A ce jour, ils ont joué 170 matchs ensemble sous le maillot montpelliérain dont 157 en L1. Une longévité qui en fait un des duos phares du MHSC. Avec sincérité et humour, Daniel et Vito ont accepté d’évoquer leur complicité, sur le terrain comme en dehors.
Quel est votre meilleur souvenir en commun sur le terrain ?
Vitorino HILTON : Je dirais tous les matchs que nous avons pu gagner ensemble. Le premier souvenir qui me revient à l’esprit, même si je n’ai pas joué ce match-là, c’est la victoire contre le PSG en Coupe de France au Parc des Princes en janvier 2015. Ce jour-là Daniel m’avait fait plaisir en marquant de la tête et nous nous étions qualifiés. (Le MHSC est d’ailleurs le dernier club à avoir éliminé le PSG dans une coupe nationale)
Daniel CONGRÉ : C’est aussi contre le PSG mais c’était l’an passé lors de notre victoire contre eux à La Mosson (3-0) la saison dernière. En plus, ce jour-là, c’était la première fois que nous jouions à 5 derrière. Nous avions fait un sacré match.
Auriez-vous une anecdote l’un sur l’autre ?
Daniel sur Vito : Pourquoi c’est moi qui commence ? (Rires) ce n’est pas une anecdote mais c’est un fait réel. Ça s’est reproduit quelques fois pour lui mais ça s’est toujours bien terminé ; c’est que, malgré son âge, c’est le seul joueur que je connaisse qui, quand il se blesse, récupère le plus rapidement. Il a un métabolisme incroyable. Ça ajouté à son hygiène de vie et à son sérieux… En plus, quand on fait les stages de reprise en début de saison, il est à chaque fois affûté comme jamais. On dirait qu’il ne s’est pas arrêté !
Vito sur Daniel : Je vais te chambrer un peu, je suis obligé ; c’est quand je le vois faire des touches ! Avec son épaule, il fait toujours des touches bizarres et quand on ne le connaît pas, au début, on se demande ce qu’il fait (rires) il a une épaule qui ne suit pas l’autre !
Daniel : C’est vrai que mes deux épaules ne sont pas d’accord depuis un certain moment (rires).
Si vous deviez vous décrire dans le jeu, comment le feriez-vous ?
Daniel vu par Vito : Physiquement, Daniel est un monstre. Il est costaud, sérieux, il met beaucoup d’envie et de rigueur dans tout ce qu’il fait. Quand tu joues à côté de lui, tu as envie de te battre pendant 90 minutes. En plus, il est polyvalent : il peut jouer à tous les postes de la défense ce qui est une qualité énorme et un bien pour l’équipe. Il joue très bien des 2 pieds. Comme moi, il a eu des saisons difficiles mais nous avons toujours travaillé pour être encore plus performants la saison d’après. Aujourd’hui, on voit la saison que l’on fait avec l’équipe. C’est vraiment une superbe saison collectivement.
Vito vu par Daniel : Vito est un exemple à tous points de vue. Que ce soit dans l’envie, dans ses prestations, il est indiscutable dans l’équipe. C’est un joueur qui est sérieux, qui a beaucoup d’expérience mais tous les jours à l’entraînement il a le sourire, il a envie de progresser et de travailler. Il est souvent en salle. D’ailleurs, beaucoup de jeunes devraient prendre exemple sur lui. Honnêtement, c’est le joueur défensif avec lequel j’ai joué qui m’a le plus impressionné au cours de ma carrière. C’est une chance de jouer avec lui. J’espère que ça va durer encore quelques saisons.
Et dans la vie ?
Daniel : Vito est un mec top. C’est quelqu’un sur qui on peut compter, il ne va jamais trahir ses partenaires et je pense que, pour ses amis, ça doit être la même chose. Il a une famille magnifique. C’est une personne vers laquelle on a envie d’aller, avec qui on a envie de parler parce qu’il a un état d’esprit irréprochable. Dans le vestiaire, c’est un bonheur de l’avoir. En plus de ça, il a un côté franchement gentil et, malgré ce, il a la capacité de s’imposer. C’est un vrai leader pour nous.
Vito : Je considère Daniel comme un frère dans le vestiaire. C’est quelqu’un qui est très sérieux, qui a une très bonne hygiène de vie. Il fait tout pour être très performant. C’est quelqu’un de très joyeux. Nous faisons partie des premiers arrivés dans le vestiaire chaque matin. C’est un plaisir de voir mes coéquipiers à l’entraînement le matin, mais Daniel, Souley (Camara), Laurent (Pionnier), je les considère comme des frères. En plus, Daniel ne met pas trois heures à se coiffer le matin donc ça va (éclat de rire)
Daniel : Je ne peux pas mettre trois heures à me coiffer puisque je ne me coiffe pas avec ma coupe (rires). Vito, sa manie c’est le petit café du matin. C’est vrai qu’avec les anciens, boire le café ensemble le matin, même si, moi, je n’en bois pas, c’est un moment agréable à partager.
Que changeriez-vous l’un chez l’autre ?
Daniel : Sa nationalité peut-être pour qu’il puisse jouer en équipe de France au moins une fois. C’est tout, pour le reste je n’aurai rien à changer chez lui à part peut-être son âge. Je lui enlèverais quelques années pour qu’il dure encore plus longtemps !
Vito : Ça, c’est une question compliquée. C’est quelqu’un que j’apprécie énormément alors… Je changerai quand même peut-être sa coupe de cheveux. Depuis que je le connais il est comme ça ça le changerait un peu (sourire)
Et ce que vous ne changerIez pas ?
Vito : Le caractère de Daniel. Il est très agréable en dehors et très fort sur le terrain. Il ne lâche rien.
Daniel : Il y a beaucoup de choses que je ne changerai pas ; son jeu d’abord mais aussi sa gentillesse. C’est le joueur le plus expérimenté de l’équipe, il a une attention pour tout le monde dans le vestiaire et je trouve ça magnifique.
Votre plus mauvais match ensemble ?
Daniel : La défaite 5-1 à Lyon la saison dernière où Morgan (Poaty) se fait expulser en tout début de match. Après, notre seule motivation du match était de ne pas prendre de carton rouge. On ne languissait qu’une chose, c’est que ça se termine.
Vito : Pour moi aussi. Sur ce match-là, je ne faisais que dire à Daniel « Il ne faut pas en prendre 10.» Déjà que la saison n’était pas facile, se retrouver dans ce contexte là… On s’est arrêté à cinq mais ça reste une défaite lourde et qui a fait très mal.
On dit souvent qu’une charnière centrale doit être complémentaire. En quoi êtes-vous complémentaires justement ?
Vito : Avec Daniel, nous n’avons pas besoin d’énormément nous parler sur le terrain. On se connaît depuis très longtemps et un simple regard suffit pour que chacun sache ce qu’il attend de l’autre. C’est quelqu’un avec qui il est très facile de jouer. Il suffit qu’il me dise « Vito » ou que je lui dise « Dany » et il sait où et si il faut y aller, ça vient tout seul.
Daniel : Je le rejoins tout à fait. Nous sommes deux défenseurs expérimentés, on réfléchit quasiment de la même manière. Là où on est complémentaire aussi, c’est que je trouve que Vito a une très bonne qualité de relance, donc on peut s’appuyer sur lui. Il a une telle expérience qu’il sait reprendre en mains l’équipe quand il le faut.
En quoi le club a-t-il évolué depuis votre arrivée ?
Daniel : Je dirais d’abord dans ses structures d’entraînement. Je pense aussi dans le professionnalisme. Depuis le titre de champion, on sent que le club a la volonté d’aller de l’avant, de prendre un peu plus d’importance dans l’histoire de la Ligue 1. C’est vrai que, depuis 2 ou 3 saisons, nous avons un petit peu mal au niveau du classement.Cette saison est un peu l’aboutissement d’un redressement mais, malheureusement, ça arrive l’année où le Président nous a quittés. C’est une sorte d’hommage que nous avons essayé de lui rendre tout au long de la saison.
Vito : Je suis d’accord avec tout ce que Daniel a dit. Côté sportif, le club est en train de grandir et devient peu à peu un grand club. Cette saison est une année particulière pour nous et c’est vrai que l’on ne s’attendait pas à réaliser une saison comme celle que nous sommes en train de faire. Tout le monde s’attendait à ce que nous jouions encore le maintien car la saison dernière a été très très compliquée. Avec le décès du Président, c’était important de faire une belle saison pour lui rendre hommage et c’est ce que nous sommes en train de faire. À nous de la finir du mieux possible pour bien rendre hommage à notre Président disparu.
Quel regard portez-vous sur la saison de l’équipe ?
Vito : Dans l’ensemble, c’est une très belle saison même s’il est évident que nous aimerions être un peu plus proches ou déjà installés à cette fameuse 5e place. Il reste 4 matchs à jouer qui s’annoncent passionnants. On va se donner à fond sur ces dernières rencontres pour terminer au meilleur classement possible.
Daniel : Cette saison est très belle et il nous reste 4 matchs pour la rendre magnifique. Nous avons un objectif c’est de terminer européens ; c’est sûr que ça ne va pas être facile, on ne nous attendait pas là en début de saison mais on s’est donné le droit d’y être et on va tout donner pour arriver jusqu’à cette fameuse 5e place. Quoi qu’il en soit, on mérite de jouer ces places-là. Il nous reste quatre finales à disputer, qui plus est face à des concurrents directs dont Saint-Étienne ce soir. Ce sont des matchs super excitant à jouer oui on va tout faire pour atteindre cet objectif mais il va falloir être costaud.
Un mot sur Saint-Étienne, votre adversaire vendredi soir pour conclure...
Daniel : C’est une équipe qui revient de loin, qui vit une sorte de résurrection car ils étaient très mal placés il y a quelques mois encore et ils ont enchaîné de très belles performances avec beaucoup de victoires et, en plus, une belle qualité de jeu. Le changement d’entraîneur a été très positif pour eux. Ils sont dans la course pour l’Europe, donc ce sera un match difficile mais l’objectif c’est clairement de terminer devant eux mais également de gagner nos deux derniers matchs à domicile pour offrir 2 succès supplémentaires à notre public.
Vito : Ça va être un match très compliqué. Comme Daniel l’a dit, c’est une équipe qui est en pleine forme en ce moment avec un changement d’entraîneur très positif mais aussi l’arrivée de certains joueurs qui font que l’équipe tourne bien aujourd’hui. On a la chance de les recevoir, c’est à nous d’essayer de montrer que, nous aussi, nous avons une bonne équipe pour parvenir à les battre même s’ils sont dans une période très positive. On va tout donner pour décrocher une victoire et essayer d’être le mieux placé possible en fin de saison.
