Titularisé pour la première fois cette saison lors de la victoire à Saint-Étienne dimanche dernier (1-0), le milieu de terrain sud-africain pourrait disputer samedi à Bordeaux son 50e match des couleurs montpelliéraines. L'occasion d'un entretien tout en simplicité avec le n°20 Montpelliérain.
Keagan. Quel a été ton ressenti quand tu as appris que tu étais titulaire dimanche dernier à Saint-Étienne ?
Bien évidemment, j’étais très heureux. Ça faisait très longtemps que je n'avais pas débuté de match mais j’étais avant tout focalisé sur le fait que l'équipe gagne cette rencontre importante pour nous. Nous avions vécu un match difficile la semaine précédente à domicile contre Reims et nous nous devions de ramener un résultat positif de Geofroy-Guichard. J'étais animé de cette volonté-là et du désir d'apporter un maximum pour l'équipe.
Comment t’es-tu senti durant cette rencontre ?
Notre première mi-temps a été très bonne, on a bien joué, en ayant la possession du ballon et en parvenant à nous créer pas mal d'occasions. Je pense d'ailleurs que nous aurions pu mener plus largement à la pause. Ensuite, nous avons su gérer cet avantage en seconde période pour finalement ramener cette victoire qui était très importante. Sur le plan personnel je me suis plutôt bien senti. J'ai eu la chance de vivre une bonne préparation et j'espère que cela va se prolonger avec une saison pleine, sans la moindre blessure ; ce qui, malheureusement, ne m'est pas arrivé depuis longtemps. Pendant le match, je n'ai pas ressenti de fatigue, j'ai eu de bonnes sensations et j'espère vraiment continuer ainsi.
On t'avait vu jouer sur un côté, en position de numéro 10 mais jamais en position de relayeur comme ça été le cas aux côtés de Florent Mollet ce week-end. Comment t’es-tu senti dans cette position ? C'était quelque chose de nouveau pour toi ?
J'ai toujours évolué au milieu du terrain et, quand tu es footballeur de haut niveau, tu dois pouvoir évoluer dans tous les registres du milieu de terrain justement. Tu dois être prêt à jouer là où le coach a besoin de toi. J'avais beaucoup de liberté dans cette position ; c'est quelque chose que j'apprécie car je ne suis pas un joueur statique. C'était aussi la première fois que je jouais dans le coeur du jeu aux côtés de Florent Mollet. Nous avons un style de jeu similaire, nous voyons le jeu de la même façon et je pense que ça a plutôt bien fonctionné car nous sommes complémentaires. Je pense que nous avons fait une prestation cohérente.
Comment as-tu trouvé l'équipe collectivement ?
Tout le monde a travaillé dur, on s'est vraiment comporté en équipe. Nous savions ce que nous avions à faire et nous l'avons fait. Nous avons bien défendu, et, quand nous avions le ballon, nous nous sommes créés des situations offensives et nous en avons concrétisé une, ce qui nous a permis de ramener les trois points de la victoire.
L'équipe était très offensive. Ça représentait un risque mais finalement ça a marché…
Dans certaines situations, on doit prendre des risques pour faire pencher la balance du bon côté et gagner. Nous avons vu qu'avec beaucoup de joueurs offensifs nous étions capables de nous créer beaucoup d'occasions et qu'on pouvait repartir de derrière aussi. C'était quelque chose de positif.
Sur un plan personnel, tu as vécu des moments difficiles avec les blessures notamment donc on imagine que cette titularisation a dû être un moment particulier pour toi ?
Oui. J'étais profondément heureux de démarrer. J'ai la chance de pouvoir compter sur des amis très proches dans l'équipe comme Ambroise (Oyongo), Stephy (Mavididi) ou Junior (Sambia) pour ne citer qu’eux, qui m'ont toujours beaucoup encouragé. C'est vrai que je n’ai pas été épargné par les blessures et que j'attendais avec impatience d'avoir une nouvelle opportunité de montrer mes qualités sur le terrain et de prouver ma valeur. Mais, au-delà de mon cas personnel, l'important c'était d'apporter un maximum à l'équipe et qu’il y ait la victoire au bout. Si j'avais joué mais que nous n'avions pas gagné, la joie n'aurait pas été la même. Nous avons montré durant cette partie que l'on était un groupe où chacun pouvait jouer et apporter sa pierre à l'édifice à n'importe quel moment. J’étais d’ailleurs également très heureux pour Petar (Skuletic) et Yun qui sont rentrés durant cette partie. Chacun a prouvé qu'il était capable de jouer à Montpellier.
Tu es arrivé à Montpellier il y a trois ans et demi mais tu as eu beaucoup de difficultés à enchaîner les matchs, notamment en raison des blessures. Comment as-tu vécu cela ?
Avant, j'avais tendance à me mettre beaucoup de pression, à faire beaucoup plus que je ne le pouvais pour prouver ma valeur et cela a abouti à des blessures. Quand j'allais en sélection, c'était pareil ; je voulais toujours prouver ma valeur et en faire plus à l'entraînement. Je ne m'occupais pas assez de mon corps, du moins pas comme j'aurais dû le faire. Cela explique peut-être en partie pourquoi je n'ai pas pu enchaîner les matchs. Désormais, j'essaie de me mettre moins de pression. J’espère juste être régulièrement convoqué dans le groupe et profiter de chaque opportunité qui me sera offerte pour jouer et apporter le maximum à l'équipe. C'est la première fois depuis longtemps que j'ai pu vivre une préparation d'avant saison sans blessure, je me sens vraiment très bien et j'espère le montrer sur le terrain.
Si tu joues le match contre Bordeaux dimanche, tu disputeras ta 50e rencontre sous le maillot montpelliérain. Quel regard portes-tu sur ce chiffre ?
Il est évident que j'aurais aimé jouer plus mais, dans la vie, tout ne se passe pas toujours comme on le souhaiterait. Bien évidemment, j'espère que j'aurai l'occasion de jouer samedi et surtout que nous gagnerons ensemble avec l'équipe pour mon 50e match avec le MHSC et que l’on fêtera ça avec mes coéquipiers (sourire)
Que penses-tu du début de saison de l'équipe ?
Nous avons très bien commencé avec notamment ces trois victoires consécutives à domicile au cours desquelles nous avons vraiment bien joué et inscrit beaucoup de buts. Après, avec les blessures et les suspensions, ça été un peu plus difficile mais, comme je l'ai dit précédemment, nous sommes vraiment un groupe où chacun travaille dur pour l'équipe et où chacun peut apporter un plus. Nous sommes vraiment très unis, l’ambiance est très bonne dans l'équipe, nous rigolons beaucoup entre nous mais nous savons aussi que, quand l'heure du travail arrive, nous sommes tous concentrés. Cela s'explique aussi par le fait que le groupe est très stable depuis plusieurs années avec simplement des ajustements et des recrues qui apportent un plus. C'est un plus pour l'équipe mais aussi pour les nouvelles recrues à l'image de Stephy Mavididi qui s’est bien intégré et qui a inscrit deux buts sur les trois derniers matchs.
Quels sont tes objectifs pour la suite ?
Collectivement, l'objectif est simple : celui d'aborder tous les matchs avec l'objectif de les gagner. Il faut aussi qu'on arrive vraiment à se motiver encore plus parce que sans les supporters c'est vraiment difficile de jouer, même si c'est le cas pour tout le monde.
Quel regard portes-tu sur le match de samedi contre Bordeaux ?
Malgré la victoire contre Saint-Étienne nous savons que nous avons des difficultés à l'extérieur depuis quelque temps. Bordeaux est une bonne équipe donc ce sera forcément un gros combat mais je pense que nous devons avant tout nous focaliser sur nous-mêmes plutôt que sur notre adversaire. Ensuite il faudra se concentrer sur le fait de regagner à domicile parce qu'il est important de regagner chez nous pour notre public, même s'il ne peut pas se rendre au stade actuellement en raison de la crise sanitaire.
Entre-temps, c'est la sélection qui se profile avec les éliminatoires de la prochaine coupe d'Afrique des Nations avec l'Afrique du Sud…
C'est toujours un plaisir de porter le maillot de la sélection. J’avais d’ailleurs marqué lors de ma dernière cape (contre la Zambie le 11 octobre NDLR), ce qui m'avait permis de prendre de la confiance. Nous allons disputer deux matchs face à Sao Tomé dans le cadre des éliminatoires la prochaine coupe d'Afrique des Nations et j'espère que ça se passera bien pour nous.
