Vainqueur de Toulouse Rodéo samedi (6-0), l’équipe réserve du MHSC a assuré du même coup son accession en CFA, à une journée de la fin du championnat. Retour sur cette aventure avec le coach montpelliérain, Fabien Lefèvre.
Quel est votre premier sentiment sur cette montée en CFA ?
Je suis très fier d'avoir réussi cette accession d’un point de vue collectif. Cette montée, c'est le succès d'une équipe au sens large c'est-à-dire les joueurs, le staff, les dirigeants et toutes les personnes qui ont participé de près ou de loin à cette accession. Sur un plan technique et humain, l'amalgame s'est vite réalisé. J'ai aussi une très grosse pensée pour les joueurs. Les jeunes nous ont apporté leur fraîcheur, leur vitesse, ils ont effectué de gros efforts et ont souvent fait la différence notamment en fin de match. Nous avons gagné beaucoup de matchs grâce à eux. Quant aux pros, je leur tire un grand coup de chapeau car je sais pour l'avoir vécu en tant que joueur que, ce n’est pas simple de « redescendre » en réserve. Ils ont été exemplaires en termes de jeu, d’implication et d'état d'esprit. Ils ont amené une rigueur et une assise qui ont été très précieuses.
Le fait que vous ayez vécu cette situation en tant que joueur pro qui redescendait en CFA a-t-il joué dans votre discours ?
Peut-être. Disons que, pour l'avoir vécu, je sais ce qu'ils peuvent ressentir. D'entrée, j'ai essayé de leur faire comprendre que je ne voulais pas qu'ils viennent en CFA2 à reculons, qu’ils ne le ressentent pas comme une obligation et que je pouvais comprendre leur situation. Maintenant, la seule chose que je leur ai demandé, c'est que s'ils acceptaient de venir ils se donnent à fond. J'ai essayé de jouer sur cet aspect-là et cela a bien fonctionné. Je leur ai dit que j'avais confiance en eux et ils me l’ont bien rendu. Finalement, ma chance a été d’avoir des hommes droits et honnêtes avec un état d’esprit exemplaire.
Et concernant les jeunes ?
J'avais la chance de les connaître pour les avoir côtoyé dans différentes catégories de jeunes. Quand on arrive à cet âge-là, les jeunes sont pour la plupart à la fin d'un cycle de formation. Sur le plan footballistique l’aspect technique, la vitesse, je ne me faisais pas de souci quant à leur facultée à s'adapter au championnat de CFA2 ; là où l’on pouvait éventuellement avoir des doutes c'est sur l'aspect physique et celui de l'engagement face à des équipes qui ont globalement un effectif plus âgé et plus expérimenté que nous. Nous avons eu la chance de tomber dans un groupe Sud-Ouest où ça jouait plutôt bien au ballon et où il n'y avait pas vraiment d'atmosphère compliquée à gérer. Ça été plus facile pour eux. Les garçons ont su être à l'écoute et se mettre au niveau, et l'amalgame avec les pros s'est rapidement fait. Tout le monde a été dans l'esprit, et je pense que c'est une grosse part de la réussite de notre championnat.
Si vous deviez analyser la saison, comment le feriez-vous ?
Le début a été très positif avec quatre victoires une défaite lors des cinq premiers matchs avant de connaître une période plus poussive en septembre octobre où nous avons enchaîné trois défaites et quelques nuls pour nous retrouver à la 4e place. C'est sans doute dû au fait que je devais m'adapter. J'avais des convictions mais ces dernières n'étaient peut-être pas les bonnes. J'ai eu une grosse remise en question et nous avons pris l'option de changer de schéma tactique pour trouver un meilleur équilibre. Les garçons étaient dans l'esprit, mais nous n'arrivions pas à être décisifs autant sur l'aspect défensif qu'offensif. Les joueurs ont bien adhéré à ce nouveau système et nous n'avons plus perdu de matchs depuis le mois de novembre.
À Noël vous étiez à dix points de la première place. Quel a été votre discours à ce moment-là ?
J'y ai toujours cru car, même si Limoges avait 10 points d'avance, nous étions deux ou trois équipes à pouvoir espérer décrocher la place de meilleur second. Mon objectif était d'ailleurs cette deuxième place. Même si c'était difficile, la direction du club avait mis beaucoup d'exigences et espérait que l’on monte donc on se devait de faire le maximum. Le tournant a vraiment été le succès contre Limoges à domicile (4-1) après lequel nous avons réussi à enchaîner les bons résultats. Chacun a fait le maximum et a tenu son rang.
À titre personnel, c'était votre première saison à la tête d'une équipe séniors. Comment l'avez-vous vécue ?
Le Président nous avait dit en début de saison que ce serait très difficile de monter mais qu'il souhaitait que l'on termine dans les trois premiers. De mon côté, j'ai toujours été dans l'objectif d'aller le plus haut possible comme c'était le cas avec les jeunes. Il y a eu plusieurs facteurs qui se sont bien imbriqués : le travail, l'implication de tous, un peu de réussite aussi. La différence avec les jeunes ? Je dirais la gestion des joueurs professionnels qui redescendent jouer avec nous. C'était une découverte pour moi et cela s'est plutôt bien passé. J'espère qu'il en sera de même la saison prochaine. J'avais vécu une montée en tant que joueur, c'est aussi quelque chose de fort en tant qu'entraîneur. C'est une aventure humaine, avec un groupe, un staff et un club tout entier. Ça ne s'arrête pas au terrain. La formation c’est aussi un travail collectif de tous les éducateurs qui ont côtoyé ces jeunes au fil des années. C'est aussi une fierté pour moi d'avoir réussi cette montée avec mon club formateur auquel je suis très attaché.
Commencez-vous à penser à la saison prochaine ?
Bien sûr que j'y pense. Ce sera un niveau différent, une nouvelle aventure, mais pour l'instant on savoure ensemble cette montée car honnêtement je ne pensais pas y arriver. Il reste un match à jouer (à Bergerac ce week-end) on va profiter jusqu'au bout.
Un dernier mot pour conclure…
Je félicite tout le groupe et le staff, tout simplement. Les jeunes ont donné le maximum, y ont cru jusqu'au bout, se sont battus, nous ont aidé à gagner beaucoup de matchs… De leur côté, les pros ont joué le jeu dans la rigueur et l'état d'esprit. Ce n'est jamais facile pour un pro de « descendre » en réserve et ils l'ont fait et bien fait, même si certains savaient qu'il quitteraient le club en fin de saison. Je leur tire un grand coup de chapeau. Je tiens à remercier aussi les dirigeants qui m'ont fait confiance, le coach et le staff de l'équipe première qui, à un moment donné décisif pour nous, ont accepté de laisser à ma disposition certains joueurs alors qu'ils auraient pu leur donner du temps de jeu à l'étage supérieur. Cette montée était une belle aventure au niveau du football mais aussi sur le plan humain.
