A l’évocation de son nom, une multitude de souvenirs remontent à la surface : Du but décisif pour le maintien en L2 à la qualification européenne en passant bien sûr par la montée, l’attaquant colombien est un des hommes clé de la décennie montpelliéraine au point d’avoir un chant à sa gloire dans les travées de La Mosson. Depuis sa Colombie natale il joue encore aujourd’hui, il évoque sa vie actuelle et son amour indélébile pour le MHSC.
SON PARCOURS DEPUIS SON DÉPART DU MHSC
« J’avais vécu des années magnifiques à Montpellier. On s’est maintenu de justesse en L2, on est monté en L1 et puis on venait de se qualifier pour la Coupe d’Europe. Ce n’était pas facile de partir. J’avais une bonne relation avec le Président, les dirigeants, les supporters, ma famille se plaisait bien ici mais j’avais besoin d’un nouveau challenge, de découvrir autre chose. J’ai eu des propositions à l’étranger mais j’ai choisi Rennes. La première année en Bretagne a été très bonne, puis, malheureusement pour moi, j’ai ensuite été blessé au 5e métatarse ce qui m’a coupé dans mon élan. A l’été 2014, j’étais très content de revenir au MHSC, dans un endroit où j’avais passé d’excellents moments. J’étais heureux de retrouver les supporters, les dirigeants et des gens qui travaillent au club avec qui j’avais de profondes amitiés. Au début ça été difficile puisque le club était dans une situation périlleuse mais nous avons réussi à obtenir le maintien. En janvier 2015, j’ai fait le choix de partir au Mexique, à la fois pour gagner du temps de jeu et pour me rapprocher de mon pays. En France j’avais fait le tour et je voulais découvrir un autre championnat. Avec le recul, je peux dire aujourd’hui que c’est la seule décision de ma carrière où je pense m’être précipité. J’aurais dû rester encore un peu pour, pourquoi pas, retrouver du temps de jeu. J’ai regretté de quitter Montpellier de cette façon-là. Quand je suis arrivé au Mexique, j’ai trop tardé à me mettre au niveau physiquement. Ce n’est pas une excuse mais avec l’altitude, ce n’était vraiment pas facile à gérer au départ et, au final, ça ne s’est pas très bien passé. Par la suite, je suis retourné en Colombie où j’ai passé 6 mois au club de Once Caldas. Ensuite je suis parti à Bahreïn, un pays du Golfe pas loin de l’Arabie Saoudite où tout s’est très bien passé. Nous avons terminé 2ème du championnat. Après un bref retour en Colombie, je suis reparti au Salvador où j’ai joué 7 mois également et où ça s’est très bien passé. J’ai découvert un pays ou ça joue très bien au ballon, où il y avait de bons footballeurs et je pense que ça peut être bien pour le futur de leur sélection nationale. »
SA VIE ACTUELLE EN COLOMBIE
« Cette année, j’évolue au sein du club Orsomarso, en D2 colombienne. On s’entraîne à Cali, où je suis né, et on joue à Palmira, à 45 minutes de là. J’avais d’autres propositions mais je voulais que ma famille voit mes dernières années de foot, chez moi, à Cali. Je suis très content ici. Notre équipe est très jeune et je prends beaucoup de plaisir à encadrer mes jeunes partenaires, à partager avec eux et à leur apporter mon expérience. Orsomarso est un club formateur qui vit seulement sa 5e année en D2 et qui se construit peu à peu mais nous avons un bon projet et de bons joueurs. Le club aspire à former des jeunes joueurs pour leur permettre d’évoluer en D1 et pourquoi pas d’y monter lui-même à moyen terme. Ils sont en train de se construire petit à petit et je suis sûr qu’on va y arriver. Au départ, je voulais finir ma carrière à Montpellier mais, comme je vous l’ai dit, j’ai pris cette mauvaise décision de partir trop vite. Je me sens bien sur le terrain, je veux aider ce club à grandir et remercier de cette façon les gens qui me font confiance ici. Avec l’âge, j’ai même découvert que je pouvais marquer des buts sur coup de pied arrêté (rires). J’essaie surtout de profiter et d’être le plus efficace possible. Ce n’est jamais évident de prendre du plaisir à cet âge-là mais quand je vois des joueurs comme ‘‘Vito’’ (Hilton), ‘‘Souley’’ (Camara) ou ‘‘Dany’’ (Congré), je suis vraiment admiratif de leur longévité et de leurs performances. Ça me donne envie de me préparer pour jouer comme si j’avais 20 ans ! »
SON REGARD SUR SA CARRIèRE
« Si on m’avait dit au début de ma carrière que j’allais jouer autant d’années en France, que j’allais vivre des moments aussi extraordinaires que ceux que j’ai vécu à Montpellier, comme la montée en L1 et puis l’année qui a suivi ensuite, je ne l’aurai pas cru. Cette aventure m’a marquée pour la vie. Du coup, je ne regrette pas d’être venu en France, d’avoir fait tous ces sacrifices pour rejoindre l’Europe et montrer que je pouvais rester longtemps au haut niveau là-bas. Bien sûr, on peut toujours faire mieux. Ce qui m’a manqué, c’est sans doute de gagner des titres. Remporter un trophée avec Montpellier aurait été extraordinaire. Cela dit, je suis fier d’avoir pu gagner le respect de tout le monde sur le terrain dans un pays comme la France. »
SES ANNÉES MONTPELLIÉRAINES
« Le MHSC est et sera toujours mon club de cœur. Quand je suis arrivé là-bas, les dirigeants m’ont tous donné leur confiance et l’opportunité de montrer que j’avais le talent et les capacités pour m’imposer en France. la famille Nicollin m’a beaucoup aidé pour grandir personnellement. J’ai vraiment beaucoup d’amour pour eux et pour le MHSC qui a une place à part dans mon cœur. Ce club m’a marqué à vie et jusqu’à ma mort. Je n’oublie pas non plus que mes deux enfants sont Montpelliérains. C’est un club à part pour moi. Il y a eu bien entendu ce match de la montée contre Strasbourg avec cette ambiance extraordinaire, notre première année magnifique en Ligue 1 aussi…. mais je me souviens également de ce match du maintien en L2 contre Grenoble lors de la dernière journée qui nous a évité de descendre en National. Il fallait tirer ce penalty face à ce fameux gardien de Grenoble (Grégory Wimbée NDLR). Il était tellement grand que la cage était toute petite pour moi. Je voyais la tête des supporters, de mes coéquipiers et je me suis dit qu’il fallait que j’y aille. Je savais que si je marquais ça serait génial mais que si je ne marquais pas beaucoup de gens allaient m’en vouloir. J’ai pris mes responsabilités et nous avons été récompensés par l’obtention du maintien. »
LE MHSC D’AUJOURD’HUI
« Je suis toujours les résultats du club et bien évidemment les copains ‘‘Vito’’ Daniel et Souley. Le MHSC réalise une bonne saison. C’est dommage que sur les derniers matchs, l’équipe ait lâché quelques points mais cette équipe a vraiment de bons joueurs. Il y a évidemment « Papy Vito » qui tient la barraque derrière, Daniel Congré, Souleymane Camara… Le MHSC dispose aussi de bons attaquants devant avec Gaëtan Laborde et Andy Delort qui sont complémentaires. Delort est pleinement dans l’esprit de La Paillade, c’est un battant, un mec qui marque des buts et qui ne lâche rien. Pour le club et pour les supporters, c’est ce qu’il faut, il a le sang chaud et du caractère et ça ça plait aussi. Il est taillé pour Montpellier. Concernant une éventuelle qualification européenne, les joueurs et le club doivent y croire jusqu’au bout. Ce serait vraiment une belle récompense pour tout le travail accompli. Quoiqu’il en soit, Montpellier construit toujours bien avec les jeunes et, même si ça ne réussit pas cette saison, j’espère que ça portera ses fruits dans un avenir proche. »
LE MATCH FACE AU PSG
« Les matchs contre Paris sont toujours difficiles quand on voit la qualité des joueurs qui la composent mais, quand j’y repense, ces matchs sont toujours des bons souvenirs pour moi. Je me souviens qu’on avait disputé notre 1er match en L1 en 2009 face à eux (1-1). On avait également obtenu notre qualification pour la coupe d’Europe au match retour au Parc des Princes (1-3). Je me souviens aussi d’avoir marqué un but lorsque nous les avions éliminés en coupe de France sur leur pelouse en 2014 (1-2, photo ci-contre) Même si c’était difficile, on arrivait toujours à faire de bons matchs face à eux, à les ‘‘emmerder’’ comme disait Rolland Courbis et j’espère que ce sera le cas pour le MHSC ce soir. A La Mosson, avec le soutien du public, la venue du PSG est toujours un match à part alors c’est possible ! »
SON MESSAGE POUR LES SUPPORTERS ET LES DIRIGEANTS DU MHSC
« J’ai d’abord une pensée pour Louis Nicollin. J’avais une relation très forte avec lui, il était comme un père pour moi. Son départ m’a fait très mal au cœur. Il m’a tout donné pour que je puisse m’exprimer à Montpellier. J’ai ressenti énormément de confiance de sa part, de celle de sa famille et de l’ensemble du club dès mon arrivée. C’est quelque chose que je n’ai jamais ressenti ailleurs et c’est ce qu’il avait construit. C’est triste de voir une personne comme lui s’en aller car il donnait vraiment tout pour son club, pour son entreprise, pour la ville de Montpellier. Il était très aimé en France. Il a placé la barre très haute. C’est très rare de rencontrer une personnalité comme lui, avec autant de charisme. Laurent a pris la suite de belle manière et je lui adresse tous mes vœux de réussite. Il essaie de garder la ligne que son père a tracée mais à sa manière. Il est entouré de bonnes personnes comme Bruno Carotti, Nenad Džodić ou Philippe Delaye qui sont tous des symboles du club donc je suis persuadé que le MHSC va continuer de grandir. J’ai appris qu’un nouveau stade était en projet et j’espère vraiment que ça va se concrétiser. C’est important pour l’avenir. Concernant les supporters, je leur passe évidemment le bonjour et je leur dis que leurs chants me manquent. Même à l’autre bout du monde je me souviens des chants qu’ils faisaient pour moi, de leurs encouragements, de l’ambiance qu’ils mettaient. Ce sont vraiment des moments inoubliables. Je veux qu’ils sachent que je ne les oublie pas. Même en Colombie je suis un Montpelliérain de plus et surtout un Pailladin de plus. »
