Saison 2002-2003, le MHSC est mal embarqué en championnat. Son entraîneur Gérard Bernardet va se lancer un défi qui l'amènera à Lourdes en vélo. retour sur cette incroyable aventure
Gérard, nous sommes le 8 février 2003, le MHSC affronte le PSG. Nous sommes avant-dernier du championnat avec 22 points en 26 journées. Quel est votre état d'esprit en arrivant au Parc des Princes ?
Voilà... on arrive au Parc justement... Quand on joue au Parc face au PSG de toute façon tu te dis que c'est zéro point. Surtout dans la galère dans laquelle on était....
Et finalement contre toute attente le MHSC s'impose 3 à 1 face au PSG (doublé de Mézague et but de Mansaré) et à l'issue du match vous faites une annonce...
Déjà c'était une belle surprise de gagner au Parc car comme je le disais jouer au Parc face au PSG c'est toujours compliqué et on se disait : "C'est pas aujourd'hui qu'on va prendre les trois points pour se sortir de là". Et puis voilà... le miracle a lieu et j'annonce ça... "Si par miracle on se sauve je suis prêt à aller à Lourdes en vélo". Et après ça ils ne m'ont plus lâché, plus ça avançait dans le temps et plus on me le répétait à chaque fois : "Mais vous pensez que vous irez à Lourdes ?" et je répondais "Mais ça serait une bonne nouvelle que j'aille à Lourdes !"
11 journées et 15 points engrangés plus tard, le MHSC se sauve et justement personne n'a oublié votre promesse...
Ah non non ça je m'en rappellerai, ils m'ont poussé contre le mur en disant : "C'est quand que vous partez ?" (rires). C'était tout à fait magique. Déjà de se sauver car c'était vraiment le plus important pour mon club et pour tout le monde. C'était pas personnel c'était vraiment pour le club car on sait comme cela se passe... pour les salariés c'est toujours mieux de rester en première division que de redescendre. Vraiment c'était ça le plus beau.
Comment se prépare ce périple de 400 km ?
Au départ c'est Pierre Bourdel qui s'y connaissait en vélo qui me dit "Je vais m'occuper du trajet". De là est venu se greffer Pascal Baills et un ami à moi Philippe Reich. On était donc 4 à vélo. On avait même une voiture pour l'assistance avec Bouli et Guy Formici. On est donc parti tous les six, on s'est trompé de temps en temps parce que c'était pas évident de suivre un parcours en évitant au maximum les voitures. On a fait une première étape Montpellier-Carcassonne, une deuxième Carcassonne-Salies-du-Salat et enfin la dernière Salies-du-Salat-Lourdes. Mais on était bien préparé quand même, on savait où on allait, le nombre de kilomètres etc. Dès la première étape, on arrive à Carcassonne après 150 km, on s'installe à l'hôtel. Pierre qui était assez strict nous dit : "Bon les gars on va faire un repas sportif" sauf que... (rires) c'est parti en cacahuètes. On a commencé à manger du cassoulet et ainsi de suite. Je me suis dit : "Bon là on repartira jamais demain c'est impossible avec la fiesta qu'on a fait le soir". Et finalement le lendemain tout le monde était prêt à 7h et on est parti pour 6-7h de vélo. C'était quelque chose quand même. Guy et Bouli partaient en avance et on les rejoignait le midi, ils nous avaient préparé un petit quelque chose et hop après on repartait l'après-midi à vélo. Ça a été comme ça pendant trois jours. Le troisième jour j'ai mis 30 minutes à poser mes fesses sur la selle car je n'arrivais plus à m'assoir tellement c'était enflammé. Bon j'étais pas le seul mais 30 minutes en danseuse c'était quelque chose (rires). C'était ça le plus dur car sinon on a eu beau temps, pas de vent. C'était pas facile mais on n'a pas triché, on n'a jamais posé le pied par terre sauf le midi pour déjeuner mais sinon on a fait les choses bien.
A l'arrivée Louis et Laurent Nicollin vous accueillent.
Serge Blanc était là aussi. Le Président et Laurent étaient là au départ à La Mosson et ils étaient aussi là à l'arrivée à Lourdes. C'était vraiment super sympa bien entendu. Donc on est allé tous ensemble à la Grotte mettre des cierges pour tout le monde. C'était vraiment génial même s'il faut préciser qu'on n'est pas rentré à vélo ! On a balancé les vélos dans la camionnette et on est revenu en voiture.
Le Président vous avez demandé votre maillot ?
Oui bien sûr ! J'ai des photos d'ailleurs dont une magnifique devant le panneau Lourdes. Evidemment connaissant le Président qui aimait tant ces beaux maillots. En plus c'est Nike qui nous avait fourni les tenues donc on était bien équipé. Ça a vraiment été une journée fantastique, on a tous mangé ensemble le midi avant d'aller à la Grotte où il y avait tous ces journalistes. On se demandait ce qu'il se passait. C'était vraiment sympa. On en a fait une cassette d'ailleurs car Téléfoot nous avait suivi pendant les 3 jours donc il y a vraiment des images fantastiques.
Avec le recul, si c'était à refaire vous choisiriez un autre défi ?
Le défi ce n'était pas le plus important. La seule chose qui importait vraiment c'était que le club se sauve, c'était ça l'objectif. Après on m'aurait dit d'aller encore plus loin je serai allé encore plus loin pour qu'on se sauve. C'était ça la priorité, que le club reste en première division. Pour mon Président c'était ce qu'il y avait de plus important et lui faire ce cadeau-là, que les joueurs lui fassent ce cadeau-là car moi je n'ai fait que les accompagner. C'est surtout eux qui ont réagi. On n'était pas une grande équipe par rapport aux autres mais ils sont allés chercher ce maintien. Je pense qu'ils étaient fiers et moi aussi, d'avoir réussi cet exploit. Ça restera quelque chose de mémorable...
