De retour en Ligue 1 depuis quelques semaines après avoir été éloigné des terrains durant de longs mois en raison d’une blessure au genou, le milieu de terrain du MHSC revient sur cette longue période d’absence. Il évoque également son plaisir de retrouver la compétition, et, bien sûr, le succès face à Marseille. Toujours avec ce côté calme, lucide et posé qui rend le personnage si attachant.
Paul, on imagine que ce succès contre l’OM a fait du bien…
Oui. Ce succès arrive à point nommé. Cette confrontation face à l’OM arrivait à la fin d'une série avec beaucoup de matchs rapprochés, notamment avec le match de Coupe de la Ligue intercalé entre deux matchs de championnat. Nous avions vu en interne qu'il y avait des progrès dans notre façon d'aborder les matchs, dans notre intensité, notre engagement, dans tous les domaines et cela s'est concrétisé contre l’OM. C'était important de finir sur une bonne note avant la trêve internationale et nous avons su le faire. L'équipe dans son ensemble a fait un match plein et je pense que ce succès est mérité.
A titre personnel, tu as joué 3 matchs avec le MHSC contre l’OM pour autant de victoires…
C'est vrai. Le premier, c'était un de mes tous premiers matchs avec Montpellier, au Vélodrome, pour l'inauguration dans la nouvelle configuration du stade il y a deux ans. On avait gagné 2-0 avant de l'emporter 2-1 au retour à La Mosson (Paul avait marqué un but et délivré une passe décisive NDLR). Je n'avais pas fait le rapprochement mais c'est vrai que c'est une des équipes qui me réussit plutôt bien pour l'instant depuis que je suis arrivé à Montpellier. Pourvu que ça dure...
Comment se passe ton retour à la compétition ?
Plutôt bien. Les quelques mois depuis la reprise en juillet ont été un peu plus compliqués pour moi. Il fallait que je trouve une place dans ce groupe que je connaissais mais qui avait fait une partie de chemin sans moi durant presqu’un an. C'est un vrai plaisir pour moi de faire partie intégrante de ce groupe et de retrouver les terrains. Le 12 novembre cela fera un an que je me suis fait opérer. Disons que la boucle est bouclée.
Comment te sens-tu ?
Bien. Je sens que j'ai encore une marge de progression, surtout sur le fait de pouvoir enchaîner les matchs. C'est ce qui permet réellement de retrouver son niveau car la compétition donne l'intensité, l’engagement et le rythme. Sans enchaîner les matchs de compétition, cela prend un peu plus de temps. Les entraînements permettent de se sentir bien et les matchs de retrouver le rythme de la compétition car c'est ce qui est le plus important pour un joueur.
Quel regard portes-tu sur tes prestations depuis ton retour ?
La défaite contre Monaco était évidemment très difficile à accepter mais, d'un point de vue personnel, pour un match de reprise, j'ai plutôt eu de bonnes sensations pendant une heure. Ensuite, j'ai pu enchaîner quatre jours après avec une titularisation face à Laval ce qui était très positif… avec une victoire plus. Je m'y suis senti bien aussi. Ensuite, malheureusement, il y a eu cette épidémie le week-end d’après contre Lorient et je n'ai pas pu faire le déplacement. Contre Marseille, je suis rentré une demi-heure dans l'optique, je pense, de préserver ce score de 3-1 et c'est ce que nous avons réussi à faire.
Comment as-tu vécu cette longue période d’inactivité, sportivement et humainement ?
Ça été difficile. Il y a déjà eu la période logique de rééducation après l'opération, qui a duré plus de six mois. Quand tu es joueur de foot, que tu es intégré à un collectif depuis tout petit, que tu es tout le temps en groupe ; le fait d'être blessé fait que tu te retrouves seul : seul à faire ces séances de rééducation, seul sur le terrain pour retrouver ses sensations de course et des appuis, seul pour regarder les matchs à la télé ou au stade… On passe d’une vie collective à une solitude. De plus, notre métier est un métier de lumière mais quand on n’est pas dans la lumière, on est très vite oublié. Je me suis retrouvé dans l'ombre mais comme beaucoup de joueurs qui se blessent. Ça été très long, très dur et il a fallu beaucoup travailler. J'en profite d'ailleurs pour avoir une forte pensée envers Casimir (Ninga) qui va vivre la même galère que moi et que Morgan Sanson auparavant. Pour conclure, il y a eu cette phase de reprise, en équipe réserve, pour retrouver les sensations. Les mois ont paru longs, surtout sur la fin, mais je suis content que la boucle soit à peu près bouclée avec la date d’anniversaire de mon opération dans quelques jours.
Qu’est-ce qui t’a manqué le plus ?
De ne plus jouer les matchs de Ligue 1. L'entraînement c'est important, mais ce qui fait la beauté de notre métier, c'est de jouer les matchs de Ligue 1 devant le public, avec l'ambiance, ce parfum qu'on ressent quand on joue à ce niveau-là, la compétition, être confronté à des adversaires… tout ça m'a manqué. Je suis vraiment content de retrouver la compétition
Un mot sur le début de saison de l’équipe…
L'équipe a été remarquable, dans le fait de ne pas se désunir alors que nous n'avions gagné qu'un match sur les 7 premiers. C'était difficile à vivre mais le groupe est tout de même resté dans une idée de travail et de progression et cela commence à tourner dans le bon sens. C'est très positif. Ce n'était pas très agréable de voir l'équipe en bas du classement et on va tout faire pour remonter la pente. La saison est encore longue.
Dans une semaine tu vas retrouver une Corse que tu connais bien avec un déplacement à Bastia. A quel genre de match t’attends-tu ?
Bastia a toujours été un adversaire pour moi puisque, même si j'étais en Corse, j'évoluais à l’AC Ajaccio et forcément il y avait cette rivalité entre les deux clubs que j'ai connu pendant quatre ans. C'est toujours un plaisir pour moi de revenir en Corse car j'ai vécu de très belles années là-bas et j'y ai de très bons souvenirs. C'est toujours particulier de jouer là-bas. Les Corses ont une identité très forte et c'est agréable de retourner là-bas. Concernant le déplacement à Bastia, l'ambiance risque d'être quelque peu électrique. À nous d'y être préparé car il va falloir être prêt mais le coach connaît bien Bastia et il pourra très bien nous en parler je pense.
Pour conclure, quels sont tes objectifs personnels et collectifs cette saison ?
Concernant les objectifs personnels, je reviens tout juste à la compétition. Il reste 7 matchs plus le match de coupe de La Ligue avant la trêve. Mon objectif va être de remplir mon temps de jeu au maximum d’ici-là et de continuer à avancer petit à petit. En termes de statistiques, je n'ai pas fixé d'objectif précis ; pour moi l'objectif est d’abord de retrouver pleinement mes sensations. D'un point de vue collectif, je pense que nous avons le potentiel pour gagner quelques places au classement et le match de Marseille doit nous encourager à essayer d'aller encore un peu plus haut. Je pense que nous avons les moyens d'être dans la première partie du tableau. Nous n'avons connu qu'une défaite sur les six derniers matchs et ce serait bien de rester sur cette dynamique et d’être une équipe difficile à battre.
