Probablement titularisé lundi soir en Coupe de France contre Tours, le gardien montpelliérain évoque cette rencontre ainsi que son attachement au club montpelliérain.
Laurent, comment abordes-tu ce 16e de finale de Coupe de France face à Tours ?
La Coupe, c'est indéniable on la joue à fond. Ensuite, il est certain qu'il est beaucoup plus appréciable de l'aborder dans la place où nous sommes aujourd'hui en championnat. Maintenant il ne faut pas prendre cette rencontre avec de l'euphorie mais l’aborder le plus sérieusement possible. Coupe et championnat sont deux compétitions bien différentes. La Coupe fait partie de nos objectifs et il est vraiment important de la jouer à fond, d'abord parce que nous avons vécu de super moments dans une autre coupe l'année passée et ensuite car le groupe est très étoffé et que cette compétition permet à des joueurs qui ont moins de temps de jeu de pouvoir jouer.
De ton côté, on imagine que cette compétition a un goût particulier ?
Oui, c'est particulier. Du fait que je joue moins souvent, je suis forcément très attendu. C'est d'autant plus stressant pour moi mais c'est surtout et avant tout un plaisir. On l'a vu l'année dernière en Coupe de la Ligue, si on a l'opportunité d'aller jusqu'au bout, la Coupe procure des moments inoubliables. L'année dernière, même si nous avons connu une fin de saison difficile après le revers en Finale, ce parcours en coupe nous a apporté beaucoup d'expérience. Désormais on sait ce qu'il faut reproduire et ne pas reproduire. Nous en avons tiré les enseignements.
Quels sont ces enseignements ?
La saison dernière nous avions beaucoup misé sur cette coupe car ça faisait longtemps que le club n'en avait pas disputé une et ensuite parce que bon nombre des membres de l'effectif n'avaient jamais disputé de finale de Coupe. Ce revers en finale nous avait mis un sacré coup sur la tête et ensuite nous avions mis un peu de temps nous en relever. Le plus grand enseignement à tirer, c'est que cela reste la coupe et que le championnat demeure primordial. Si par bonheur on peut engranger pas mal de points et être bien placé en championnat, on sait que l'on ne peut pas le gaspiller après avoir vécu une finale de coupe qui a tourné en notre défaveur.
Tu as disputé le début de saison comme titulaire avant de redevenir doublure. Comment vis-tu cela ?
C'est frustrant. Je mentirais si je disais le contraire. J'ai fait ce que j'avais à faire quand on a fait appel à moi et j'espère avoir fait du mieux possible. Ensuite, il y a des choix qui sont faits et il faut les respecter. Je ne veux surtout pas créer la polémique. Maintenant, je ne voudrais surtout pas que les gens pensent que le fait de rester ici sans jouer est un manque d'ambition de ma part. Pour moi c'est un défi car je veux jouer ici dans mon club formateur et je veux tout faire pour y arriver. Ça ne remet en aucun cas en cause mon attachement au Montpellier Hérault. Il en faudrait beaucoup plus pour atteindre ce genre de sentiment vis-à-vis du club.
Quel regard portes-tu sur l'équipe et son parcours depuis le début de la saison ?
Certains disaient que l'on ne s'était pas trop renforcé cet été. De mon côté, je pense que ceci est plus une force de notre part. Nous avons gardé la majeure partie du groupe. Avec les années, les joueurs prennent plus d'automatismes entre eux, d'autres confirment aussi leur potentiel. Le plus dur dans le football c'est de créer une âme de groupe, et ensuite de savoir la conserver. Là-dessus, il faut tirer un coup de chapeau aux dirigeants qui ont fait les efforts nécessaires pour construire et conserver ce groupe.
On voit aussi que les jeunes qui rentrent en jeu à l'instar de Cabella ou Stambouli contre Lyon sont tout de suite à l'aise. Comment expliques-tu cela ?
C'est tellement compliqué le football (rires). Plus sérieusement, je pense qu'il n'y a pas de hasard. S'ils sont à l'aise dès qu'ils rentrent, c'est avant tout parce que ce sont des garçons bons techniquement qui sont à l'écoute et qui ont une bonne mentalité. Cela fait également plusieurs saisons qu'ils sont avec nous dans le groupe, mais surtout ils sont formés au club. Il ne faut pas oublier tout le travail qui a été effectué tout au long de leur formation par des gens comme Fabien Lefèvre, Frédéric Mendy et bien évidemment beaucoup d'autres car il m'est difficile de tous les citer. Tous ces formateurs-là ont joué ici, ont porté le maillot de notre club et ont cette mentalité qui est propre au MHSC. Ils savent inculquer à leurs jeunes cet esprit et ces vertus qui font la force du club. Du coup, quand ils se retrouvent dans le groupe pro, ils adhèrent forcément au projet de vie du groupe et adhèrent tout de suite à l'état d'esprit du Montpellier Hérault.
Comment définirais-tu cet état d'esprit ?
L’idée, c'est de bien vivre ensemble, connaître le club, son histoire respecter ce maillot, connaître la mentalité et l'état d'esprit qui fait la force de ce club depuis des années. Jouer ici, c'est un état d'esprit, une mentalité à part entière. En étant formé ici, les jeunes en sont forcément imprégnés et c'est ce qui fait notre force. Après, définir cet état d'esprit en quelques mots, c'est difficile. Ce qui est sûr, c'est qu'il ne faut pas le perdre. Il est clair que l'on ne peut également pas résumer le Montpellier Hérault sans évoquer Louis Nicollin. Quand on connaît un petit peu l'histoire du club, je pense qu'on lui doit à peu près tout. Il a conçu ce club avec des gens qui l’ont accompagné comme Bernard Gasset mais il reste le fondateur du club. De plus, il est tellement protecteur avec ses joueurs que nous le connaissons tous et que nous savons forcément qu'on lui doit beaucoup. Quand on se bat pour le maillot du Montpellier Hérault, on se bat pour lui aussi. C'est d'autant plus vrai aujourd'hui que la Coupe de France est une compétition qui lui tient vraiment à coeur.
Quel regard portes-tu sur ce match face à Tours ?
Ce sera un match très difficile face à une équipe de Ligue 2 qui nous attendra forcément de pied ferme puisque nous sommes bien placés en championnat. Je pense être bien placé pour avoir accueilli des équipes de Ligue 1 à la Mosson lorsque nous étions très mal placés en Ligue 2 et en avoir battu plus d'une malgré tout… donc je m'attends forcément à un match compliqué. À nous de faire le nécessaire pour obtenir notre qualification pour le prochain tour.
