Arrivé cet été au MHSC, l’ancien joueur de Sochaux et Bastia fait partie des recrues phare de l’intersaison montpelliéraine. Rencontre avec un joueur très technique pour qui le ballon est un ami.
PORTRAIT - L1
Il fait partie de ces joueurs pour qui dompter un ballon de foot est un jeu d’enfant et qui donne des accents artistiques à ce sport fabuleux qu’est le football. Oui, Ryad Boudebouz est un créateur, un vrai, et c’est pour cela qu’il a rejoint le MHSC cette saison… Pour créer encore plus de jeu. Pour comprendre cette relation si particulière entre Ryad et le football, il faut remonter loin, là où il est né. C’est à Colmar qu’il a tapé ses premiers ballons dès l’âge de 6 ans, d’abord à l’ASPTT puis au SR Colmar, le grand club de la ville avant de rejoindre le centre de formation de Sochaux à l’âge de 13 ans. A 45 minutes de route de la maison familiale, il découvre une nouvelle vie, s’enrichit footballistiquement et humainement aux côtés d’une génération dorée où figuraient notamment Pierrick Cros, Mathieu Peybernes ou Marvin Martin. « Ce sont mes plus belles années, raconte Ryad. C’est là que tu fais des rencontres, que tu apprends à connaître les gens, à grandir. Avec Pierrick, Mathieu et Marvin, on a appris à franchir toutes les étapes ensemble. Sportivement il y a aussi une forme de concurrence tous les jours, car le week-end tu as envie de jouer donc c’est à toi de faire le maximum ». Et puis est venu le temps du grand saut. Pour Ryad, il est intervenu le 4 octobre 2008 à Nice (1-1), alors qu’il avait tout juste 18 ans. « Dans la semaine le coach m’avait dit de me préparer et que je jouerais. Je n’avais même pas prévenu ma famille car j’avais la pression et je voulais que ce soit une surprise… Finalement, j’ai averti mon frère une heure avant le match. J’étais content. On avait ramené un bon point. »
« Je sais qu’il y a beaucoup d’attente autour de moi »
Le début d’une belle histoire. Avec une génération de jeunes talentueux formés au club comme Martin, Peybernes, Cros, Bakambu, Nogueira ou Butin, Ryad s’épanouit… Et après 2 saisons à avoir lutté pour le maintien, le club doubiste réalise une saison pleine en 2010-2011 qu’il termine à la 5e place, décrochant ainsi une place en Coupe d’Europe. « Ça reste la meilleure saison de ma carrière, souligne Ryad. On avait l’habitude de jouer ensemble depuis les équipes de jeunes, on découvrait le monde pro mais on avait la chance d’être tous ensemble, soudé. Ça a beaucoup joué dans notre ascension. Quand ça n’allait pas pour un joueur, on était là pour lui. » Durant cette période, Ryad Boudebouz gagne également ses galons internationaux et dispute la Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud avec la sélection algérienne. Son meilleur souvenir ? Le match Algérie Angleterre. « J’étais trop jeune, insouciant et je n’ai peut-être pas entièrement réalisé ce qui m’arrivait mais j’en ai profité. Voir mes parents dans les tribunes, les supporters algériens, jouer contre Rooney, Lampard, Gerrard et faire un bon 0-0… C’était vraiment un rêve de gosse. »
En club, son aventure avec Sochaux s’est poursuivie jusqu’à l’été 2013, date à laquelle il a rejoint le SC Bastia. « J’ai mis un peu de temps à m’adapter, d’autant que c’était la première fois que je quittais mon club formateur, explique-t-il. J’ai découvert une autre vie avec des bons mecs, des bons joueurs, un bon club qui a des valeurs avec des gens de parole. C’est grâce à eux que je me suis vraiment exprimé et j’ai pris autant de plaisir, notamment la saison dernière. Cette expérience m’a vraiment plu et notre parcours en Coupe de la Ligue (finale perdue contre le PSG), reste un souvenir fort »
Et puis arrive cet été et la proposition du MHSC. « Quand mon agent m’a dit que Montpellier était intéressé par ma venue, je n’ai pas hésité une seconde, poursuit le n°10 héraultais. Le MHSC est un bon club avec de bonnes structures d’entraînement. Il y a aussi une qualité de vie exceptionnelle et surtout un bon groupe qui, pour moi, a sa place dans les 10 premiers chaque année. A mon sens, sans manquer de respect au Sporting, c’est franchir un palier que de venir ici à Montpellier. » Côté intégration, Ryad l’assure, tout se passe bien : « Au bout d’une semaine, on aurait dit que ça faisait un an que j’étais là. Ce sont de bons mecs et, dans ce cas, c’est toujours plus facile de s’adapter. » Sportivement, même si l’entame de saison a été ratée contre Angers - « il a manqué de tout, c’est vrai. Maintenant, on a touché 2 fois les montants. Il y a des soirs comme ça . A nous de continuer à travailler et ne pas se sentir déstabilisés. » - Ryad reste optimiste pour la suite. « Le groupe est de qualité et on s’entend tous bien. Il y a beaucoup de sérieux et d’intensité lors des séances d’entraînement que ce soit sur le plan physique avec notre préparateur Stéphane Paganelli mais aussi lors des jeux avec ballon. Si on est sérieux, Il y a la place pour faire une bonne saison. » Côté personnel, Ryad Boudebouz espère apporter rapidement un plus à sa nouvelle équipe. « J’ai toujours besoin d’un petit temps d’adaptation quand j’arrive quelque part mais je n’ai pas envie de perdre de temps. Je sais qu’il y a beaucoup d’attente autour de moi. J’ai hâte de relever ce défi et surtout j’ai confiance en mes partenaires et en le staff. »
Meneur de jeu capable d’évoluer à tous les postes du milieu de terrain, Ryad Boudebouz est un joueur doté d’une bonne qualité de percussion, de dribbles, de passes et qui est aussi capable de faire des différences sur coups de pied arrêtés. Une panoplie très complète qui va assurément apporter un plus à l’effectif montpelliérain. S’il ne s’est pas fixé d’objectifs chiffrés en terme de buts ou de passes décisives, Ryad entame cet exercice 2015-2016 avec enthousiasme. « J’ai juste envie de jouer et d’être bon, explique-t-il simplement, d’être efficace et de surtout faire marquer, Mon rôle c’est d’abord celui-ci. » Prochaine étape ce soir avec la venue du PSG à La Mosson. « Pour moi, Paris fait partie des 8 meilleures équipes d’Europe, affirme Ryad. Tout le monde les attend, Di Maria vient également d’arriver mais j’espère qu’on relèvera le défi et qu’on fera un bon résultat. La Mosson est un beau stade et ça fait aussi plaisir de savoir qu’il va être plein. » Un public qui aura sans doute un grand rôle à jouer ce soir, et qui se délecte d’avance des futurs gestes techniques de Ryad...
