Titularisé à Rennes samedi, Jonas Omlin est devenu à cette occasion le 32e gardien de but de l’histoire à porter le maillot du MHSC en match officiel. Zoom sur les portiers de l’histoire du club
Au rang des phrases et métaphores éculées, on entend souvent dire que gardien de but est un poste à part. La formule a du vécu, c’est vrai, mais elle prend tout son sens au travers d’un seul chiffre : Le MHSC compte moins de gardiens qui ont porté son maillot en match officiel (32) que d’années d’existence (46). Arrivé cet été, Jonas Omlin est donc devenu le 32e de cette dynastie des gardiens montpelliérains ; une dynastie qui, avec 3 gardiens n°1 différents sur les 3 dernières années, (Lecomte, Rulli, Omlin) a sans doute connu plus de changements en 36 mois que sur les 15 dernières années.
Le premier homme qui a gardé les buts du Montpellier Paillade SC est le regretté Patrice Py. Décédé le 21 avril 1989, cet ancien portier du SOM, du PSG et d'Alès a gardé les buts pailladins à 38 reprises. Au milieu des années 70, il était secondé par Bruno Vangelisti qui avait tout de même disputé 28 matchs entre 1974 et 1978.
En 1976 – 1977 (année du premier coup d’éclat du MPSC en coupe de France face à l’OM 2-1) débarque à la Mosson, le portier Louis « Luigi » Landi. Icône des crocodiles, pour lesquels il avait disputé 457 matchs en 15 ans de carrière, le natif d’Alger était venu terminer sa carrière sous les couleurs de la Paillade. Blessé en milieu de saison, il avait participé à 20 rencontres. Malheureusement, lors de la trêve estivale, le gardien de but montpelliérain fut victime d’un accident de la route qui lui coûta la vie.
Pour lui succéder comme dernier rempart, le club enrôle le portier de Cholet, Gérard Manet. Titulaire en début de saison, il se blesse et cède sa place à Vangelisti pour les dix derniers matchs. Le MPSC quitte la 3e division et accède en D2 mais Gérard Manet ne retrouve pas sa place de titulaire, barré par la nouvelle recrue Henri Malabave. Ancien joueur de Montpellier Littoral, le natif du Grau-du-Roi, revient à Montpellier ; désormais présidé par Louis Nicollin. En 3 saisons, il dispute 61 rencontres et range les gants sur la montée historique du club en première division. Entre temps, un autre gardien avait fait sa place dans les « bois » héraultais : Guy Formici (photo). L’ancien joueur de Troyes fut donc de l’épopée du MPSC en coupe de France en 1979, puis le titulaire lors de la montée en D1. Malheureusement, sa troisième saison comme gardien de but est un long cauchemar. Montpellier redescend aussi sec et termine plus mauvaise défense de l’élite. Arrivé aux commandes du club au cours de cette saison chaotique, Jacques Bonnet décide donc de faire confiance aux jeunes. Deux portiers tapent à la porte, Dominique Deplagne et Robin Huc.
Après avoir disputé 9 rencontres en première division, Dominique Deplagne (photo) réalise trois saisons pleines de en 1982 à 1985, ne laissant que quelques miettes à sa doublure, Robin Huc (1 match en 1985). Parti à Sète après 124 matchs disputés sous les couleurs de la Paillade, Dominique Deplagne laisse donc sa place à une nouvelle recrue : Jean-Claude Chemier. Le gardien venu de Louhans-Cuiseaux ne s’impose pas à son poste et dispute 24 rencontres lors de son unique saison au club. C’est le jeune portier, Jean Yves Hours, formé au club qui partagea le temps de jeu avec lui au cours de l’année 1985 – 1986. L’année suivante, Stéphane d’Angelo, gardien de but baroudeur effectue un passage éclair au MPSC. En une saison, il dispute 32 rencontres, participe activement à la montée du club en première division, puis prend la direction de l’AS Cannes.
Nous voilà donc en 1987 – 1988. Montpellier retrouve l’élite. Comme le dit le proverbe, « Chat échaudé craint l’eau froide » et le Président Louis Nicollin ne veut pas revivre le cataclysme de 1981 – 1982. Il engage donc quelques éléments d’expérience dont Albert Rust (photo), international français, parmi de nombreuses recrues de choix. L’ancien Sochalien est donc le titulaire indiscutable de la saison qui sera longtemps la référence du Montpellier Hérault SC. Montpellier, petit promu, termine 3e de Division 1 et réalise un parcours exceptionnel. Rust est également le portier pailladin lors de la victoire en Coupe de France en 1990. Avec 129 matchs au compteur, il est l’un des chouchous des aficionados de la Paillade, lui qui avait pour tradition d’aller agiter son drapeau devant la Butte Paillade avant les rencontres.
Albert Rust quitte le club en 1990. C’est ainsi que débute une autre longue histoire. Celle entre le MHSC et Claude Barrabé. Une histoire de 5 années avec, malheureusement, la bévue contre Manchester United en Coupe des Coupes mais aussi de nombreux matchs à succès pour le portier réunionnais. En tout et pour tout, il enfile la tunique héraultaise à 205 reprises ne laissant que de rares opportunités aux autres gardiens de l’effectif de briller qu’il s’agisse de Philippe Flucklinger (en 1990-1991), Jérôme Palatsi ou encore Jérôme Sykora.
Revenu du côté de la Mosson après un passage au FC Metz, Philippe Flucklinger conteste l’hégémonie de Barrabé en 1994-1995. « Fluck » participe à 19 rencontres lors de son retour en orange et bleu avant de devenir la doublure de Bruno Martini l’année suivante.
Emblème de l’AJ Auxerre et international Français (31 sélections), Bruno Martini (photo) participe à deux demies-finale de la Coupe avec le club ontpelliérain ainsi qu’à la Coupe de l’UEFA. Il prend sa retraite de footballeur en 1998-1999 avec 120 matchs au compteur sous la tunique héraultaise. Tout comme Philippe Flucklinger, qui au terme d’un match héroïque à Toulouse (victoire 5-2) qu’il joue avec une blessure au genou, choisit de se retirer des terrains (65 matchs sous le maillot languedocien).
Les blessures de Martini et Flucklinger obligent le club à tourner une page et à recruter un nouveau portier. Stéphane Cassard (photo) arrive du Havre en janvier 1999 et participe à la campagne Intertoto qui suit. Il est celui qui marque la compétition lors d’une séance de tirs au but haletante à Hambourg. Blessé par la suite, il cède peu à peu sa place à Rudy Riou, premier de cordée d’une nouvelle ère dans les buts montpelliérains : celle des jeunes pousses du centre de formation.
Rudy Riou (haut bleu) est donc la figure de proue de cette époque. Auteur de 20 rencontres en 1999 – 2000, il se blesse et laisse sa place dans les buts à Rémy Vercoutre (haut jaune) Les deux portiers se partagent donc les honneurs de la remontée de 2001 (17 matchs pour Riou, 21 pour Vercoutre) puis celle du maintien du club l’année suivante (18 matchs pour Vercoutre, 20 pour Riou).
Après deux années de partage, Rémy Vercoutre quitte le club pour l’Olympique Lyonnais laissant Rudy Riou seul ‘’expérimenté’ aux commandes du poste. Car en 2002-2003, deux nouveaux portiers disputent leurs premières minutes chez les professionnels. Jody Viviani (3 matchs) et Laurent Pionnier (9 rencontres). C’est en 2004, après la relégation du club, que le premier s’empare du poste. Viviani dispute au total 41 matchs sous le maillot du club avant de prendre la direction de Saint-Etienne.
Le club recrute alors Gérard Gnanhouan. L’ivoirien, venu de Sochaux, ne dispute que 4 rencontres sous les ordres de Jean-François Domergue avant de laisser sa place de dernier rempart à Laurent Pionnier (photo). Longtemps dans l’ombre de Riou, Vercoutre puis Viviani, le natif de Bagnols-sur-Cèze dispute deux saisons pleines. Lors de l’été 2007, il se blesse au doigt lors d’un entrainement et c’est un autre symbole qui prend place dans les buts montpelliérains : Geoffrey Jourdren.
Après un premier exercice dans la peau d’un numéro 1 (il a tout de même laissé sa place le temps d’un match à Anthony Scribe), le natif de Meaux connait le même scénario. Lors d’un entrainement, il se blesse au doigt et laisse cette fois ci sa place à Johann Carrasso. Titulaire l’année de la remontée en 2009, il quitte le terrain sur blessure après avoir stoppé un pénalty lors de la « finale » face à Strasbourg. Dans ce match, il remplacé par Geoffrey Jourdren qui réalise LA parade à la 93e minute qui parachève la saison des Montpelliérains.
Geoffrey Jourdren (photo) restera en place l’année suivante et celles qui suivront. Il deviendra par ailleurs le gardien de but ayant disputé le plus de match sous le maillot Pailladin (289 !). Il est le dernier rempart du club l’année du titre et disputera la Ligue des champions même si Jonathan Ligali et Laurent Pionnier auront également le privilège d’écouter la petite musique dans la peau d’un titulaire.
Jusqu’en 2017, Geoffrey Jourdren puis à nouveau Laurent Pionnier seront les titulaires du poste. C’est Benjamin Lecomte (photo) qui met un terme au règne des portiers formés au club. Venu de Lorient, Lecomte s’impose rapidement comme l’un des meilleurs gardiens du championnat au point d’attirer l’attention de Didier Deschamps, sélectionneur de l’équipe de France. Mais après deux saisons pleines, il opte pour un départ à l’AS Monaco après 79 matchs de championnat.
Si Dimitri Bertaud débute la saison suivante, il cède ensuite sa place à Geronimo Rulli (photo) . Le portier argentin, prêté par la Real Sociedad, devient ainsi le premier portier du club non-francophone. En 28 matchs (entrecoupé d’une apparition au Parc des Princes du jeune Matis Carvalho), il démontre l’étendue de son talent mais sa saison s’achève avec l’arrêt du champion en Mars 2020 (en raison de la pandémie de Covid19) puis retourne à San Sebastian à l’issue de son prêt. Samedi à Rennes donc, son successeur, le Suisse Jonas Omlin, a montré de très belles aptitudes et réalisé un match de qualité. Nous avons déjà tous hâte de le découvrir à La Mosson…
*gants
