Prêtée la saison dernière à Bâle pour gagner du temps de jeu, l’attaquante montpelliéraine a retrouvé le MHSC cet été. A l’aube de recevoir Rodez ce samedi (15h), elle revient sur cette aventure helvète, ce qu’elle en a retenu, et sur ses espoirs cette saison.
Partir pour mieux revenir. Voilà résumée en une phrase la pensée de Lindsey Thomas en juin 2015, lorsque l’attaquante de 21 ans a fait le choix de quitter le MHSC pour rejoindre le FC Bâle dans le cadre d’un prêt d’un an. De retour au Domaine de Grammont cet été, la Guadeloupéenne revient sur cette aventure Suisse avec beaucoup de satisfaction. « Ce prêt à Bâle m'a beaucoup servie, explique Lindsey. Je me suis beaucoup épanouie là-bas. J'étais partie pour avoir du temps de jeu, j'en ai eu, j'ai marqué des buts, j'ai gagné en confiance. Aujourd‘hui je suis plus sereine, plus mature. J'ai grandi et je reviens avec la volonté de faire une belle saison à Montpellier. »
Mais au fait, pourquoi avoir choisi cette option du prêt, aussi répandue chez les « garçons » que rare en football féminin ? « Je sortais d'une saison relativement compliquée, répond Lindsey. J'avais très peu joué. Psychologiquement je commençais à être un peu usée et quand le club m'a proposé d'être prêtée, j’ai accepté car je savais que cela allait me servir. Il fallait que je vois autre chose et surtout que j’enchaîne les matchs. Je ne regrette absolument pas ce prêt en Suisse. » Placée dans « une équipe assez jeune où la joueuse la plus âgée atteignait à peine les 28 ans », Lindsey y a réalisé une saison pleine terminant à la 3e place en championnat et échouant en demi-finale de la Coupe de Suisse, avec des statistiques plus qu’honorables pour une attaquante (24 buts, la moitié en championnat l’autre en coupe). « La vie en Suisse était très sympa. J’ai découvert de beaux paysages et des personnes qui m’ont bien intégrée. J’ai aussi appris l’Allemand, suffisamment pour me faire comprendre, sourit-elle. Sportivement, le championnat Suisse ressemble un peu au foot allemand avec cette mentalité de ne rien lâcher même si techniquement, par rapport à la France c'est un ton en dessous. C’est un bon championnat pour progresser où il y a beaucoup de de duels. Honnêtement, je me suis régalée. »
Un bonheur suivi d’un autre. Arrivée au MHSC à l’âge de 16 ans, Lindsey Thomas a retrouvé le club héraultais à l’intersaison à l’issue de son prêt. « C’est un plaisir de revenir, de retrouver le soleil, mon petit chez moi, ça me manquait un peu, reconnait-elle. J’ai retrouvé les filles du groupe avec plaisir, j’apprends aussi à connaitre celles que je n’avais pas encore croisée. Une année est passée mais rien n’a changé. Les conditions sont toujours aussi bonnes pour s’entraîner. C’est le top. »
Côté terrain justement, Lindsey n’a pas tardé à trouver le chemin des filets. Buteuse dès la 1ère journée à Metz, elle totalise déjà 3 réalisations en 5 matchs disputés depuis le début de la saison. Une chose est sûre, la n°24 montpelliéraine (le même numéro qu’avant son départ) est bien décidée à faire fructifier son prêt en Suisse, pour son plus grand bonheur et celui du MHSC. « Je veux montrer que je ne suis pas partie là-bas pour rien, que j'ai progressé, et que moi aussi j'ai ma place dans cette équipe », explique-t-elle tout en avouant que ce prêt l’a changée. « J'ai plus confiance en moi, je suis plus sereine et je pense que sur le terrain ça se voit un peu. Je suis plus sûre de mes qualités. Je prends les choses différemment et la pression n’est que positive. Mon 1er objectif est de gagner ma place mais si parfois je dois être sur le banc j'essaierai de faire le plus de différences possible dès mes entrées en jeu. Je suis déterminée. » Une détermination que Lindsey tentera de mettre à nouveau en application ce samedi contre Rodez. « Rodez est une équipe assez accrocheuse. Ce sera à nous de bien mettre notre jeu en place. Malgré le revers à Paris, on est dans une bonne dynamique. Dans les phases de transition, offensivement on est plus tranchante. On fait mal plus vite, on est plus efficace. Il faudra juste prendre ce match avec sérieux et essayer de débloquer la situation le plus rapidement possible. »
Un match face aux Aveyronnaises où les Montpelliéraines seront privées de Marion Romanelli, Sakina Karchaoui, Marie-Charlotte Léger et Valérie Gauvin, actuellement à la Coupe du Monde U20 avec l’équipe de France. Une compétition que Lindsey Thomas avait disputé en 2014 aux côtés de Sandie Toletti et Solène Durand, avec une médaille de bronze à la clé. « On avait vécu une très belle aventure, se souvient-elle. Participer à une compétition comme celle-là fait toujours quelque chose. Certes, je n'avais pas toujours le premier rôle puisque je n’étais pas toujours titulaire, mais vivre une compétition internationale permet d’engranger de l’expérience et de progresser. Tu ne peux en sortir que grandie et j’espère qu’elles iront le plus loin possible, poursuit Lindsey, également sacrée championne d’Europe avec les U19 en 2013. Pour en revenir à Rodez, il est certain que ces absences sont un manque mais on a un bon groupe donc peu importe les filles qui seront sur le terrain, on a toutes les qualités et capacités pour jouer. Je suis certaine que l'équipe qui sera alignée face à Rodez sera compétitive. » Rodez sera en tout cas une occasion de plus pour Lindsey de montrer sa valeur et pour l’équipe montpelliéraine d’atteindre ses objectifs. « Le groupe vit bien ensemble et je pense que ça se ressent sur le terrain. On a les principes de jeu et on essaie de les appliquer. L’objectif c’est de finir dans le top 3, souligne-t-elle. Sur un plan personnel, je vais continuer à travailler pour avoir un maximum de temps de jeu et être décisive. Atteindre la barre des 10 buts, ce serait très bien. » Ce serait en tout cas suffisant pour prouver que son prêt à bien été payant....
