Contre Caen il y a 10 jours, le milieu de terrain formé au MHSC a disputé son 100ème match sous le maillot pailladin. Avant MHSC-OM de ce soir (21h), Jonas est revenu sur cette épopée pailladine.
Quel effet cela te fait-il d’avoir franchi la barre des 100 matchs pros sous le maillot du MHSC ?
J’en suis très heureux et très fier. Un tel chiffre représente beaucoup de choses, surtout avec son club formateur. Savoir que je pourrais dire à mes enfants que j’ai disputé plus de 100 matchs avec Montpellier c’est quelque chose qui compte pour moi. C’est une barre assez symbolique et je ne pensais jamais l’atteindre, surtout aussi rapidement puisque j’ai mis pas mal de temps avant de jouer régulièrement au MHSC.
Tu as été un des derniers de la génération 90 à avoir ta chance chez les pros. Comment l’as tu vécu ?
A un certain moment, le doute s’installe. J’ai été prêté à Amiens (en 2011-2012) et cette année-là le MHSC a été sacré champion de France. A mon retour j’ai peu joué, puis je me suis blessé avant d’être opéré. A un moment donné tu te demandes s’il ne faut pas que tu repartes un peu plus bas pour finalement réussir… Cela dit, je suis un compétiteur, tout ce que je fais c’est vraiment pour gagner et je ne me voyais pas partir du club sans avoir réussi ce que je voulais c’est-à-dire faire au moins deux saisons complètes, aider le MHSC et faire des bons matchs et j’ai fini par y arriver. Je n’ai rien lâché, je me suis toujours battu. Quand j’étais déçu de ne pas jouer ou d’aller en CFA, je me suis servi de cette déception pour aller plus haut et quand je vois ce chiffre de 100 matchs toutes compétitions confondues avec le MHSC, je me dis que ça a payé même si il est certain que rien n’est acquis.
Qu’est-ce qui a changé entre le Jonas Martin débutant et celui qui a aujourd’hui 100 matchs pros avec le MHSC ?
Avant j’étais un gamin maintenant je suis devenu un homme. J’ai compris certaines choses. Pour bien figurer en pro, il faut faire plus de sacrifices, ne vivre que pour le foot. J’ai pris un peu plus confiance en moi aussi. Je suis quelqu’un de très impulsif et j’arrive à mieux me maîtriser aujourd’hui. Avant j’avais du mal à contenir mes émotions… quand j’étais déçu, frustré, il fallait que ça pète. Le fait d’avoir plus de recul plus d’expérience me permet de ne plus trop faire cette erreur-là. J’aime aussi avoir des responsabilités.
Quel regard portes-tu sur la saison actuelle ?
Elle est compliquée mais je pense qu’elle va nous servir. Au début de la saison c’était vraiment dur… Je n’avais même plus envie de sortir de chez toi. J’avais presque un sentiment de honte. Tu essayes, tu te bats à fond, tu fais tout pour y arriver mais sur des détails ça bascule du mauvais côté. Ensuite en enchaînant une belle série on a prouvé notre vraie valeur. Ensuite on a connu une période plus difficile au niveau des résultats mais on va se battre jusqu’au bout pour arracher le maintien. J’y crois
Un mot sur le match de ce soir face à Marseille…
C’est toujours une rencontre particulière. Le stade sera plein avec une grande équipe en face, mais dans notre position actuelle où chaque point compte, peu importe l’adversaire : on va tout donner pour décrocher un bon résultat contre l’OM. On n’a pas le choix. Ce qui est certain, c’est que ce sont des bons matchs à jouer.
Ce sera aussi l’occasion de croiser Rémy Cabella que tu connais bien..
Oui. Ce sera la troisième fois de la saison mais c’est toujours un plaisir de le voir. C’est vraiment quelqu’un que j’apprécie. Même s’il est parfois un peu dans son monde c’est quelqu’un d’honnête, de droit et en plus c’est un super joueur. Il vaudrait mieux pour nous qu’il ne soit pas en forme car il est très fort
Comment vois-tu la fin de saison ?
On va tout donner pour maintenir le club en Ligue 1. Quand je suis arrivé au MHSC, à l’âge de 14 ans, nous étions en L2, on est monté en L1 peu de temps après, ensuite je suis arrivé en pro il y a eu la finale de la Coupe de la Ligue, le titre de champion de France, même si je n’étais pas là, la Ligue des Champions, le nouveau centre d’entraînement aussi… J’ai vu toutes ces évolutions et redescendre en L2, j’aurais vraiment du mal à l’accepter. Le MHSC, c’est mon club de cœur, j’ai grandi ici je connais tout le monde: les Présidents, les éducateurs, les gens qui travaillent au club, certains supporters aussi... c’est tout un ensemble. Ici, j’ai tout appris en tant que joueur mais aussi en tant qu’homme. Je dois beaucoup au MHSC.
Son premier match en pro (25/10/2010)
« C’était à La Mosson contre Arles Avignon (victoire 3-1). Je joue trois minutes. Ma famille était dans les tribunes. C’est un moment que je n’oublierai pas. Quand le coach t’appelle il y a plein de choses qui passent dans la tête. Tout ce que tu as vécu avant te revient en tête et tout défile en une minute. Je me souviens aussi que les supporters avaient scandé mon nom c’était un moment fort. Ça m’a fait très plaisir. »
SON 1er BUT (05/02/2011)
« On recevait Saint-Etienne et on perdait 2-0. Sur un coup franc au milieu du terrain, il y a un cafouillage. Le ballon revient sur moi, je m’amène le ballon du pied droit je frappe pied gauche instantanément et le gardien stéphanois Jérémie Janot est battu. C’était une immense émotion. Au moment ou ça arrive tu penses à trop de choses en même temps, c’est assez incroyable et difficile à expliquer. L’adrénaline la joie. Je pense que c’est vraiment ce qui me manquera à la fin de ma carrière. »
SA PREMIERE TITULARISATION (30/08/2011)
« C’était à La Mosson en coupe de la Ligue contre Amiens que je rejoins en prêt… 2 jours plus tard. C’était un match pas évident à faire car j’étais déjà en contact avec eux. Je n’avais fait qu’une mi-temps et ça ne s’était pas très bien passé d’ailleurs. Le coach ne voulait pas trop que je parte mais moi j’avais besoin de jouer plus régulièrement. Avec le recul, je ne le regrette pas. Je ne voulais pas faire une saison de plus sur le banc. »
SA 1ère TITULARISATION EN L1 (26/01/2013)
« C’était contre Sochaux. Là aussi à La Mosson. Trois jours avant, on les avait joués en Coupe de France (défaite aux prolongations). J’avais fait une bonne prestation et le coach m’avait dit de me tenir prêt. J’avais même fait la conférence de presse d’avant match ce qui signifie souvent que tu joues le lendemain. En face, il y avait Jérôme Roussillon qui était à Sochaux à l’époque.»
SON PLUS MAUVAIS SOUVENIR
« Il y en a plusieurs. Ma blessure juste avant la finale de la Coupe de la Ligue en 2011 qui m’empêche de disputer ce match et rejoindre l’équipe de France Espoirs. Il y a aussi le match contre Troyes cette année où je manque la balle de but en toute fin match… Et bien sûr ma blessure à l’épaule à Lorient la saison dernière. C’est peut-être celui-là le plus mauvais souvenir. Je n’aime pas trop en parler ni y penser d’ailleurs, même si je ne ressens plus rien aujourd’hui.»
SON MEILLEUR SOUVENIR
« Mis à part la coupe Gambardella, il y a ce 1er but contre Saint-Étienne, mon but à Rennes aussi la saison dernière (victoire 4-0, photo) qui m’a fait énormément de bien car ça faisait longtemps que je n’avais pas marqué. C’est difficile de n’en retenir qu’un en particulier. Je suis vraiment ravi de faire ce que je fais. A chaque fois que tu gagnes que tu marques ce sont des bons moments. On a aussi fait une super saison l’année passée… Même si malheureusement, le match s’est soldé par une défaite, j’étais très fier de porter le brassard de capitaine de mon club formateur pour la première fois. C’était un honneur. »
SON BUT PRÉFÉRÉ
« Celui de Lorient cette année à la Mosson (victoire 2-1). On n’avait pas encore gagné depuis le début de saison, on ouvre le score, on se fait rejoindre et puis je marque ce 2e but qui nous a vraiment fait du bien. D’ailleurs, on le voit quand je le fête à quel point sur le coup je relâche toute la frustration accumulée depuis des mois. Ce n’est pas le plus beau but de ma carrière mais c’est le plus important. »
SON MATCH EUROPÉEN
« C’était en Ligue des Champions le 21 novembre 2012 sur la pelouse d’Arsenal. Jouer contre cette équipe qui me faisait rêver quand j’étais gamin, c’était quelque chose de très fort. J’ai vraiment envie de rejouer les matchs comme ceux-là. Rien que d’entendre cette musique de la Ligue des Champions quand tu rentres sur le terrain... D’ailleurs, c’est le seul maillot que j’ai encadré chez moi. »
