Formée au MHSC, la jeune défenseur de 19 ans joue de plus en plus régulièrement cette saison en D1. Portrait de ce talent en devenir de l’équipe féminine montpelliéraine qui reçoit Arras ce dimanche à Grammont (14h30, 16e journée de D1)
Dans la famille de la section féminine du MHSC, je demande la benjamine… Bienvenue donc Sakina Karchaoui, la petite dernière du groupe héraultais qui a paraphé son 1er contrat fédéral en début de saison. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette joueuse qui a fêté ses 19 ans en début de semaine – ce qui en fait la plus jeune joueuse de l’effectif de D1 – apparait être bien plus qu’un élément de complément en devenir puisqu’elle a déjà disputé 9 rencontres depuis l’ouverture du championnat.
Née à Salon de Provence, Sakina Karchaoui a grandi au quartier des Terrasses à Miramas. « Je jouais avec les garçons dans mon quartier, c’est comme ça que j’ai commencé, se souvient-elle. A l’école j’étais assez sérieuse mais j’avais hâte d’être à la récré pour jouer au foot, j’étais même un peu « garçon manqué » comme toutes les footeuses je pense. »
Une activité de loisir qui s’est rapidement transformée en passion. « Un jour, le père de ma meilleure amie m’a demandé si ça m’intéressait de faire du foot en club et j’ai accepté, raconte-t-elle. J’avais 10 ans ». Deux ans plus tard, « Saki » rejoignait le MHSC. « Je suis allée à une détection organisée sur l’ancien terrain synthétique n°5 de Grammont et j’ai été prise »
S’en suivent des années de formation au MHSC passées entre les études et les belles aventures sportives. « J’en garde de super souvenirs, raconte Sakina, l’ambiance avec les copines, les résultats, on avait gagné des championnats UNSS… Une belle époque. »
En club, cette milieu de terrain défensive de formation reconvertie latérale gauche et qui joue également parfois un cran plus haut dans son couloir, gravit tous les échelons sans faire de bruit. Ses qualités de dribbles, d’explosivité, de vitesse et de percussion en font l’un des plus grands espoirs de la formation montpelliéraine… Lancée en D1 en 2011-2012 contre Vendenheim, elle gagne ensuite deux titres avec les U19 du club montpelliérain aux côtés de ses coéquipières actuelles Sandie Toletti, Solène Durand, Claire Lavogez, Meryll Wenger et Lindsey Thomas. A cette occasion, son potentiel tape dans l’œil du futur entraîneur de la D1, Jean Louis Saez qui l’aligne à 6 reprises la saison passée et la titularise même lors de gros matchs contre le PSG et Juvisy. « C’était une belle marque de confiance, reconnait la latérale gauche montpelliéraine, avec le recul, Le coach m’a fait confiance même sur des gros matchs ça fait plaisir. Parfois je me dis que je me mettais sans doute trop de pression alors qu’il ne faut pas… Maintenant j’entame les matchs plus sereinement. »
Cette saison justement, la n°26 montpelliéraine qui vient tout juste de fêter son 19e anniversaire semble avoir franchi un palier. Après un début de saison gâché par une blessure aux quadriceps, Sakina – qui a paraphé un premier contrat fédéral en début de saison – revient en forme et vient d’enchaîner 4 titularisations consécutives toutes compétitions confondues sur les 4 premiers matchs de l’année civile 2015. « En début de saison c’était difficile reconnait-elle. Je ne jouais pas trop puis je me suis blessée, mais depuis quelque temps je joue plus régulièrement et ça me fait plaisir. » Une progression que l’intéressée, milieu de terrain de formation et qui n’évolue en défense que depuis peu doit autant à son adaptation à la D1 qu’à son assimilation des tâches défensives. « En u19 tu as le temps de contrôler, de regarder, de dribbler alors qu’en D1, il faut se décider et enchaîner plus vite, c’est plus physique aussi, si tu ne lâches pas ton ballon assez vite on te rentre dedans j’ai dû faire un effort à ce niveau-là, poursuit-elle. Concernant le poste, j’arrive à m’y adapter et je commence à l’apprécier car au début j’avais pas mal de difficultés notamment au niveau du positionnement mais j’essaie de me corriger petit à petit et j’espère ne plus faire ces erreurs. Je dois également progresser au niveau de ma vision du jeu. Je dois voir plus vite. »
Autre particularité, Sakina est (avec Valérie Gauvin) une des deux joueuses de l’effectif de D1 à être née en 1996, donc à être encore éligible pour pouvoir jouer avec l’équipe U19 du MHSC, actuellement en course pour décrocher la tête de son groupe et ainsi pouvoir disputer la phase finale. Déjà alignée à plusieurs reprises dans cette catégorie, elle porte un regard avisé sur ce double objectif, elle qui a déjà remporté le challenge national U19 à deux reprises « L’équipe est jeune et moins expérimentée que la génération 1994-95 mais il y a beaucoup de qualité dans ce groupe et j’espère qu’on ira le plus loin possible avec cette équipe. » En attendant, c’est bel et bien avec l’équipe de D1 que Sakina Karchaoui devrait évoluer ce week-end. Ce sera face à Arras dans le cadre de la 16e journée de championnat. « C’est un match important comme le seront toutes les autres rencontres jusqu’à la fin, conclut la latérale montpelliéraine. Il faut qu’on gagne, tout simplement. On est sur une bonne série, l’équipe reprend confiance et il faut tout faire pour que cela se poursuive. » De bonnes performances pourraient lui permettre de postuler pourquoi pas à une place à l’Euro des moins de 19 ans avec l’équipe de France, si les Bleuettes se qualifient à l’issue du prochain tour élite programmé entre le 4 et le 9 avril et au cours duquel les Bleuettes affronteront la Russie, l’Islande et la Roumanie. Mais en attendant, la jeune latérale montpelliéraine doit poursuivre sa progression avec le MHSC… Et elle a le potentiel pour y parvenir.
