Jérôme Bonnissel : « Les J.O. ? Très enrichissant » | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Jérôme Bonnissel : « Les J.O. ? Très enrichissant »

En 1996, celui qui était alors défenseur du MHSC se présentait à Atlanta en tant que capitaine de l'équipe de France Olympique. 25 ans plus tard, avant que Téji Savanier ne lui succède comme représentant du club montpelliérain dans la plus prestigieuse des compétitions mondiales, l'actuel recruteur du Stade Rennais évoque cette aventure si particulière et souhaite bonne chance à son successeur pailladin.

Jérôme, quand on évoque ce parcours Olympique en 1996, quel est le premier souvenir qui vous revient à l'esprit ?
Il y a plein de souvenirs, donc c’est difficile de n'en choisir qu'un. Je me souviens en premier lieu du match de qualification contre les Allemands qui avait été très important. En fait, ce match avait lieu dans le cadre des quarts de finale du Championnat d'Europe Espoirs, et si nous atteignions les demi-finales, nous étions automatiquement qualifiés pour les JO. Je me rappelle très bien du match aller en Allemagne (le 13 mars 1996). C’était en hiver, il faisait très froid, le terrain était glacé, très dur et nous avions tout de même fait match nul (0-0).
Le match retour avait eu lieu à Metz dans une ambiance incroyable, le stade était plein et on gagne 4-1. Dans la foulée, nous avions vécu le final four de l’Euro Espoirs à Barcelone (défaite 1-0 en demi-finale contre l’Italie, futur vainqueur, but de Totti), mais le premier souvenir, c’est cette confrontation contre l’Allemagne car c'est là que nous gagnons notre ticket pour cette fabuleuse aventure olympique et que le rêve prend forme puisque les quatre demi-finalistes étaient automatiquement qualifiés pour les Jeux.

quand cette qualif pour les JO s’est concrétisée, après le match contre l’Allemagne, la joie était énorme.

Comment la compétition en elle-même s’était-elle déroulée ?
Nous étions tombés dans le groupe de l'Espagne de l'Arabie Saoudite et de l'Australie. On bat l'Australie en ouverture (2-0), en fait match nul contre l'Espagne lors du 2ème match (1-1) ;  et on gagne contre l'Arabie Saoudite (2-1 au 3e), ce qui nous permet de sortir des poules. Ensuite, on se retrouve en quarts de finale et on perd au but en or à la dernière minute contre le Portugal (2-1). C'était très frustrant parce que, ce match, on doit le gagner 100 fois mais on fait deux erreurs défensives qui nous coûtent très cher (défaite 2-1). C’est vraiment dommage car nous avions une très belle génération. Peu d’observateurs nous voyaient nous qualifier pour les jeux et, pourtant, nous y étions parvenus. Nous avions une super équipe qui avait l'habitude de jouer ensemble, où figuraient notamment Vincent Candela, Patrick Vieira (même si Patrick s'est blessé en préparation et n'a finalement pas pu venir avec nous aux JO), mais aussi Dacourt, Makélélé, Letizi, Wiltord, Maurice, Pires, Sibierski, Dhorassoo et j'en oublie… À l'époque il y avait déjà la règle des trois joueurs de plus de 23 ans autorisés, mais le sélectionneur avait fait le choix de ne pas en prendre et de faire confiance à l'équipe qui avait obtenu cette qualification, à une exception près, celle de Oumar Dueng qui nous avait rejoint, il me semble, après la blessure de Patrick Vieira

UN campus universitaire comme on le voit à la télé dans les séries américaines

Une super équipe dont vous étiez le capitaine…
Si je n'avais pas eu le brassard, j'aurais aussi été content d'y être, mais c'est vrai que c'était quand même une fierté. J'étais d'autant plus heureux qu’avant les Espoirs, je n'avais jamais été sélectionné dans quelconque sélection de jeunes. J'avais fait la campagne de la génération précédente des Espoirs avec Zidane, Thuram, mais aussi Bruno Carotti, Serge Blanc et Fabien Lefèvre. Nous étions donc quatre Montpelliérains à cette époque. Quand la campagne de ma génération commence, avec Claude Makélélé et Johann Micoud où nous étions les trois plus expérimentés et cela avait sans doute joué dans l’esprit du sélectionneur, Raymond Domenech, au moment de me confier le brassard.

Qu'est-ce qu'on ressent quand on se dit qu’on va au Jeux Olympiques ?
C'est la cerise sur le gâteau en quelque sorte car très peu de générations Espoirs ont l'opportunité de faire les Jeux. Le premier objectif, c'était évidemment le championnat d'Europe mais quand cette qualif pour les JO s’est concrétisée après le match contre l’Allemagne, la joie était énorme.

Les J.O. côté coulisses, c’est comment ? 
Après la fin de la saison, nous avons eu une quinzaine de jours de repos. Ensuite, nous sommes partis entre 15 jours et trois semaines à Clairefontaine où nous avions fait toute la préparation foncière. De là, nous sommes ensuite aux États-Unis, un mois avant de démarrer la compétition, afin de nous acclimater au mieux avec une température de presque 40° et 90 % d'humidité dans l'air.
Nous avions fait une préparation de trois semaines avec des matchs amicaux.Nous étions basés au campus universitaire d'Auburn. Quand on se revoit avec certains coéquipiers, notamment avec Florian Maurice puisque nous travaillons ensemble aujourd'hui, ce sont vraiment des souvenirs à part. Auburn, c'est le campus universitaire comme on le voit la télé dans les séries américaines avec un stade de football américain de 80 000 places, une bibliothèque immense, des installations pour étudier et faire du sport absolument incroyables… tout ça dans une petite ville qui devait à peine compter 4000 habitants pour entre 25 et 30 000 étudiants. Nous avions aussi pu rencontrer des gymnastes, des nageurs et des athlètes de beaucoup d'autres disciplines, ce qui était très enrichissant.

Et ensuite ?
La plus grosse déception, c’est que nous avons appris dès notre arrivée que le tournoi de foot était délocalisé en Floride et que nous n’assisterions donc pas à la cérémonie d'ouverture. Il y en a bien eu une petite, à Miami, mais comme nous jouions le match d’ouverture le lendemain, seul notre coéquipier, Florent Laville, qui était suspendu, y avait assisté. Nous avions presque vécu cette compétition comme s'il s'agissait d'un championnat du monde. Il n'y avait pas le sentiment Olympique comme on peut se l'imaginer à la télévision avec la cérémonie d'ouverture les drapeaux, village, la flamme. Il fallait atteindre le dernier carré et pour pouvoir voir le village Olympique, ce que nous n'avons pas réussi à faire.

Comment était le niveau ?
Il était très élevé. Quand on voit les sélections du Portugal, du Brésil, du Nigéria ou de l'Argentine, c'était vraiment impressionnant. Pour l'anecdote, après notre match, nous étions tous restés pour voir le Brésil et c'est là qu'on avait vu jouer Ronaldo pour la première fois. Je vous avoue que, sur le coup, on s'est dit : « waouh ! Ça va être compliqué », tout en sachant que cette équipe du Brésil comptait aussi dans ses rangs Rivaldo, Bebeto, Roberto Carlos, Aladair... On ne le savait pas encore à ce moment-là, mais ils avaient une équipe absolument extraordinaire (Le Nigéria de Kanu, Okocha, Taribo West et Oruma avait finalement remporté le Tournoi en battant l’Argentine de Cladio Lopez et Hernan Crespo, 3-2, en finale NDLR)

La plus grosse déception, c’est de ne pas avoir assisté à la cérémonie d'ouverture.

Ça reste le meilleur souvenir de votre carrière ?
C'est un des meilleurs parce qu'à cette époque on est gamin, on est tous dans nos clubs formateurs, on n’est pas encore dans le monde des adultes… Il y a une forme d'insouciance, on est protégé en quelque sorte, comme cela a été le cas pour moi quand j'étais à Montpellier.

Justement, quels souvenirs gardez-vous de vos années montpelliéraines ?
Je n'ai que de bons souvenirs de mon époque montpelliéraine. Le MHSC, c'est mon club. J’y  suis arrivé à l’âge de 12 ans avec deux objectifs : jouer dans le club de ma ville natale et aller en équipe de France. Le premier but a été atteint, et pour le second, je me suis arrêté aux Espoirs mais je ne regrette rien. Aujourd'hui, même si je travaille dans un autre club, je suis toujours les résultats du MHSC avec beaucoup d’attention. Ça reste mon club.

Avec le recul, que retenez-vous de ce parcours olympique ?
Il y a toujours beaucoup de joie, même si, comme je vous le disais précédemment, il y a aussi eu un brin de déception de ne pas avoir vu la cérémonie d’ouverture et le village olympique Après, sportivement, il y a la déception d'avoir perdu contre une équipe du Portugal qui semblait à notre portée. Je ne dis pas qu'on aurait remporté une médaille, loin de là, mais nous aurions pu passer ce stade des quarts de finale.

Je dirai simplement à téji de profiter de ces moments

Téji Savanier va devenir le 1er joueur du MHSC à disputer les JO depuis votre fameuse épopée. Quel conseil lui donneriez-vous ?
Je lui dirai simplement qu'il y aille pour gagner quelque chose et qu'il ne tombe pas dans le piège d'y aller pour participer et profiter de l'ambiance extraordinaire que lui offre cette opportunité. Il va trouver en face de lui des équipes qui y vont pour gagner. Le Brésil, par exemple, a une vraie histoire avec l'Olympisme. Pour la sélection brésilienne, gagner les JO c'est quelque chose de très important, beaucoup plus important que pour nous. J'ai parfois l'impression qu'en France, on y va juste pour participer alors qu’eux y vont vraiment pour gagner. À l'époque, quand on en parlait entre nous – et même si nous ne l'avons finalement pas vécu – les J.O, c'était toujours la flamme, le stade olympique, le village… c'est le cas mais ça va un moment… Après, ça reste une compétition et il va croiser des joueurs qui viennent pour la gagner. S'il y va en ne pensant qu'au contexte olympique (tout en sachant qu’avec la situation sanitaire ça risque d'être beaucoup moins marrant qu’en 1996), il va vite déchanter. Je lui dirai simplement de profiter de ces moments car les JO représentent une aventure absolument extraordinaire que très peu de footballeurs français ont la chance de disputer. Téji a de grandes qualités, donc il faut qu'il se fasse plaisir mais qu’il se fasse plaisir en gagnant. En tout cas, je suis content pour lui

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