samedi soir à la mosson, un grand homme de l’histoire de La Paillade va tirer sa révérence avec le maillot de montpellier. En plus de 20 ans de présence quasi-ininterrompue au club* Laurent Pionnier a vécu beaucoup de choses sous le maillot héraultais. Tout a été dit et écrit sur ce personnage haut en couleurs et aucun article ne pourra refléter l’intégralité des facettes de Laurent Pionnier. Alors, à l’heure des hommages, ce sont 4 joueurs du club (deux anciens et deux recrues), qui ont pris la plume pour évoquer leur coéquipier. En toute simplicité.
Ruben Aguilar : ‘‘Lolo, mon compère’’
« Il y aurait tellement de choses à dire sur Lolo… Quand on me parle de lui je réponds tout de suite que c’est un mec en or tout simplement. Pour ma part, je suis arrivé au mois de juin à Montpellier et il m’a directement pris sous son aile et m’a demandé si j’avais besoin de quoi que ce soit. Je sais qu’il le fait d’ailleurs avec tous les nouveaux et je trouve formidable que quelqu’un prenne les choses en mains dans le vestiaire quand tu arrives. Ça pose le personnage. Nous avons sympathisé assez rapidement. C’est un super mec, quelqu’un sur qui on peut compter. Tout le monde l’adore dans le vestiaire. J’espère qu’il continuera à s’épanouir d’un point de vue personnel et professionnel. Je sais aussi que c’est un super père de famille et qu’il continuera de l’être. Une anecdote ? J’en aurai deux : Assez rapidement il m’a surnommé « son compère » et moi aussi du coup. Je n’aurais jamais utilisé cette expression-là auparavant. La seconde, c’est que j’ai quand même réussi à lui mettre quelques buts à l’entraînement, notamment un qui me vient directement à l’esprit : C’était la veille du match contre le PSG au Parc des Princes. Je lui avais mis une grosse frappe, le ballon était rentré mais je m’étais un peu déchiré le muscle sous l’épaule et je n’ai pas pu jouer le match du lendemain. Du coup, je peux juste vous confirmer un truc : C’est dur de lui marquer un but et en plus ça fait mal, ça fait mal ! (sourire) »
Vito Hilton : ‘‘soirée lilloise et café du matin’’
« Je me souviens de mon premier match sous les couleurs de Montpellier. C’était à Lille, durant l’été 2011. L’aventure commençait à peine pour ce qui allait devenir cette fameuse année du titre. Ce jour-là, Lolo était titulaire et avait fait un match extraordinaire. C’est l’image que je garderai de lui car il a montré sur ce match là qu’il était un très bon gardien. Il y en a eu d’autres bien sûr où il a été très bon mais celui-là a une saveur particulière. Je connais Lolo depuis mon arrivée à Montpellier, j’ai pu le connaître un peu plus au fil des années et c’est quelqu’un que j’apprécie énormément. C’est un exemple à suivre pour tous les jeunes. C’est quelqu’un d’exceptionnel. Il a passé 20 ans ici, c’est une vie et je lui tire un grand coup de chapeau. Très peu de joueurs ont passé autant de temps au même endroit et il ne faut pas croire que c’est facile. Il faut prouver tous les jours, à chaque entraînement et il a été capable de le faire en ayant toujours la même passion pour le football et pour son club. Il s’est investi à 100 % tous les jours ; ça mérite un profond respect. Sur un plan plus personnel, je retiens notre petit rituel du café du matin où on se retrouvait ensemble avec Lolo, Souley et Daniel (qui nous rejoignaient même s’il n’en boit pas). Ce moment nous permettait de bien démarrer la journée. On sait tous qu’une carrière de footballeur va, un jour, devoir s’arrêter. Pour le lui, elle se termine aujourd’hui avec Montpellier et je ne sais pas s’il envisage de continuer sa carrière ailleurs ou pas. En tout cas, il a vaillamment défendu les couleurs du MHSC en se donnant à fond tous les jours. Ce n’est pas parce que son aventure ici se termine que tout est fini. Il a une belle vie devant lui. Même s’il ne sera plus avec nous dans le vestiaire, il ne sera jamais très loin de nous justement. Je ne lui souhaite que du bonheur.»
‘‘Souley’’ Camara : ‘‘On rigole beaucoup’’
« Quand je suis arrivé, je ne le connaissais pas très bien. Paradoxalement, on s’est beaucoup rapproché assez rapidement quand je l’ai blessé à la pommette lors d’un entraînement, ce qui l’avait éloigné des terrains pendant un certain temps. J’étais vraiment gêné, désolé même, et notre relation est devenue particulière à partir de ce moment-là. On en parle encore aujourd’hui d’ailleurs. On se chambre mutuellement avec Vito notamment. Les deux n’arrêtent pas de me lancer des piques mais c’est toujours bon enfant. On rigole beaucoup. Sportivement, lorsqu’on évoque Lolo, je pense aussi au match à Lille gagné là-bas en début de saison l’année du titre. Il avait réalisé un super match ce soir-là. Mais ce que je retiens en premier chez Laurent, c’est l’aspect humain. C’est une personne formidable qui aime aider les gens. C’est quelqu’un qui parle beaucoup dans un vestiaire mais qui parle bien surtout. Il a vraiment une bonne mentalité. Ce n’est jamais facile quand tu ne joues pas souvent et de voir une personne qui s’investit de cette façon-là, qui encourage vraiment ses équipiers même s’il ne joue pas, c’est très respectable. Quand on avait des moments difficiles que ce soit individuellement ou collectivement, il avait toujours les mots justes. Quand on luttait pour le maintien, que les supporters n’étaient pas contents, c’est lui aussi qui allait discuter avec eux. C’est d’ailleurs pour ça que j’aime l’appeler ‘‘Monsieur le Maire’’ (sourire). Là encore, il trouvait souvent les mots justes. Après, il me chambre souvent en me disant que mon meilleur pied c’est la tête, mais en réalité, à l’entraînement, je lui mettais la misère (éclat de rire). D’ailleurs, on n’a pas souvent joué l’un contre l’autre mais j’ai quand même réussi à lui marquer un but lorsqu’il était venu ici avec Libourne (en L2, en 2008). Plus sérieusement, quand on passe de longues années avec des gens, parfois on crée des liens avec le temps qui passe et, forcément, quand arrive le moment de partir, ça fait quelque chose. J’ai ressenti un sentiment similaire lorsque Cyril Jeunechamp et Marco Estrada dont j’étais très proche sont partis. Même si on dit souvent que ce n’est pas trop le cas, le foot c’est aussi l’amitié et l’amitié c’est quelque chose d’important. Il y aurait tellement de choses à dire sur Laurent et sur ce que je ressens aujourd’hui que c’est difficile de mettre des mots sur cette émotion et de savoir par où commencer. On a passé de très bons moments ensemble et je lui souhaite le meilleur pour l’avenir. »
Benjamin Lecomte : ‘‘Ah ces Parties de pétanque’’
« Si j’ai réalisé une belle saison, il a aussi sa part de responsabilité tout comme Teddy (Richert) et Dimitry (Bartaud) et je tiens à le remercier. De l’extérieur, Laurent avait l’image du taulier du club et de toute façon, c’est ce qu’il est puisqu’on ne passe pas 20 ans dans un club sans prendre un certain statut ; mais il ne le fait pas paraître. Comme certaines personnes ici, il n’a pas besoin de crier pour se faire entendre ou d’aller titiller qui que ce soit pour faire comprendre les choses. Cette année, il a eu un rôle très important par rapport à la vie de groupe. C’est fondamental dans un collectif. Entre nous, le courant est vite passé. Je ne suis pas quelqu’un de prise de tête, je suis naturel et j’aime les personnes entières. Laurent, quand ça va, il te le dit et quand ça ne va pas, il te le dit aussi. On fait un métier de rêve et ce n’est pas le genre de personne qui arrive à l’entraînement en tirant la gueule. C’est très appréciable. Sur le terrain, il est exemplaire et en dehors aussi. C’est pour ça que je l’ai tout de suite apprécié. La personne en elle-même est un mec en or par sa simplicité, sa générosité. Dans le milieu du foot, très sincèrement, c’est très rare de nos jours de trouver des gens comme ça, qui sont prêts à te rendre service et qui sont sincères. Dès mon arrivée ici, il m’a pris sous son aile pour me faire découvrir la ville, le club, les bons endroits… Pendant la préparation d’avant saison, on passait tous les soirs à jouer à la pétanque… J’ai plein de souvenirs avec lui et ce n’est pas fini. La vie continue et l’amitié aussi et je pense que les liens que j’ai pu tisser avec lui tout au long de cette saison vont au-delà de l’aspect sportif. Je lui souhaite de retrouver un projet qui lui corresponde car une personne comme lui mérite de vivre de belles choses. On parle aussi souvent de sa relation avec les supporters. Elle est très belle c’est vrai, mais dans la vie, on n’a rien sans rien. S’il a beaucoup reçu de leur part, c’est aussi qu’il a énormément donné. J’espère qu’on saura tous lui rendre hommage ce soir pour ce dernier match à La Mosson contre Troyes. »
*arrivé pour sa formation en 1997 il n’a joué que quelques mois sous un autre maillot, à Libourne Saint-Seurin entre janvier et juin 2008
