Arrivé cet été dans le sillage de Frédéric Mendy, ce formateur dans l’âme (31 ans) rentre peu à peu dans son nouveau costume. Discret et efficace, il dévoile son rôle et son parcours à l’heure du déplacement à Soyaux ce samedi (14h30).
La légende née lors du stage de cohésion d’avant saison, dit qu’il n’aime pas franchement gravir les échelles de pompier. Pourtant, il fallait aimer prendre la hauteur sur le jeu et sur son métier pour prendre en charge une équipe de jeunes dès ses 18 ans et raccrocher les crampons à seulement 22 ans pour se consacrer entièrement à ce rôle de formateur. « J’ai toujours aimé la réflexion autour du jeu, savoir pourquoi on fait les choses, explique Baptiste. Souvent, quand tu es joueur, on te dicte des choses mais tu ne sais pas pourquoi tu les fais. Très vite, ça m’a intéressé de savoir pourquoi on les faisait justement et je me suis pris au jeu. Ça m’a tout de suite plu. J’ai aussi eu des éducateurs qui avaient cet état d’esprit là et qui m’ont poussé à aller dans cette voie. »
Né à Lyon, Baptiste a rallié le Sud de la France à l’âge de 4 ans et a grandi à Vergèze où il a effectué toute sa carrière de footballeur amateur de débutant jusqu’à sénior. Deuxième d’une fratrie de 4 enfants (il compte un frère aîné et 2 sœurs dont une est sa jumelle), cet ancien milieu défensif s’est donc très rapidement tourné vers le coaching et la formation. Longtemps entraîneur des U17 du FC Sète, passé ensuite par Mauguio, Agde (où il dirigerait l’équipe réserve) et enfin Béziers (là-aussi en charge des U17) la saison passée, il a donc choisi de relever un nouveau défi cet été aux côtés de Frédéric Mendy, promu entraîneur de l’équipe de D1 Féminine du MHSC. « Nous nous sommes rencontrés il y a un peu plus de 10 ans sur les premières formations d’entraîneur, raconte Baptiste. Ensuite, nous nous sommes régulièrement affrontés avec nos équipes respectives et je pense que nous avons tous les deux aimé la façon que nous avions de coacher. Ça nous a rapprochés. » Baptiste ne tarit d’ailleurs pas d’éloges sur son entraîneur principal. « C’est difficile de le résumer tellement il y a de choses qui se dégagent de lui ou de ce qu’il fait, souligne -t-il. Pour résumer, je dirais que Fred est un homme extrêmement généreux. C’est quelqu’un de très droit avec des valeurs très fortes. Sur le plan professionnel, c’est un grand observateur avec un œil et une grande qualité d’analyse qui fait les choses avec passion. »
Des valeurs et une vision passionnée de son métier que le coach montpelliérain partage avec son adjoint, homme discret dont le discours a lui aussi peu à peu séduit le vestiaire montpelliérain. Au moment de décrire ce rôle d’adjoint qu’il découvre cette saison et au sein duquel il avoue « avoir encore beaucoup de choses à apprendre », ce futur papa de 31 ans explique. « Le rôle d’adjoint est différent dans chaque staff. La panoplie est importante mais c’est surtout l’entraîneur principal qui en définit les contours. Pour ma part, je pense qu’il faut d’abord s’imprégner des idées de l’entraîneur principal, calquer son état d’esprit et sa vision sur ce dernier pour bien faire passer son message au groupe tout en gardant ses idées et sa propre identité. » Un rôle dont les contours définis par ‘’coach Mendy’’ lui conviennent parfaitement. « Il y a beaucoup d’échanges. Fred a évidemment le dernier mot en terme de choix mais il consulte et fait participer énormément, que ce soit au niveau des choix, de la construction des séances ou à la projection que l’on peut avoir à court, moyen terme ou long terme. Il implique son staff ce qui est super intéressant. Avec lui, l’adjoint n’est pas seulement celui qui porte les plots mais il a un rôle à part entière dans la construction du projet. C’est super formateur pour moi et ça me permet de m’épanouir. Si je me régale autant aujourd’hui, je pense que c’est fortement dû au coach. Je suis très respectueux du fait qu’il me donne beaucoup d’implication et de possibilités et je lui dis tout simplement merci. »
Dans la série des découvertes, Baptiste découvre aussi le MHSC – « Le fait que la majeure partie des éducateurs soient là depuis très longtemps créée une certaine connivence. Intégrer ce groupe de personnes est un vrai plaisir. J’essaye d’observer les choses, d’entrer dans ce moule là en restant moi-même. » – ainsi que le foot féminin au sein duquel il vit sa 1ère expérience. « On ne fait pas de grosses différences par rapport aux garçons, sans occulter pour autant les spécificités des filles, synthétise Baptiste. Je pense que le groupe nous ressemble quelque part, en tout cas, il nous suit, notamment au niveau des valeurs. La force du coach, c’est de transmettre sa joie de vivre au quotidien et le groupe respire ça aussi. C’est un groupe très attachant, qui travaille, qui est curieux d’apprendre et de s’investir dans le projet de jeu et de vie que nous mettons en place avec l’ensemble du staff. »
Un projet se déroule peu à peu. « Il y a eu un petit couac avec la défaite à Bordeaux qui laisse des regrets. Malgré tout, je trouve que notre début de saison est globalement positif. Après, il nous reste à peaufiner certaines choses et j’espère que la période de 4 matchs d’affilée sans coupure qui se profile va nous permettre de trouver un certain rythme, détaille-t-il. Soyaux, que nous affrontons samedi, est un adversaire à prendre très au sérieux de par sa qualité mais aussi par le fait que beaucoup de nos joueuses rentrent de sélection avec les états de forme à gérer qui en découlent. Les filles qui sont restées ici ont continué de bien travailler aussi pendant cette période, donc c’est positif. » Loin des échelles de pompiers mais toujours avec le désir d’apprendre, Baptiste Merle poursuit sa progression en toute discrétion, sans jamais oublier son feu sacré, celui de transmettre sa passion.
