Femme de Foot : Ophélie Meilleroux

A quelques heures du match face à Rodez, mhscfoot.com est allé à la rencontre d’Ophélie Meilleroux, ancienne de Nord-Allier arrivée cet été au MHSC.

On nous l’avait annoncée comme une gueularde, une fille qui en impose, qui parle fort et qui sait ou elle veut aller. Quelqu’un capable de vous interpeller sur le bord d’un terrain d’entraînement parce que vous ne parlez pas assez à son goût du foot au féminin… ça c’est côté pelouse apparemment. Avant de défier Rodez, ce dimanche pour le premier math de 2011, c’est souriante, calme et armée d’une toute petite voie douce qu’Ophélie Meilleroux est venue se prêter au jeu des questions réponses. Entre Docteur Ophélie et Miss Meilleroux, à vous de juger…

SON PARCOURS . – Née en 1984, Ophélie Meilleroux a tapé ses premiers ballons à l’âge de 7 ans dans le club de sa ville natale, l’EDS Montluçon « La passion du foot m’est venue comme ça, raconte-t-elle. Nous n’avions pas de grands footballeurs dans la famille mais ce sport m’a attirée tout de suite. Dans la cours d’école, dans la cité où je jouais, c’est vraiment le sport où je prenais du plaisir sans penser à rien d’autre… » Le début d’une belle histoire. Après avoir évolué jusqu’à 15 ans avec les garçons, c’est en disputant la Coupe Nationale qu’Ophélie est repérée. S’en suit le concours d’entrée à Clairefontaine. Celui-ci obtenu sans encombre, elle intègre ensuite la structure fédérale où elle effectue sa formation aux côtés des Diguelman, Dussang et autres fers de lance de sa génération. « Ces 4 ans là-bas m’ont enrichie, explique-t-elle. Je me souviens de certains entraînements avec nos aînées Lattaf et Bompastor. Quand on jouait contre elles, elles détestaient perdre, mais s’entraîner à côté de telles joueuses fait progresser ». De la joueuse lyonnaise, Ophélie Meilleroux a gardé cette mentalité très professionnelle, cette soif de vaincre, cette haine exacerbée de la défaite et un caractère bien trempé qui en a fait une patronne de vestiaires dans tous les clubs où elle est passée. D’abord à Soyaux pendant 5 saisons où elle « a vécu de bons moments avec un bon groupe et une 4e place à la clé. A cette époque le championnat était plus serré qu’aujourd’hui », puis à Nord Allier ces deux dernières saisons. « Mon passage là-bas m’a un peu frustrée, reconnaît-elle. Même si nous avions fait 2 belles saisons. J’avais envie de gouter au haut du classement, vivre une Coupe d’Europe et gagner des titres, ce que je n’avais jamais fait jusque là…  »

SON ARRIVÉE A MONTPELLIER. – Franchir un palier. C’est donc avec cet objectif qu’Ophélie a rejoint Montpellier cet été… Histoire de grandir mais aussi de réparer une anomalie du destin… Celle d’être l’une des (très) rares joueuses de l’Equipe de France à n’évoluer ni à Lyon, ni au MHSC, ni au PSG ou à Juvisy. « Quand j’ai eu ma rupture des ligaments croisés du genou, très peu de clubs ont continué à me contacter, explique-t-elle. J’ai préféré aller dans un club de milieu de tableau pour être bien dans ma tête, près de la famille et récupérer mon niveau petit à petit ». Pour mieux rebondir… Contactée par les 4 grands durant l’été, c’est finalement à Montpellier qu’elle a posé ses valises après avoir été à deux doigts de signer à Lyon. « C’était assez difficile de faire un choix, reconnaît-elle. J’ai pesé le pour et le contre et j’ai choisi Montpellier. » L’aspect sportif, le soleil, le fait que le MHSC possède de belles équipes de jeunes sont autant d’atouts qui ont joué en faveur du club pailladin… « L’aspect professionnel a aussi beaucoup pesé, reprend Ophélie Meilleroux. Depuis l’âge de 19 ans où je suis sortie de Clairefontaine, j’ai toujours eu l’habitude de travailler et je ne me voyais pas ne faire que du foot du jour au lendemain, même si au départ l’idée pouvait être plaisante. Je pense aussi à l’après foot. Je tenais à garder une situation professionnelle pour me stabiliser durablement. Aujourd’hui, la plupart des jeunes voient l’aspect financier et le plaisir de ne faire que du foot, mais une simple blessure peut tout remettre en question il ne faut pas l’oublier ».
Sur le terrain, Ophélie Meilleroux avait une lourde tâche, celle de succéder à Sabrina Viguier qui a été la patronne de la défense du MHSC pendant 4 saisons sans aucune fausse note et avec une mentalité irréprochable. Le départ à Lyon de cette dernière laissant un grand vide, Ophélie se voyait proposer un sacré challenge. « Je suis un peu gueularde et assez exigeante avec moi-même et avec le groupe, explique-t-elle. J'ai un caractère fort je pense que ça se ressent sur le terrain. Je me suis toujours fixé des objectifs personnels et collectifs. Je suis mauvaise perdante, je déteste perdre. »
Une mentalité de gagnante et un caractère bien trempé qui lui ont notamment valu de porter le brassard de capitaine partout où elle est passée depuis l’âge de 16 ans. Ce vécu, cette expérience et cette propension à prendre ses responsabilités et à encadrer les jeunes sont autant d’atouts précieux au sein d’une équipe montpelliéraine assez jeune. Un effectif et un club qu’Ophélie Meilleroux découvre avec plaisir « Montpellier est un club qui a des ambitions, qui donne les moyens aux joueuses d’être performantes et qui essaie de nous mettre dans les meilleures conditions possibles. Il y a des qualités chez les jeunes, ça promet pour l’avenir », explique Ophélie Meilleroux. Solide et exigeante envers elle-même, cette dernière explique cependant « que mon début de saison est moyen. J’ai eu quelques soucis de genou. Je sais que je ne suis pas 100 % ça me frustre un peu mais j'essaie de donner le maximum. », assure-t-elle. Je pense qu'on peut décrocher une Coupe d’Europe. Il y a la place. Nous avons de la qualité mais après, ça va se jouer au mental. »
Au bout d'une demi-saison dans l'Hérault, Ophélie Meilleroux ne regrette pas son choix. « La première partie de saison a été positive même si on a toujours en travers de la gorge le faux-pas contre Saint-Étienne. On va essayer de faire une seconde partie de saison qui soit la meilleure possible ». Et ce 2e acte débute ce dimanche (15h) à Sussargues avec la réception de Rodez (5e). Un promu pas tout à fait comme les autres « Rodez est une équipe dont il faut se méfier. C’est une équipe qui possède de jeunes joueuses de talent et un entraîneur de qualité qui semble faire du bon boulot. Si elles sont 5e du championnat, ce qui est assez rare pour un promu, ce n’est sans doute pas un hasard, reconnaît Ophélie Meilleroux. Elles ont aussi dans leurs rangs des anciennes joueuses montpelliéraines qui auront sans doute un petit esprit de revanche face à leur ancien club. A nous de prendre ce match très au sérieux Il va falloir sans doute essayer de marquer rapidement mais si nous n’y arrivons pas, il faudra vraiment prendre notre temps, ne pas s’énerver et essayer de développer notre jeu comme nous sommes capables de le faire. ». Quant au retour à la compétition après les Fêtes de fin d'année, l'Internationale montpelliéraine ne la craint pas plus que cela  mais reste vigilante « Retrouver le rythme de la compétition ne va pas être évident, c’est vrai même si nous avons repris le chemin de l’entraînement dès le 27 décembre, rien ne remplace les matchs. On a vraiment hâte de rejouer ».

LA VIE EN DEHORS DU FOOT. – Le contraste est saisissant. Véritable patronne sur le terrain, Ophélie Meilleroux est tout aussi effacée en dehors. Calme, posée, voix douce, la native de Montluçon n’est pas du genre à faire du bruit. Elève sérieuse, titulaire d’un bac STG, elle se définit comme « une enfant sage à l’écoute de ses parents, respectueuse un peu casse cou de temps en temps ». La Famille… Voilà un thème qui tient vraiment à cœur à l’Internationale tricolore. « Voir mes parents heureux est une chose essentielle à mon bonheur » assure-t-elle. Pour le reste, Ophélie est une fille rangée. Côté professionnel, elle travaille au service de la surveillance de la voie publique de la mairie de Montpellier au niveau administratif. « Après avoir travaillé dans la Gendarmerie et la Police municipale, je découvre de nouveaux domaines. C’est intéressant » conclut-elle. Sur le plan perso, cette fan de Christophe Maé et de Jenifer se définit comme une fille « plutôt solitaire qui aime bien être chez moi, rester tranquille. Je ne sors pas souvent même si je me force un peu depuis que je suis arrivée pour rencontrer du monde. » En plus de faire les boutiques et partager quelques restos que ce soit avec les collègues du boulot ou les filles du foot, Ophélie partage deux passions plus personnelles : la pêche en été avec son père et pomponner son chien Dyouk… Deux activités plutôt calmes qui contrastent avec son hyperactivité sur le terrain. Docteur Ophélie, Miss Meilleroux, telles sont les deux facettes d’un personnage qui gagne à être connu.

Du Tac au tac
Si tu devais citer
- Une de tes qualités, sur le terrain : battante
- en dehors du terrain : à l’écoute
- Un défaut sur le terrain : gueularde
- en dehors : trop exigeante
- Son plat préféré : Le paté aux pommes de terre de ma mère
- Celui que vous ne devez pas lui préparer si vous l’invitez à diner : Les salsifis
- Son pêché mignon : Les desserts
- Son rêve : Que mes parents vivent le plus longtemps possible et qu’on partage plein de choses ensemble
- Comment elle se voit dans 20 ans : je me projette pas jusque là je vis au jour le jour. Déjà, le bonheur et la santé de mes parents suffit à mon bonheur, après on verra
Plutot
• Jenifer ou Mylène Farmer : Jenifer
• Raclette ou salade : Salade
• Rap ou Rock : Aucun des deux ; chanson française
• Lecture ou DVD : DVD
• Shrek ou l’age de glace : Shrek
• Milan AC ou Inter Milan: Inter Milan
• Ville ou campagne : Campagne
• New York ou Tokyo : New York
• Mexes ou Rami : Mexes
• Pekin Express ou Nouvelle Star : Nouvelle Star
• Dr House ou Mafiosa : Doctor House
• Tim Burton ou Martin Scorcese : Martin Scorcese