses saisons. Il a vu passer des centaines d’adversaires et de coéquipiers, il est lui-même passé du rôle de jeune premier à celui de joueur d'expérience, mais il a toujours gardé le même fil conducteur teinté d’une passion sans faille et d’un amour du foot chevillé au corps ; le tout sans jamais dévier de sa trajectoire de joueur et d'homme sérieux et accessible. Sur ce dernier point, on sait à quel point les supporters du MHSC sont attachés à notre Capitão, et c'est peut-être d'ailleurs eux, dans les jours qui viennent, qui vont lui rendre les hommages les plus vibrants. On aurait pu écrire des pages entières sur la carrière de notre Cap’tain Fantastique, mais on va donc s'arrêter là. En dessous du Happy-End du magnifique film de sa carrière, on a juste envie d'écrire : « Chapeau Vito, et merci pour tout ! »

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