Grande amatrice de football, très active et ouverte sur le monde dans la vie de tous les jours, la nouvelle gardienne montpelliéraine est aussi souriante qu’entraînante. Rencontre à l'heure de recevoir dijon ce samedi à grammont (14h30)
A peine arrivée, déjà dans l’histoire. Voilà comment synthétiser en une phrase la venue de Lisa Schmitz, devenue cet été la première joueuse allemande de l’histoire du MHSC. Interrogée sur le sujet, la joueuse de 27 ans en sourit de bon cœur. « Le clin d’œil est sympa. Je dois reconnaitre qu’avant d’arriver ici, je ne connaissais pas grand-chose de Montpellier, mais ce que j’ai vu m’a convaincue, les installations, l’ambiance autour du club…. J’ai eu un très bon feeling… et puis la ville est très sympa aussi, explique-t-elle. En plus, mes coéquipières sont aussi très sympas avec moi. Certaines essaient de parler anglais et les autres m’apprennent à parler français. Je n’étais pas forcément programmée pour partir à l’étranger mais je me suis dit que ça valait le coup d’essayer. Aujourd’hui je ne regrette pas mon choix. »
Montpellier non plus. Il faut dire qu’en choisissant une gardienne allemande, le club a misé sur une valeur sûre tant nos voisins germaniques ont formé de grands portiers depuis plus de 20 ans, d’Oliver Kahn à Marc-André Ter Stegen en passant bien sûr par Manuel Neueur. « J’aime beaucoup le jeu de Ter Stegen aujourd’hui, sourit Lisa. Quand j’étais gamine et que je jouais avec mon frère dans le jardin, il me disait toujours ‘’Toi tu es Oliver Kahn et moi Giovanne Elber. » (ex-attaquant du Bayern Munich NDLR). C’est sans doute là, dans ce jardin familial de Cologne qu’est née sa vocation de gardienne de but. « J’ai beaucoup joué au foot avec mon frère et mon père ; presque tous les jours… ils me disaient toujours d’aller dans les buts parce qu’ils avaient envie de marquer. » (rires).
D’abord gardienne à Cologne dans un club de garçons proche du domicile familial, elle a ensuite dû faire les 20 km pour rejoindre, à 17 ans, le voisin Lerverkusen qui, lui, disposait déjà à l’époque d’une section féminine. Partie ensuite rejoindre le prestigieux club de Postsdam, multiple vainqueur de la Ligue des Champions, elle y a découvert en parallèle l’équipe nationale allemande. « J’avais besoin de sortir de ma zone de confort après avoir joué 7 ans au Bayer Leverkusen, explique-t-elle. C’était difficile car j’ai dû quitter mes amis de l’équipe et de l’université mais j’avais besoin de voir autre chose et de viser une place plus haute dans le classement. » Si elle n’a pas conquis de titre avec Potsdam, Lisa y est devenue une des gardiennes phares de son pays dans le plus pur style des derniers remparts modernes : solide dans les airs et sur sa ligne, dotée d’un bon jeu au pied et d’une belle présence dans sa cage. « Potsdam a été une belle expérience, analyse-t-elle. Le club est très familial, les fans sont top. Mon seul regret c’est que je n’ai pas pu gagner le titre ni jouer la Ligue des Champions. La seconde année, nous étions leader à 3 matchs de la fin mais nous n’avons pas tenu jusqu’au bout »
Fan de foot (elle regarde beaucoup de matchs) et ancienne étudiante en management sportif et communication à l’université de Cologne, Lisa « ne sait pas encore » si elle suivra les traces de son père, commentateur de la Bundesliga à la télé allemande Sky ou si elle choisira une autre voie une fois ses crampons raccrochés car « de toute façon, c’est difficile de mener quelque chose de parallèle à ma carrière footballistique aujourd’hui. »... Car, sur le terrain, cette jeune femme à tendance un brin hyperactive – elle « joue au tennis depuis 16 ans, aime se balader en ville, passer du temps avec ses amis, lire voyager, découvrir de nouveaux endroits rencontrer de nouvelles personnes, parler, discuter, plaisanter et surtout rire » a encore plein de choses à réaliser. « J’aimerais vraiment découvrir la Ligue des champions la saison prochaine avec Montpellier même si je sais que ce sera difficile vu la concurrence des équipes comme Lyon et Paris, mais on ne sait jamais, explique-t-elle. J’aimerais également que nous allions le plus loin en Coupe de France aussi mais il faut penser étape par étape. A titre personnel, j’espère évidemment encaisser le moins de buts possible et retrouver l’équipe nationale. » Dans un championnat de France qui « lui semble plus physique » que ce qu’elle a connu jusqu’ici et dont elle « connait encore trop peu le niveau global », Lisa Schmitz est certaine que sa nouvelle équipe du MHSC a les moyens de bien figurer cette saison. « La défaite à Bordeaux a été une déception mais nous allons tout faire pour repartir de l’avant dès aujourd’hui contre Dijon. Je suis persuadée que nous avons une bonne équipe. Maintenant nous avons encore besoin d’un peu de temps pour nous perfectionner et être plus performante. » Et quand on salue son courage d’avoir quitté son Allemagne natale pour rejoindre la France dont elle apprivoise peu à peu la langue, Lisa Schmitz répond dans un large sourire. « Je me suis juste dit ‘’fais-le, tente l’expérience et puis si tu n’es pas bien tu rentreras à la maison’’ Je voulais voir si j’étais capable de vivre à l’étranger et aujourd’hui je pense que c’était une très bonne décision pour moi de le faire. Je me sens déjà presque à la maison ici. » Bienvenue chez toi Lisa !
