Vitorino Hilton : « Comme un membre de ma famille » | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Vitorino Hilton : « Comme un membre de ma famille »

Nous avons rencontré le capitaine du Montpellier Hérault SC ce jeudi. Très touché par le tragédie du crash aérien qui a frappé l’équipe où il a débuté le foot au Brésil, Vitorino Hilton revient sur cet épisode douloureux. Nous avons également fait le point concernant le match de Toulouse et la venue du PSG samedi au stade de La Mosson. Entretien.

Vito, on imagine qu’il y a dû avoir pas mal d’images qui ont défilées dans ta tête durant la minute de silence au Stadium de Toulouse…

Oui, bien sûr. C’était une minute de plus à penser à cette horrible tragédie qui a frappé toute l’équipe de Chapecoense. Toutes les images sont revenues car il y a toute une histoire qui me lie avec ce club. C’était un moment triste avec une énorme pensée pour tous ces gens qui ont perdu leurs bien-aimés.

Ce match a dû être particulier à préparer sachant justement l’histoire qui te lie à Chapecoense...

C’était très compliqué, déjà car un accident d’une telle ampleur touche le monde entier. Moi encore plus en tant que Brésilien et en plus car cela concerne le club où j’ai commencé le foot… Quand je me suis réveillé, j’ai eu un message d’un ami. Il m’annonçait qu’il y avait eu un crash avec l’avion de Chapecoense. Je n’y croyais pas, je me disais « Non, c’est pas possible ». Même m’a femme ne voulait pas y croire quand je lui ai dit. Et puis on a regardé les infos et on a vu que malheureusement c’était vrai. Les premières infos parlaient de survivants et du coup on avait quand même un petit espoir. Malheureusement il n’y a eu que six passagers qui ont eu cette chance d’être encore parmi nous. 

Tu disais que c’était le club à qui tu devais tout, explique-nous…

C’est à ce club que je dois tout, oui, car c’est là où j’ai commencé le foot. C’est eux qui m’ont proposé d’être footballeur. C’est là que j’ai réussi et c’est grâce à eux que je suis parti de chez moi pour voir le monde et si aujourd’hui je suis en France. C’était il y a 20 ans quand je suis arrivé à Chapeco, c’est là que j’ai connu ma femme. 20 ans sont passés mais c’est comme si c’était hier. J’y ai passé seulement 3 ans mais c’est comme si j’avais grandi là-bas, car c’était 3 ans intenses au club. J’y ai grandi en tant qu’homme car quand j’y suis arrivé j’étais un gamin de 17 ans. Je considère cette ville et cette équipe comme un membre de ma famille.

Tu étais loin, tu avais ce match à Toulouse à préparer, mais on imagine que tu aurais aimé être proche de ceux que tu connaissais et qui ont été touchés par ce crash…

C'était un peu comme nous en 2012, une équipe qui jouait au football avec ses moyens, adoptée par le peuple brésilien, des supers potes, soudés. C'est triste que cela se termine comme cela

Ce sont des moments où on a tous envie d’aider les gens qui ont perdu leurs bien-aimés. Et en même temps on sait qu’on est impuissant et qu’on ne peut rien faire.  Cela fait 17 ans que j’ai quitté cette ville mais j’ai encore des contacts avec des gens qui sont toujours là-bas. Des personnes qui travaillent au club, des journalistes qui accompagnent le club, donc on essaye de parler avec eux, ceux qui sont toujours-là. Après, c’est compliqué car j’avais le match à Toulouse, plein de messages, des journalistes qui essayaient de me contacter, tu ne peux pas ne pas y penser durant la préparation du match. Moi je connais bien le commentateur radio historique, le Philippe Sers de là-bas. Il aurait dû y aller et dans la première liste des personnes décédées il y étais. La semaine avant l’accident j’avais parlé avec lui au téléphone. Quand j’ai vu son nom sur la liste je pleurais, je me disais que ce n’était pas vrai. Finalement, le destin a fait qu’il n’a pas été dans l’avion. Alors même si t’as un match à préparer, tu es obligé de penser à cet accident, car à la base on est des êtres humains, et puis il y a les messages à droite et à gauche pour te le rappeler. A l’hôtel on a fait une minute de silence entre nous avant le repas, puis celle au stade. Après le match a commencé et on oublie entre guillemets. Il faut rester concentré. Chapecoense, c’était des joueurs de foot qui aimaient le foot comme moi, ils étaient en train de créer une belle histoire avec ce jeune club brésilien qui depuis 2009 était en première division. Là, la première fois qu’ils disputent une compétition internationale, ils vont en finale… avec la possibilité de jouer la Copa Libertadores la saison prochaine. Et puis c’était une équipe qui jouait au football avec ses moyens et que le peuple brésilien avait adoptée. C’était un peu comme notre équipe de 2012, des joueurs supers potes et soudés entre eux. C’est triste que cela se termine comme ça.

C’est brutal de passer au match en lui-même, mais il vous laisse des regrets et c’est une déception ?

Oui c’est une grosse déception surtout si on revoit le match et son scénario. Quand tu perds un match face à une équipe qui a 5 ou 6 occasions nettes et qui en met une au fond à la fin alors que toi t’as pas une seule occase, il n’y a rien à redire. Mais cela n’a pas été le cas hier, ce n’était pas mérité. Toulouse a une demi occase sur leur combinaison et ils marquent un but. Nous, derrière ça, on a plusieurs occases. Toute la seconde période, Toulouse n’a pas existé et je crois qu’ils n’ont pas une seule opportunité. Nous n’avons pas réussi à marquer ce petit but qui déjà nous aurait permis de revenir au score. Il y a beaucoup de regrets.

Vous aviez pourtant eu un avertissement sans frais à Bastia deux semaines plus tôt…

Ce qui est dommageable, surtout, c’est que depuis un moment on prend des buts sur coup de pied arrêté et on se dit tout le temps que c’est un problème de concentration. Entre nous on est avertis mais il suffit qu’il y en ait un qui ait un petit manque de concentration pour qu’au final on le paye cher. C’est là qu’on doit être irréprochables. On doit être concentrés à 100% tout le match, même si un ballon sort en touche ou qu’on pense qu’il va sortir en touche et qu’il n’est pas dangereux, c’est là qu’au contraire on doit encore plus être vigilants.

Le gros reproche de beaucoup de monde et même du coach hier après le match face aux médias, c’est le fait que vous êtes peut-être un groupe qui a tendance à trop vite retomber dans le confort quand les choses vont un peu mieux et qu’il fallait qu’il ait un peu le feu aux fesses pour réagir. C’est ton sentiment ?

On SAIT qu'on a de la qualité mais par moments ça reste sur le papier et dans les paroles

Le plus dur, c’est ça. D’être concentrés tout le match, chaque jour de la semaine et 38 journées de championnat sur 38. L’entraînement, cela part de là. Si on fait une semaine d’entraînement correcte, bien concentré, on va le reproduire en match. Un petit manque de concentration ponctuel dans la semaine, cela peut arriver, mais en match on n’a pas le droit que cela arrive. Il faut être impliqué à 100% pour ne pas commettre les erreurs qu’en ce moment on fait. Surtout quand tu n’es pas bien classé et que cela joue toujours contre nous. Il faut gommer tout ça et essayer de s’améliorer.

On espère tous que vous aller gommer tout ça face au PSG samedi, mais cela va être une sacrée paire de manches ! Ils ont prouvé que cela reste une grosse pointure malgré le départ d’Ibra et les changements qu’ils ont connus…

Ah oui cela va être très difficile. En plus on les prend à la période où ils vont beaucoup mieux qu’au début de saison. Mais au niveau concentration et implication, c’est un match particulier, on va tous y être dedans à 100%, il n’y a aucun doute là-dessus. Mais cela va être très compliqué de battre Paris. Cela reste un match à part, toutes les équipes qui jouent le PSG, c’est un bonus pour elles dans la saison. On a vu que Toulouse avait fait ce qu’il fallait pour les battre, on les a joués hier, on se dit qu’il y a de l’espoir.

Sur les derniers matchs vous aviez la possibilité de basculer du bon côté du classement, cela n’a pas été le cas et là on se dit qu’après Paris votre calendrier n’est pas forcément évident et qu’il va falloir vous la donner si vous voulez passer les fêtes au chaud !

Ce n’est pas évident parce qu’on a 16 points et il nous reste 4 matchs plus celui de Coupe de la Ligue avant la trêve. Il faut au minimum essayer de gagner deux matchs pour au moins être à plus de 20 points à la fin des matchs aller et essayer de faire une meilleure moitié de saison en 2017 pour vraiment montrer les qualités de cette équipe de Montpellier. On sait qu’on a de la qualité mais par moments ça reste sur le papier et dans les paroles.

C’est anecdotique et on a l’habitude désormais de venir te voir pour une nouvelle date importante dans ta longue carrière : tu as fêté 200 matchs avec le maillot du MHSC mercredi soir à Toulouse !

C’était mon 200ème ? Pour un vieux ce n’est pas si mal que ça et en plus ça passe vite… Quand j’ai signé à Montpellier, je pensais avoir signé pour un an. Une saison ça fait 38 matchs, j’en suis à 200, c’est beau. Je suis content et je suis fier d’avoir joué 200 fois pour le MHSC. J’espère en jouer encore quelques un avec ce maillot !

Tu peux souhaiter à Alexandre Llovet, qui a débuté en pro hier, d’en disputer autant que toi… Comme quoi le foot, c’est comme ça, il y a de tout et des histoires très différentes.

Il y a de tout et il y a un début comme pour Alexandre qui a débuté hier. Je lui souhaite même de connaître plus de 200 matchs avec Montpellier s’il peut les jouer et être le plus heureux du monde avec ce club. Moi si je peux encore en jouer une trentaine, ou plus, je serais content.

On ne pronostique plus avec toi…

(Rires) Voilà…

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