MHSC 0-2 Chelsea : Coup de Blues mais pas encore coup d'arrêt

Battues 2-0 à domicile par des londoniennes efficaces et réalistes, les Montpelliéraines devront réaliser l'exploit dans une semaine à londres pour poursuivre leur route sur la scène européenne

La musique d’entrée des joueuses n’est pas tout à fait la même que chez son homologue masculine, mais il règne toujours dans ces matchs de Ligue des Champions une ambiance particulière où l’odeur de la pelouse humide, le bruit des crampons et celui du ballon qui claque au moment des frappes de balles se mêlent à une adrénaline aussi agréable que difficile à décrire. Comme si l’ambiance européenne créait un mélange d’envie, de plaisir, de pression et d’excitation. Alors quand, en plus de ça, c’est le prestigieux club de Chelsea qui débarque à La Mosson pour un quart de finale aller de la Ligue des Champions féminines, cela rajoute encore un peu plus à l’évènement. Le public montpelliérain ne s’y est d’ailleurs pas trompé en venant copieusement garnir les travées de La Mosson mercredi soir.

Côté compos, pour contrer l’armada londonienne et ses 25 internationales (13 Anglaises et 12 Etrangères), le coach montpelliérain Jean-Louis Saez avait misé sur du classique avec un 4-4-2 où figuraient le quatuor défensif Torrent, Dekker, Sembrant, Karchaoui juste devant la gardienne américaine Casey Murphy ; le milieu de terrain axial était confié au duo Torrecilla – Toletti tandis que Cayman, Veje, Tonazzi et Jakobsson se voyaient confier l’aspect offensif.

Organisées autour d’une défense à 5, les joueuses de Chelsea ont réalisé la première période qu’on attendait. Si elles concédaient une première occasion sur une tête de Torrecilla captée de justesse par leur gardienne (7^e), les Londoniennes livraient un match solide et laissaient le ballon aux Montpelliéraines pour mieux les contrer. Sans une grande Casey Murphy, cette tactique faillit d’ailleurs être payante. La gardienne américaine du MHSC s’interposait d’abord sur une frappe croisée d’Ericsson (14^e) puis sur une tentative de Spence consécutive à un centre de Bachmann (18^e). Echaudées, les Héraultaises tentaient de repartir de l’avant sans trop s’exposer. A l’issue d’un beau mouvement conclu par un centre de Laëtitia Tonazzi, Sofia Jackobsson était un brin trop courte (28^e). Les joueuses de Jean-Louis Saez se créaient même une ultime occasion, mais, à l’issue d’un gros cafouillage, la défense anglaise se dégageait à grand peine (38^e). A la pause, ce quart de finale aller était toujours aussi indécis.

Malheureusement, les Montpelliéraines allaient être cueillies à froid dès la reprise. Servie en profondeur par Kirby, Ji plaçait le ballon hors de portée de Casey Murphy (0-1, 48^e). Si les Héraultaises réagissaient quasiment dans la foulée, Sofia Jakobsson buttait sur sa compatriote suédoise Lidahl (51^e). Dès lors, l’équation qui se posait était aussi simple à décrire que difficile à résoudre : comment contourner le mur londonien sans trop se faire aspirer et contrer ? Le premier élément de réponse n’était pas des plus rassurants lorsque Bachmann voyait sa tentative détournée par le poteau (57^e), mais ce montant-là laissait les Pailladines dans le match avec un seul but de retard au tableau d’affichage. Bachmann, encore elle, mettait au supplice l’arrière garde héraultaise, mais la Suissesse ne trouvait pas le cadre (63^e). Sofia Jakobsson sonnait bien la révolte mais ses accélérations et ses centres ne trouvaient pas preneuses. Et lorsque Katrine Veje trouvait le poteau sur une très belle frappe à ras de terre, (69^e), on se dit que les Languedociennes n’étaient vraiment pas vernies. Malgré ce, les équipières de Sandie Toletti – très active dans l’entrejeu, autant à la récupération qu’à la construction – donnaient tout pour faire basculer le sort du bon côté. Malgré de nombreux efforts et plusieurs opportunités, les Montpelliéraines n’y sont pas parvenues. Pire, lorsque Cuthbert doublait la mise sur un corner d’Ericsson, la soirée difficile virait au scénario d’un mauvais polar. Battues 2-0 à domicile, il reste cependant encore 90 minutes aux Montpelliéraines pour renverser la tendance et faire que ce coup de blues ne soit pas un coup d’arrêt… Et même si la mission ne s’annonce pas aisée, les Héraultaises ont suffisamment de talent et de solidarité pour ramener la qualification du Royaume de sa Majesté. Rendez-vous mercredi prochain à Londres pour tenter de réaliser l’exploit. Tout est encore possible