Arrivée cet été au MHSC, la jeune défenseur (18 ans) est un solide espoir du foot féminin français. Rencontre avec une jeune fille pleine d’avenir, à l’heure de recevoir Soyaux ce samedi en championnat (14h30)
Lorsqu’on lui demande d’évoquer ses deux références à son poste de défenseure centrale, Maëlle Lakrar évoque instantanément Raphaël Varane et Sergio Ramos. Deux joueurs au jeu et au tempérament en apparence antagoniques mais qui collent bien à l’état d’esprit de cette joueuse de grand devenir qui n’a pas encore 19 ans. Intraitable dans les un-contre-un - « J’adore les duels » - mais dont la silhouette élégante et élancée transpire le calme et la sérénité.
Ce mélange, Maëlle le tire du plus profond d’elle-même. Née à Orange, elle a grandi sous la protection de sa mère et de son frère, de 5 ans son aîné. « Ils ont tout fait pour que je ne manque de rien », précise-t-elle. Son frangin lui a également transmis le virus du ballon rond. « Tout a commencé à l’âge de 5 ans. On jouait souvent au city et un jour j’ai voulu m’inscrire au foot. Ça m’a plu tout de suite. » Après avoir usé ses crampons avec les garçons dans le club de Salon-de-Provence jusqu’à 15 ans, elle a ensuite rejoint le prestigieux voisin marseillais de l’OM. Là-bas, cette joueuse à l’élégance rare, toujours la tête levée, enchaîne les belles performances et franchit les paliers à pas de géant. Titulaire en D2 à 16 ans, elle a participé à le montée du club phocéen en D1 avant de découvrir l’élite la saison suivante. « Tout est allé très vite pour moi. J’étais la petite jeune (elle a d’ailleurs été une des première joueuses nées en 2000 à évoluer dans l’élite), mais j’ai eu la chance d’être très bien entourée par le club et mes coéquipières ». Si la saison dernière a été beaucoup plus compliquée pour l’OM et s’est conclue par une relégation – « C’est assurément mon pire souvenir, descendre c’est horrible » - Maëlle a continué sa progression… Et a convaincu le MHSC de l’engager. « Montpellier est un club que j’ai toujours apprécié. Je souhaitais rester en D1 et quand les dirigeants m’ont contacté, je n’ai pas hésité. »
Aussi timide et réservée dans la vie qu’accrocheuse sur le terrain, elle a donc rallié les bords du Lez cet été. « J’ai vécu 3 superbes années à l’Insep, il n’y a pas mieux pour allier les études et le foot. Mais 3 ans à Paris ça suffit, je suis très attachée au Sud, sourit-elle. Plus sérieusement, Le MHSC est un très bon club avec de belles infrastructures, un bel effectif… C’était l’endroit idéal pour poursuivre ma progression. »
Pour sa première expérience dans un club du top 4, cette fan de mode qui aime faire du shopping et passer du temps entre amis n’a pas tardé à trouver ses marques. « Le plus dur quand on arrive dans un club d’un tel niveau avec des joueuses internationales, c’est de s’adapter mais j’ai été très bien accueillie, dit-elle d’emblée. Je savais que ça allait être dur de jouer car la concurrence est rude mais le coach m’a fait confiance et m’a fait jouer beaucoup de matchs. » Des matchs où elle a prouvé de grandes qualités même si elle reconnait devoir « progresser dans mes relances car je perds souvent des ballons facile. »
Il n’empêche. Sa précocité et son ascension linéaire n’ont pas échappé au giron fédéral puisqu’elle a joué avec toutes les équipes de France de jeunes et a même disputé la Coupe du Monde U20 cet été avec les Bleuettes en étant surclassée. « Une superbe aventure. » dt-elle. Et les A ? « C’est un rêve mais chaque chose en son temps. J’espère avant tout être avec les U19 cet été lors de l’Euro en Écosse. »
En attendant, la n°20 montpelliéraine va revêtir le maillot bleu du MHSC lors de la venue de Soyaux ce samedi (14h30). Un rendez-vous forcément particulier puisqu’il intervient une semaine à peine après l’élimination en Coupe de France face au Paris FC (0-1). « C’est très difficile à expliquer. On avait fait 10 jours de préparation, la veille on se sentait bien et je ne sais pas ce qui s’est passé. On n’a pas réussi à jouer, analyse-t-elle. La déception est énorme mais on ne peut pas rester là-dessus. Il faut se remettre dans le bain et tout donner pour nous relever. Je suis persuadée que nous en sommes capables, conclut-elle. Nous avons la 3e place du championnat à aller chercher. » Derrière sa force tranquille, Maëlle Lakrar sait ce qu’elle veut… Et où elle veut aller.