Homme-clé du MHSC depuis presque 2 ans, le gardien pailladin se livre sur sa saison et celle de son équipe avant de recevoir le PSG, le club de sa ville natale, ce mardi (19h)
Benjamin, si on te parle de la ville de Paris, ça t’inspire quoi ?
C’est une ville fantastique, la ville où j’ai grandi et que je découvre au fur et à mesure au fil des années. J’adore y passer des week-ends, aller retrouver ma famille. Je suis originaire d’Arcueil qui se situe entre la Porte d’Italie et la Porte d’Orléans, donc, je suis vraiment limitrophe avec Paris. Je ne mets que 10 minutes pour me rendre sur les Champs-Élysées. Je suis parti de Paris à l’âge de 14 ans pour rejoindre le centre de formation de Niort mais j’y suis toujours très attaché. J’ai été bouleversé par l’incendie de Notre-Dame de Paris. J’y suis allé il y a 3 ans avec ma fille pour lui montrer, même si elle était petite. Je l’avais visitée avec mon école quand j’étais gamin aussi. C’est vraiment triste.
Pour toi qui es né à Paris, retrouver le PSG a-t-il une saveur particulière ?
Non, pas du tout. Je ne le vois pas comme : « Je suis originaire de Paris donc jouer contre le PSG, c’est quelque chose de très important pour moi ». Je le vois plutôt comme un match à challenge parce qu’affronter le PSG, c’est se retrouver face à des joueurs qui, pour certains, sont les meilleurs d’Europe et même du monde à leur poste. Ça permet de se confronter à ce qui se fait de mieux dans notre championnat. C’est le genre de confrontation qui permet de s’étalonner, de voir où tu as progressé et où tu as besoin de progresser. Ce sont des bons matchs à jouer car il n’y a pas de pression.
Rencontrer le PSG, c’est aussi la perspective de croiser 2 grands gardiens que sont Gigi Buffon et Alphonse Aréola… Que dirais-tu de ces deux joueurs et quel effet cela te fait-il de te retrouver en face d’eux ?
Ce sont un peu deux opposés. Buffon a une carrière monstrueuse, il a tout gagné, il a longtemps été le meilleur gardien du monde. C’est même un gardien légendaire et, à mon avis, son nom va circuler pendant des décennies, mais il est sur la fin de sa carrière. De l’autre côté, il y a Alphonse Aréola qui est jeune, très talentueux et qui, je pense, a de très beaux horizons devant lui. Il a lui aussi les capacités pour ancrer son nom dans la liste des meilleurs gardiens du monde. Ça doit être très enrichissant pour lui de travailler avec Buffon.
Duquel te rapproches-tu le plus ?
Je me rapproche plus d'Alphonse car nous avons une autre vision du foot je pense. Buffon est un très, très grand gardien, mais Alphonse fait partie de la nouvelle génération, il a forcément un style différent. De par son style, sa génération je le répète, Buffon va moins en-dehors de la surface, il a fait toute sa carrière comme ça et sa carrière a tout simplement été brillante. Ce n’est pas un jugement, ni une question de niveau, juste d’approche du foot de par la génération à laquelle on appartient.
Comment abordes-tu la rencontre d’aujourd’hui face au PSG ?
Tous les matchs sont importants mais celui-ci, je le considère vraiment comme un match bonus parce que personne ne nous attend. Notre championnat ne se joue pas contre Paris, par contre, on sait que ce sont des points en plus à gagner. Faire un bon résultat serait l’occasion de rattraper un point ou plus par rapport à ceux que nous avons perdus jusqu’ici et pourquoi pas de basculer un petit peu plus haut. Lille l’a très bien fait et a montré qu’il était un dauphin ultra légitime. Même si le résultat de l’aller (5-1) peut faire penser que le match était totalement à l’avantage des Parisiens, je pense que ça n’a pas réellement été le cas. Ça va être un autre match, à la maison en plus et j’espère que nos supporters seront à fond derrière nous.
Au match aller justement, tu avais encaissé 5 buts en faisant pourtant un très bon match…
Oui mais c’est le paradoxe des gardiens, c’est le jeu… Parfois, même en faisant des arrêts tu vas prendre des buts. Sur ce match-là c’était assez extraordinaire, puisqu’avec les ballons contrés, on encaisse pratiquement 3 buts contre notre camp ; à partir de là… La frustration vient du fait qu’on aurait pu mener au score avant eux, on aurait pu revenir à 2-1 aussi… et ce match retour se jouer sur des détails comme ça je pense.
Côté montpelliérain comment analyses-tu la saison ?
Globalement, elle est satisfaisante, c’est difficile de dire le contraire. L’objectif du début de saison était de faire mieux que la saison dernière et, à 5 journées de la fin, nous sommes toujours dans les clous pour atteindre cet objectif. On fera le bilan en fin de saison. Maintenant, si on regarde les mois de janvier, février et même mars, on est un peu dégoûté de ne pas avoir pu engranger plus de points, même si des éléments extérieurs ne nous ont pas forcément aidés. Il reste 5 matchs à jouer et c’est à nous de donner le maximum pour finir à la meilleure place possible. Pour en revenir à l’équipe, il y a une bonne évolution. On a gardé cette stabilité de la saison dernière avec beaucoup plus d’allant offensif, il y a un vrai groupe qui se dégage et je pense que notre équipe est à l’image du club. Elle ne lâche rien.
Quel regard portes-tu sur ton exercice personnel ?
Je ferai le bilan à la fin du championnat car il nous reste encore quelque chose de très intéressant à jouer et j’aimerais vraiment qu’on atteigne cette place européenne. La lutte est très difficile avec un calendrier qui n’est pas évident pour nous mais on va tous s’efforcer et je vais m’efforcer aussi à mon niveau, de continuer à tenir les performances pour aider au maximum mes coéquipiers. J’espère vraiment quelque chose de positif à l’issue de cette 38e journée.
Tu as déjà su te montrer décisif…
Oui mais il faut continuer car il reste 5 matchs très importants. J’ai été parfois décisif, parfois moins peut-être, et c’est sur ce sprint final que je pourrai peut-être rapporter des points en étant décisif justement.
Tu as aussi été appelé en équipe de France. Avec le recul, qu’est-ce que ça t’a apporté ?
Beaucoup de fierté, de motivation dans le travail, de confiance aussi car une sélection ça booste quand même beaucoup. Désormais, l’objectif est toujours le même c’est d’y retourner. Pour cela, il faut faire les meilleures performances possibles et être régulier.
Tu es aussi devenu l’un des chouchous des supporters…
Ça me fait extrêmement plaisir. C’est toujours gratifiant. Après, je pense que c’est aussi donnant-donnant. De mon côté, j’essaie de donner le maximum que ce soit sur le terrain ou en dehors avec les supporters, Tout le monde voit et sent que je me sens super bien ici, au MHSC et, à partir du moment où tu es performant et où tu donnes beaucoup aux autres, en général tu reçois de belles choses. C’est ce qui se passe avec les supporters et je les en remercie. A chaque fois que je rentre sur le terrain, que j’entends les chants, j’adore ! J’ai envie de chanter, de sauter avec eux parce que ça motive. Je pense qu’il faudrait qu’ils prennent encore plus conscience qu’ils ont un rôle encore plus qu’important à jouer sur ces 3 derniers matchs à domicile.
Tu as bien un secret pour embêter le PSG…
Le secret, c’est la solidité que nous aurons défensivement avant tout, car tu sais que, si tu prends un but rapidement contre Paris, ça va être compliqué. L’idée, c’est de jouer le match, de ne pas avoir peur car à ce moment de la saison, que l’on perde 2-1 ou 4-1, au niveau comptable, à part peut-être sur le goal-average. L’essentiel, c’est que, sur le terrain, on sente qu’il y a des mecs qui ont envie de « se mettre le cul par terre », des vrais Pailladins et à partir de là, je pense que tout le monde sera satisfait. En faisant le maximum, je pense qu’on peut réaliser de belles choses sur cette rencontre.
