Il y a 10 ans, le MHSC remontait en Ligue 1 grâce à un groupe de joueurs mais surtout d'hommes qui ont réalisé une saison aussi imprévisible qu'extraordinaire, conclue par un final ahurissant contre Strasbourg à La Mosson. Jusqu'au 29 mai, date anniversaire de ce match de légende, Retour en 5 actes sur cette aventure extraordinaire de la remontée qui a bâti les fondations du Montpellier Hérault SC des temps modernes
Épisode 4 : retour d'enfer
« Après la défaite contre Lens à la maison, c'était très difficile psychologiquement, se souvient Stéphane Paganelli. Mais petit à petit la joie est revenue et on a réussi à faire cette superbe série qui nous a permis de remonter. Le match de Troyes a été le tournant. »
Sacré tournant en effet. « Avant ce match, tout le monde nous avait quasiment enterré pour la montée, se souvient Nenad Džodić. Cette rencontre était capitale car, si on la perdait c’était fini. » Dans l’Aube, le MHSC sort son arme secrète, Philippe Delaye. En manque de temps de jeu depuis de longues semaines, il réapparait dans le onze de départ et apporte sa fraîcheur et sa technique. Son apport est indéniable. « Je n'ai pas beaucoup joué, j'étais même hors du groupe passé un temps et puis je suis revenu pour les 8 derniers matchs, raconte-t-il. Je pense que la fraîcheur je l’ai eue parce que j'ai travaillé toute l'année car beaucoup de joueurs auraient lâché avant. Je savais que ça viendrait. C'est pour ça que je n'ai rien lâché pendant 8 mois. » Philippe ouvre le score mais le MHSC se fait égaliser alors que seule une victoire entretien l’espoir… La montre tourne, l’angoisse monte mais Jean-Philippe Sabo surgit et inscrit le but de la délivrance (2-1, 90e+2). « On savait qu'on devait gagner. Sur le but, je prends le ballon, je m’avance, je frappe, le ballon est contré et il finit dans le but. C'était une explosion de joie énorme pour nous et on s'était fait engueuler par le coach pour aller se replacer et ne pas se prendre un but derrière. Cette image me reste gravée en mémoire. » La libération est immense et le cri de la victoire a lézardé les murs du vestiaire du Stade de l’Aube pour résonner jusqu’à Montpellier, comme pour exorciser cette malchance qui venait (peut-être) enfin de tourner. A l’instar de Nenad Džodić, la majeure partie de nos interlocuteurs identifient ce match à Troyes comme le tournant de la saison. « Cette victoire nous a remis sur le droit chemin et derrière tout s'est enchaîné. »
Une semaine plus tard, le MHSC butte de longues minutes sur une équipe d’Angers ultra agressive et réduite à dix avant un but de la délivrance à la 93ème minute signé Lilian Compan de la tête. : « J’ai eu quelques passages à vide dans l’année, et vis-à-vis du club, de la famille Nicollin et de Rolland Courbis, je devais le faire pour leur rendre cette confiance car j’étais reconnaissant envers eux, explique le buteur du soir. C’était ma pierre à l’édifice. Ça aurait pu arriver avant ou après et c’est arrivé là. »
Les victoires s’enchaînent ensuite contre Guingamp et Ajaccio. A l’aube de l’avant dernière journée, le MHSC (3e), se déplace à Tours (5e) qu’il ne devance qu’à la différence de buts. Pour un nouveau match de dingue : « C’était une rencontre très ouverte, très difficile aussi mais j’avais pris énormément de plaisir sur le terrain, se souvient Philippe Delaye. En face, il y avait une sacrée équipe avec notamment Olivier Giroud et Laurent Koscielny. On avait fait un match vraiment costaud. » Un match endiablé où le ballon allait d’un but à l’autre et où chacune des deux équipes avait touché le poteau, le MHSC en dernier, à quelques secondes du coup de sifflet final. « Je me suis retrouvé en attaque avec Garry Bocaly ; ne me demandez pas ce qu’on faisait là, rigole Thomas Deruda. Je lance Garry en profondeur, je prends un taquet, je tombe, il pique son ballon et je le vois rouler, rouler, avant de s’écraser sur le poteau. Si on avait marqué, on aurait été en Ligue 1 dès ce soir-là. » Raté. Dans le vestiaire du Stade de la Vallée du Cher, la délégation pailladine apprend la victoire surprise de Boulogne à Lens (0-1). Tout se jouera lors du dernier match contre Strasbourg. Les Alsaciens n’ont besoin que d’un nul pour monter tandis que les Montpelliérains sont obligés de gagner pour monter… à la place des joueurs du Racing. La finale prédite par Rolland Courbis au soir de la 1ère journée aura bien lieu !
Demain, l'épilogue de notre saga consacrée à la remontée du MHSC en L1 il y a 10 ans : "Une finale de folie"
