Le préparateur physique du MHSC évoque la gestion d’une trêve internationale. Avec la passion et le professionnalisme qui le caractérisent.
Comment aborde-t-on une trêve internationale alors que seuls 3 matchs ont été disputés ?
On l’aborde de façon pragmatique. On essaie de voir ce qui a été, ce qui n'a pas été durant ces trois premiers matchs pour savoir ce qu’il faut continuer à travailler et s’améliorer à tous les niveaux que soit techniquement, physiquement ou tactiquement. Le problème, c'est que pendant la trêve internationale, les internationaux ne sont pas là. De plus, il y a toujours une décompression du groupe puisque c'est une semaine sans match ; et c’est difficile du coup de garder tout le monde sous pression. Cette semaine, plusieurs joueurs en ont profité pour faire des soins médicaux, dentaires ou autres, donc nous n’avons pas eu l’intégralité de l’effectif à disposition. Ce sera à nous de rattraper cela durant la semaine de préparation de Guingamp pour essayer d'individualiser le travail au maximum en fonction des besoins de chacun et du bilan des premiers matchs
As- tu tiré des enseignements précis de ces 3 premiers matchs sur le plan physique ?
Cette année, la LFP a acheté les droits auprès de pro-zone qui analyse tous les matchs. Par conséquent, nous avons un rapport détaillé de toutes les vitesses, les distances parcourues, les accélérations et de tout ce que fait un joueur sur un terrain, ce qui nous permet d'avoir un bilan tout de suite après le match et de savoir dès le lendemain ce qui n'a pas été, notamment au niveau physique. Contre Rennes par exemple, physiquement nous avons été supérieurs dans beaucoup de secteurs, notamment au niveau de vitesse, des sprints, des accélérations, des décélérations… néanmoins, nous n'avons pas été constants sur le match. Nous avons eu des périodes très fortes et d'autres plus faibles où les joueurs ont moins fait les efforts en même temps. De manière plus générale, il faut continuer à s'améliorer car nous ne sommes pas encore arrivés à notre maximum. On est encore en phase de récupération de notre préparation. Notre surcompensation devrait arriver dans les semaines à venir. On continue à travailler pour amener le potentiel de chacun à son maximum. Maintenant, nous avons des joueurs aux profils très différents, certains sont très explosifs, d'autres très endurants… On ne peut pas les transformer mais on essaie de les améliorer pour les amener chacun à leur potentiel maximum.
Durant la préparation d’avant-saison on travaille souvent le foncier. Que travaille-t-on pendant cette trêve et pourquoi ?
Nous avons refait des tests pour voir l'évolution de chacun depuis le début de la préparation. En fonction des résultats nous repartirons sur un nouveau cycle de travail pour pouvoir plus orienter nos efforts sur ce dont nous avons besoin, que ce soit collectivement ou individuellement. Les internationaux ne sont pas là mais nous le ferons un peu plus tard avec eux, dès que nous aurons le temps, tout en sachant qu’après Guingamp nous n'aurons plus que quelques jours pour préparer une semaine de trois matchs. Il faut savoir ménager la chèvre et le chou à savoir allier les entraînements et la récupération pour pouvoir être au mieux lors de cette semaine importante.
Cette semaine de trois matchs s'anticipe-t-elle déjà ?
Forcément. Il y a des cycles de travail. Cette semaine-là, notre charge de travail sera logiquement plus faible puisqu'il y aura moins d'entraînements et plus de matchs, donc on anticipe déjà en faisant du travail qui nous permettra d'être bien lors de cette semaine.
Tu as également organisé des tests mercredi. Pourquoi ?
Mardi matin, nous avons fait des tests de terrain, de course et de puissance aérobie. Mardi après-midi et mercredi matin nous avons réparti l’effectif en deux groupes afin de faire des tests en salle où on a travaillé plus au niveau de l'explosivité, des détentes ou de l'équilibre notamment, toujours avec l'optique de voir l'évolution qu'il y a eu depuis la reprise. Cela va également nous permettre de voir un peu où en est le taux d'acide lactique par rapport à ces efforts et notre faculté de récupération. En plus de notre suivi quotidien avec les GPS, cela nous permet d'avoir d'autres données pour continuer à avancer et à progresser.
Comment gère-t-on un joueur comme Yacouba Sylla qui arrive et a fait la préparation d’avant saison dans un autre club ?
En premier lieu, il a été testé médicalement lors de sa signature, donc on sait qu'il a de très bonnes aptitudes cardiaques et qu’il est équilibré musculairement. L'avantage de Yacouba c'est qu'il a fait toute la préparation avec Rennes et qu’il a même disputé des matchs amicaux. Il n’a pas fait de match de championnat mais il va jouer un match international dimanche ce qui va le remettre dans le rythme de la compétition. C'est ce qui est important. Ensuite, il va pouvoir s'entraîner avec nous, suivre le travail collectif et dès que nous aurons ses données quotidiennes avec le GPS lors des entraînements, nous pourrons comparer par rapport aux autres ce qu'il est capable de faire, où est-ce qu'on peut le situer et ensuite on essaiera de caser un ou deux petits tests pour qu'il y ait un travail adapté en fonction de ses qualités. On va apprendre à le découvrir et on va aussi essayer de l’amener à son maximum.
Comment gère-t-on sur le plan physique le retour des Internationaux ?
Ils jouent dimanche et rentreront mardi ou mercredi ce qui nous laisse ensuite peu de temps puisque nous jouons samedi à Guingamp. Cela passe par beaucoup de discussion avec eux au sujet de ce qu'ils ont fait tout au long de la semaine, notamment afin d'avoir le ressenti du joueur
On te voit beaucoup travailler avec un GPS. Pourquoi ?
Il est important de toujours continuer à avancer dans la technologie. Si on n’avance pas, on finit par avoir un train de retard. Ces GPS donnent une quantification très précise de la charge de travail. On peut quantifier une séance d'entraînement avant qu’elle soit faite. Ça nous permet de quantifier, les sprints, les sauts, les distances qui ont été faites, les accélérations de chaque joueur, ses appuis, ses indices de fatigue, s'il a bien ou mal encaissé les séances… Ça permet d'optimiser une séance d'entraînement et de gérer au mieux la charge d'entraînement. Savoir si ce qu'on a mis en place a bien été respecté. Ça nous permet ensuite d'ajuster si on est un peu trop au-dessus ou trop au-dessous. C'est un outil qui nous aide beaucoup
Un mot sur le début de saison… On imagine que cela fait du bien de gagner…
Le premier match contre Angers est une satisfaction, le deuxième à Saint Etienne moins évidemment... Ensuite on reste sur un sentiment mitigé contre Rennes. C’est tout de même un point de pris face à une bonne équipe bretonne. On va continuer à travailler pour continuer d‘engranger des points surtout à la maison. Il est certain que la saison dernière on est très mal parti pour différentes raisons mais on fera tout pour éviter ce départ-là cette année. Nous avons bien commencé maintenant il faut continuer à engranger des points
Un mot sur Guingamp, votre prochain adversaire pour conclure…
Les Guingampais sont leaders. Ils ont fait un bon début de saison mais la vérité d'un jour n'est pas celle du lendemain à l'instar de certaines équipes qui l'année dernière étaient en tête au bout de quatre ou cinq journées qui ensuite ont un peu lâché prise. On va voir ce qu’a fait Guingamp pour savoir comment les aborder mais nous on fera tout pour être à 100 % sur ce match et pouvoir le gagner. Après, une semaine de trois matchs se profile mais nous ne sommes pas inquiets. Tous les joueurs sont aptes à jouer, ceux qui ne jouent pas ont du temps de jeu en CFA, le niveau physique est bon donc nous ne sommes pas inquiets au sujet de cet enchaînement de matchs.
