Ce jeudi matin à Grammont, Daniel Congré était en conférence de presse d'avant-match. Le MHSC se déplace se samedi (17h) à Rennes pour ce qui devrait être le début de championat des Pailladins.
Daniel, quel est ton état d’esprit avant ce début de saison ? Elle sera forcément particulière, il y a déjà eu des reports de matchs, on sait que vous êtes logiquement habitués à vivre avec cette incertitude permanente…
Oui, cela a été compliqué de se mettre dans cet état d’esprit, avec tout ce qui s’était passé, avec notre premier match amical qui avait été repoussé, il y en a eu de nombreux autres ailleurs, donc cela n’a pas été évident. Même la préparation a été un peu tronquée par cette maladie pour certains. Maintenant, le championnat va débuter pour nous, je l’espère en tout cas, et il nous tarde car, désormais, on est focalisé sur le championnat, l’état d’esprit a changé, cette semaine il y a eu beaucoup de bonnes choses sur le terrain, on a eu la chance de jouer le weekend dernier contre Metz, donc on rentre vraiment dans le vif du sujet. Il nous tarde de débuter. Il y a quelques incertitudes mais en tout cas on est tous focalisés sur un même objectif, le président nous a parlé ce matin avant l’entraînement et on est content qu’il l’ait fait, cela nous booste encore un peu plus d’ailleurs.
Que vous a-t-il dit ?
Comme chaque début de saison, il insiste sur la notion de groupe et l’envie de faire mieux chaque année, de progresser ensemble et de faire une bonne saison. C’était important qu’il nous apporte son soutien comme chaque année, le message a bien été assimilé et on va tout faire pour bien débuter ce championnat.
Tu as connu beaucoup de préparations, celle-ci a été la plus longue. Vous estimez vous prêt ou a-t-elle été trop perturbée pour l’être vraiment ?
Sur le plan physique, je pense qu’on est prêts, la préparation a été très longue pour cela car avant il y avait eu une très longue coupure. Même si malgré cela, pendant la coupure nous, nous étions bien entretenus. La préparation a permis de se remettre tous au même niveau physiquement. C’est surtout sur le plan tactique qu’il fallait retravailler. C’est chose faite et physiquement, mentalement, on est prêts et on a vraiment hâte que cela débute.
As-tu l’impression d’être au même niveau physique que les saisons précédentes ?
Oui, quand on parle de préparation allongée, justement, c’était le but. Celui d’arriver tous au même niveau physique. Alors forcément, cette année, la préparation a dû être plus longue. Moi, j’ai l’impression d'être au moins aussi bien et prêt physiquement que les saisons précédentes.
Pendant cette préparation, vous avez alterné avec une défense à 4 et une défense à 5, que penses-tu de ces deux schémas tactiques et quel est le plus adapté à votre équipe ?
Il n’y a pas de schéma plus adapté à nous, je pense que cela sera en fonction de la physionomie du match et de l’adversaire auquel on va être confronté. Les saisons précédentes, on avait déjà commencé des matchs à 5 derrières pour changer en cours de rencontre. C’est bien de l’avoir davantage préparé cet été pour avoir plus l’habitude. Comme ça, si on est amené à changer au cours d’un match ou d’un match sur l’autre, les repères seront déjà là et cela sera plus facile de s’y adapter.
Vous allez redémarrer la saison à Rennes, là où vous avez terminé la dernière, est-ce un bon moyen de solder ce souvenir douloureux ?
Totalement. C’est vrai que cela avait été une grosse claque et un des mauvais souvenirs de la saison passée. Mais maintenant, voilà, on bascule sur une nouvelle saison, c’est oublié, c’était arrivé à un moment de la saison passée où on était un peu moins bien. Désormais, c’est page blanche, on redémarre un championnat et on va à Rennes pour faire le meilleur résultat possible.
Les matchs ne vont pas se disputer à huis-clos mais cela y ressemblera un petit peu, cela peut-il être un avantage pour vous à l’extérieur avec moins de pression de la part du public ?
Oui, oui… Certains joueurs se servent aussi de cette pression à l’extérieur pour se galvaniser. De la même manière qu’à domicile, l’appuis du public peut les aider. Je pense donc que c’est au cas par cas. Peut-être que les joueurs un peu moins expérimentés font beaucoup attention à cela. Il faut faire abstraction de tout ça même si cela restera une ambiance particulière dans des stades très peu remplis.
Cela peut vous mettre dans un faux-rythme…
Oui, tout à fait. C’est regrettable. Maintenant, la situation est telle qu’on n’a pas le choix et on espère que cela rentrera d’ailleurs rapidement dans l’ordre. Mais au jour d’aujourd’hui on n’a pas le choix, il faut se plier aux mesures qui ont été prises même si c’est un peu dommage de ne pas jouer dans des stades pleins.
As-tu l’impression que Rennes est un club qui a changé de statut et qui est en train de prendre une autre dimension ?
Oui, Rennes est désormais une valeur sûre de notre championnat. C’est une équipe qui restait sur de bonnes saisons mais qui ne validait pas forcément ses objectifs en fin de championnat. Depuis deux saisons, s leur championnat est chaque foi soldé par quelque-chose d’intéressant et, oui, c’est un club qui grandit bien et qui fait partie du Top 5 en championnat de France avec également un budget conséquent. Ce qu’ils font est plutôt cohérent, avec de belles recrues, en s’appuyant sur un centre de formation de belle qualité également et des joueurs d’expérience. C’est vraiment un club qui arrive à grandir comme il le faut, c’est bien pour eux.
Des cas de Covid-19 sortent un peu dans tous les clubs au compte-gouttes ou par deux ou trois. Est-ce que cela va être facile de faire abstraction de cela dans les contacts sur le terrain ? Avec ce risque de contamination durant un match…
On est préparé à tout cela, tous les matchs de préparation nous y ont aidés. Nous, on n’y pense pas du tout, moi personnellement je n’y pense pas du tout. Une fois qu’on est sur le terrain, on est focalisé sur le match et il n’y a rien qui change par rapport à cela.
Pars-tu du principe que les précautions suffisent ?
Oui. On fait confiance au club, on fait confiance aux joueurs, il faut aussi se responsabiliser un petit peu. Du moment où tout le monde a été testé négatif deux jours avant le match, on part du principe que personne n’est potentiellement porteur de ce virus. Donc on joue comme si de rien était.
On parle de gestes barrières, durant un match il n’y en a plus…
Non. C’est sûr que si les tests n’avaient pas été fait, les risques de contamination auraient été importants. Mais tout est fait pour que cela ne soit pas le cas. Nous, à Montpellier, on respecte en tout cas toutes ces règles drastiques d’hygiène. C’est très bien comme ça et j’ose espérer que tous les clubs font la même chose.
Fais-tu plus attention durant ton quotidien en étant même plus vigilent que le commun des mortels français ?
Oui, clairement, même si je pense faire un petit peu comme la plupart des gens. Je fais beaucoup plus attention qu’avant. Le plus important, c’est de porter le masque et de se désinfecter les mains le plus souvent possible ainsi que de respecter la distanciation sociale. Je fais plus attention car, mis à part le fait que je puisse le chopper et être écarté pendant 2-3 semaines, c’est aussi le fait de pouvoir le transmettre à des personnes peut-être plus vulnérables que moi et de les mettre en danger. C’est surtout par rapport à cela que j’ai envie de respecter les règles.
Tu auras 36 ans l’année prochaine…
Merci de me le rappeler (rires) !
Tu seras aussi en fin de contrat. As-tu l’impression d’aborder ta dernière saison ou tu te dis que Vito est le bon exemple à suivre et qu’il y a encore des choses à vivre ici ?
Sans forcément parler de Vito, qui, lui, a une longévité exceptionnelle et extraordinaire, je ne me vois pas du tout dans ma dernière année de football en tant que joueur. Physiquement, je me sens encore très bien, je me sens très bien dans le groupe et je ne me vois pas du tout arrêter ma carrière en fin de saison. On verra comment les choses vont évoluer mais je ne suis pas du tout dans cet état d’esprit-là.
