Au gré d’un parcours jalonné de passages dans des clubs prestigieux, Stéphane Sessegnon s’est forgé une solide réputation de joueur confirmé. Avec calme et simplicité, l’international béninois revient sur sa carrière et sur les raisons qui l’ont poussé à relever le challenge proposé par le MHSC. Rencontre…
Accueillir dans ses rangs un ancien joueur de Premier League n’est jamais anodin. Quand on vient de passer 6 saisons dans l’un des 2 meilleurs championnats du Monde, c’est forcément un gage de qualité… Et quand en plus on connait bien la L1 et qu’on a évolué au PSG, ça pose une carrière. Celle de Stéphane Sessegnon, qui a débarqué au MHSC il y a quelques jours à peine, a débuté dans son Afrique natale. « Je suis né à Alahé petit village dans le sud du Bénin, explique la nouvelle recrue montpelliéraine. Je suis le seul footballeur de la famille. On peut presque dire que je suis né avec un ballon de foot. » Possédant la double nationalité béninoise et ivoirienne, sa vie a été partagée entre ces deux pays. « Une partie de ma famille vit en Côte d'Ivoire et j'y ai passé une grande partie de mon enfance avant de revenir au Bénin vers 16 17 ans et c'est là que j'ai rejoint le club des requins de l'Atlantique en D1 béninoise. »
Des premiers pas dans l’élite locale bientôt suivis du grand saut vers l’Europe en 2004, du côté de Créteil. « La ville de Cotonou (capitale du Bénin NDLR) était jumelée avec celle de Créteil, raconte Stéphane. On nous a proposé d’aller y passer des tests et tout est parti de là. » La carrière de Stéphane Sessegnon sur le vieux continent était lancée. Deux saisons pleines chez les Béliers où il côtoie notamment l’ancien montpelliérain Rui Pataca lui ouvrent les portes de la Ligue 1 et du Mans, alors entraîné par un certain Frédéric Hantz. Un palier franchi sans encombre là-aussi. Dans la Sarthe, ce milieu offensif polyvalent capable de jouer dans l’axe ou sur un côté s’impose sans sourciller et la qualité de ses prestations attire l’œil du PSG. « Après deux saisons au Mans, j'avais beaucoup d'opportunités notamment à l'étranger mais quand on a vécu en banlieue parisienne comme à Créteil on garde le PSG dans un coin de sa tête, alors j’ai choisi Paris ».Choix payant ponctué de deux saisons et demie convaincantes dans la capitale et d’une Coupe de France remportée en 2010 contre Monaco. « Mon meilleur souvenir, car c'est le seul trophée que j'ai gagné en France. », assure-t-il.
Vient ensuite le temps de traverser la Manche, direction l’Angleterre et Sunderland en janvier 2011. « Pour être honnête, je n'étais pas préparé à partir à ce moment-là. J'ai dû partir en cours de route mais bon je n'avais pas le choix il fallait se décider rapidement et c'est ce que j'ai fait. » S’en suivent 6 saisons en Premier League à Sunderland d’abord puis à West Bromwich Albion ensuite : « J'ai passé de belles saisons là-bas, raconte-t-il. Il a souvent fallu s'adapter lorsque les coachs ont changé, mais c’était une belle aventure. » Au moment de porter un regard global sur sa carrière, le joueur de 32 ans est à la fois satisfait et modeste. « Je n'ai pas gagné beaucoup de trophées mais je suis quand même arrivé à m'imposer dans tous les clubs où je suis passé et j'ai pu disputer beaucoup de matchs chaque saison. »
Une carrière qu’il a choisi de poursuivre à Montpellier. Un choix, un vrai. « Malgré sa position actuelle au classement,le MHSC peut aspirer à beaucoup mieux dans le futur avec la qualité des joueurs dont il dispose. Après avoir discuté avec le coach, le Président, visité les installations, le feeling est passé et mon choix s'est porté sur Montpellier. » Et lorsqu’on lui demande si la présence de Frédéric Hantz, qui l’avait lancé en L1 au Mans, au poste d’entraîneur du MHSC, a pesé dans son choix, la réponse de Stéphane Sessegnon est aussi simple que sincère. « Quand on s’est revu, le coach a été clair. Il m'a dit ce qu'il attendait de moi, je lui ai dit ce que je pensais aussi, il y a eu un bel échange et je me suis senti en confiance pour venir ici. Maintenant, ce n'est pas parce qu'on se connaît depuis mon époque au Mans que l'on va se faire de cadeaux. Je ne viens pas en vacances ici. Je reste compétiteur et je sais que c'est un compétiteur aussi. Je n'ai pas besoin de fleurs mais de quelqu'un qui a confiance en moi et qui va me pousser à donner le meilleur de moi-même pour apporter tout ce que je peux à l’équipe et je sais que ce sera le cas avec lui. » Côté objectifs personnels, Stéphane Sessegnon reste évasif et préfère évoquer l’aspect collectif. « Je n'ai jamais eu d'ambition personnelle. Je me place avant tout au niveau du collectif. Je suis convaincu qu’on peut terminer dans les 10 premiers. À moi de m'associer à ce collectif pour y parvenir. Pour moi c'est l'équipe qui prime. » L’équipe justement, l’international béninois pense qu’elle est de qualité et se veut optimiste pour la suite. « De ce que j'ai pu voir, cette équipe arrive à produire du jeu, à ouvrir le score, à faire des bons matchs dans le contenu mais au final il y a peu de victoire. Il nous manque peut-être un match référence, argumente-t-il. Le groupe est investi, il vit bien, il n’y a aucun souci là-dessus, mais il faut qu’on soit des morts de faim. Il nous faut cette gnac pour aller chercher la victoire. Je suis persuadé qu'on en est capable. On joue bien, on marque des buts mais cela doit se concrétiser par des points. »
Prendre des points, ce sera l’objectif prioritaire samedi prochain avec la venue de Caen à La Mosson, un adversaire sur lequel Stéphane Sessegnon « ne se focalise pas trop » car il préfère se concentrer sur son équipe. « J'ai confiance en mes partenaires, j'ai confiance en moi il faut se mettre dans l’idée qu'on est capable de battre n’importe qui. C'est à nous de nous transcender et de montrer qu'on est capable de hausser notre niveau de jeu quel que soit votre adversaire. » Ce sera aussi l’occasion pour le néo montpelliérain de découvrir son nouveau public. « Je suis vraiment content d’avoir signé ici et j’ai hâte de découvrir ce stade et mon nouveau public, conclut-il. J'espère que nos supporters vont continuer à nous supporter. Ce soutien du 12e homme est important, et encore plus dans les moments difficiles car cela met les joueurs en confiance. De mon côté j'espère apporter le maximum de plaisir dans le jeu et surtout amener beaucoup de résultats avec mes partenaires. » Loin de l’Angleterre mais déjà bien intégré, il se sent d’ores et déjà prêt à relever son nouveau défi. « Même si je n'y étais pas forcément préparé je suis heureux de retrouver le championnat de France avec Montpellier », conclut-il dans un franc et large sourire. Welcome home Mister Sessegnon* !
*bienvenue à la maison Monsieur Sessegnon
