Samedi dernier au Parc des Princes, Paul Lasne a disputé le 150e match de sa carrière en L1. A cette occasion, le milieu de terrain montpelliérain est revenu sur les grands moments de sa carrière et sur la saison montpelliéraine.
Quel effet cela te fait-il d’atteindre cette barre des 150 matchs en Ligue 1 ?
Je ne suis pas quelqu’un qui coche les cases en me disant « J’ai fait 50, 100,150 matchs...», maintenant, ça me fait vraiment plaisir de l’apprendre. Je remarque que le temps avance, que je commence à avoir une petite expérience en Ligue 1 et que je ne suis plus un petit jeune (sourire). J’espère qu’il y aura encore beaucoup d’autres matchs au sein de l’élite d’ici la fin de ma carrière.
En plus tu atteins ce chiffre au Parc des Princes, toi qui es né à Saint-Cloud...
C’est vrai ! Quand j’étais petit, j’allais au Parc des Princes où mon père m’emmenait voir les matchs, pas seulement du Paris-Saint-Germain mais aussi des équipes nationales qui jouaient encore là-bas. Je garde de très beaux souvenirs de ces moments-là dans ce stade assez mythique. Du coup, chaque fois que je reviens à Paris pour jouer au Parc des Princes, il y a beaucoup de souvenirs d’enfance qui reviennent. C’est un peu ma ville aussi, donc ça me fait plaisir d’avoir joué ce 150e match là-bas, même si j’aurais aimé que Montpellier embête un peu plus le PSG.
Te souviens-tu de ton premier match en L1 ?
C’était avec l’AC Ajaccio contre Lyon au stade Gerland (le 13 août 2011). On avait fait un 1-1 avec un grand ''Memo'' Ochoa dans les buts qui avait fait un très gros match pour nous permettre de ramener un point. Pour une première c’était un très bon résultat pour nous, d’autant que l’ACA était alors tout juste promu en Ligue 1. J’en garde un bon souvenir.
Ton meilleur souvenir en L1 justement ?
La victoire contre le PSG cette saison à la Mosson, même s’il fait partie des plus récents. Il y en a d’autres bien sûr mais celui-là a une saveur particulière : D’abord parce que c’était une victoire de prestige contre le PSG (3-0) devant notre public, donc c’était une belle fête pour tout le monde. En plus j’avais marqué le 1er but de la partie qui était aussi mon 1er depuis mon retour de blessure après un an d’arrêt. Cela cumulait beaucoup de choses. Je me souviens aussi du match contre Toulouse avec Ajaccio qui nous avait permis de nous maintenir en L1 (victoire 2-0 le 20 mai 2012) alors que nous étions condamnés ou presque à la trêve.
Le plus mauvais ?
Évidemment le match Bordeaux – Montpellier du 18 octobre 2015. En première mi-temps, je devance Cédric Carrasso qui doit être expulsé car il me charge complètement dans la surface… Il doit y avoir penalty et finalement il n’est pas sifflé… Et ensuite, en 2nde période, je me fais une rupture du ligament croisé du genou qui m’a éloigné presque un an loin des terrains… Tout cela en plus devant le public bordelais qui est le club où j’ai été formé. C’est mon plus mauvais souvenir en Ligue 1, sans hésiter.
Ton plus beau but ?
J’aime bien celui inscrit contre Saint-Étienne cette saison à la Mosson car je le prends en une touche de balle et le ballon part exactement comme il faut en pleine lucarne opposée… C’est un but assez esthétique.
Au cours de ta carrière, on remarque un fil rouge troublant avec Bordeaux…
C’est vrai qu’il y a un truc particulier avec Bordeaux. C’est d’abord mon club formateur, ça ne s’oublie pas. Ensuite, c’est le club contre lequel j’ai joué mon 1er match avec Montpellier à La Mosson, un souvenir mitigé puisqu’on avait perdu 1-0… C’est également contre Bordeaux que je me suis blessé au genou avant de revenir un peu dans la lumière en marquant un but cette saison lors de notre succès 4-0 face aux Girondins à La Mosson. Ça fait partie des anecdotes d’une carrière… Je ne sais pas si c’est le hasard mais en tout cas il y a un parallèle assez particulier.
Quel regard portes-tu sur la saison de l’équipe ?
Nous avons eu envie toute la saison de passer dans cette première partie de tableau mais, à un moment donné, il faut savoir être lucide sur nos performances. À chaque fois qu’on a eu véritablement l’occasion de passer dans la première partie du tableau, on a loupé le coche comme contre Guingamp où on perd 2 points dans les dernières secondes (1-1), puis contre Nantes où on s’incline à la fin. Par conséquent, il faut accepter que cette année, notre place est plutôt en milieu voire deuxième partie de classement, même si je pense qu’intrinsèquement nous avions les qualités pour être aux alentours de la 8e ou 9e place. Désormais, il nous reste 4 matchs pour bien terminer la saison dont deux à La Mosson où on va essayer de donner le maximum de plaisir possible à notre public.
Un mot sur ta saison personnelle...
Par rapport à tout ce qu’il s’est passé dans ma saison, je trouve qu’elle est plutôt bonne. Je n’ai pas joué les 10 premiers matchs car je revenais de blessure avant de mettre du temps à gagner la confiance de l’entraîneur de l’époque. Ensuite, j’ai été beaucoup plus utilisé, j’ai pu montrer certaines qualités et marquer quelques buts importants avant qu’une petite blessure me freine dans ma progression. Globalement, je suis tout de même content de cette saison à titre personnel.
Comment abordes-tu ce match contre Lille samedi soir à La Mosson ?
Cette équipe lilloise a beaucoup bougé depuis notre confrontation au match aller, que ce soit au niveau de l’entraîneur mais aussi de l’effectif. Malgré leur saison un peu compliquée, je pense que les Lillois ne sont pas du tout à leur place au classement. Ils possèdent des joueurs d’expérience comme Basa notamment qui est un très bon défenseur du championnat et ont de la qualité dans toutes les lignes. Ils restent en plus sur une victoire très importante contre Guingamp (3-0). Je m’attends à un match accroché et difficile, d’autant plus que, tout comme nous, ils ont encore besoin de points.
Un succès samedi soir pourrait s’avérer décisif pour le maintien…
Si on gagne, on sera à 42 points C’est un peu la ligne fatidique qui met souvent à l’abri. Je pense que si on prend trois points supplémentaires on sera maintenu. Cela permettrait de rassurer les dirigeants, le public et toutes les personnes qui supportent le club, en vue de la saison prochaine.
Rendez-vous pour la 200e en L1, Paul ?
Avec grand plaisir ! (sourire) 50 matchs ça passe vite et c’est assez long à la fois car ça représente à peu près une saison et demi. J’espère que je ne serai plus freiné par ces longues blessures car, l’air de rien, ça m’a fait manquer une petite trentaine de matchs. Le rendez-vous est pris pour la 200e en tout cas. Cela voudra dire que je continue à jouer parmi l’élite et c’est tout ce que je souhaite !
