Le Blanc, ça cogne ! | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Le Blanc, ça cogne !

Trois jours seulement après une qualification en Coupe des Coupes décrochée héroïquement chez la grande équipe du PSV Eindhoven, les joueurs du MHSC effectuent un périlleux déplacement en championnat de D1 dans la capitale des Gaules. Face à l’OL, ils vont prouver qu’ils ont de grosses ressources morales et physiques. Résumé d’un match fou ponctuant une semaine folle dans l’histoire du club.

En cette soirée du 6 octobre 1990, il y a du monde au balcon d’un stade de Gerland ancienne version : les virages ne sont pas couverts, très évasés et distants d’une bonne vingtaine de mètres des buts. L’enceinte de l’OL a quasiment fait le plein pour voir la gueule de son attaque qui joue sans ses deux seuls joueurs ayant marqué de vrais buts cette saison-là après 11 journées de championnat, Bouderbala et Masson, tous les deux blessés. Mais aussi pour voir la gueule du MHSC trois jours après une nuit d’ivresse à Eindhoven. L’OL, sans vrai buteur, n’a pas la mine de circonstance. Les deux équipes entrent en courant sur le terrain de part et d’autre du trio arbitral alors que les virages de Gerland se parent de fumigènes sur tout leur long. Une autre époque… et une délicate attention du président Aulas qui remet un objet en cristal au capitaine pailladin Laurent Blanc avant le coup d’envoi de la rencontre pour le féliciter de la prestation de Montpellier à Eindhoven. « C’était le début de l’ère Aulas et il essayait depuis quelques années d’encrer ce club en première division, se souvient Pascal Baills, l’adjoint de Rolland Courbis qui était alors sur le terrain cette saison-là face à l’OL. Lyon, c’était un déplacement qu’on avait l’habitude de pratiquer, déjà en D2 puisque c’est contre eux qu’on monte en D1 en 1986/87 alors que eux montent la saison suivante. En D1, ce n’était pas le déplacement le plus compliqué, même si l’OL avait toujours eu un bon centre de formation. » Ce jour-là, ce voyage s’avère être tout sauf une partie de plaisir pour Baills & Co. A leur décharge, trois jours avant ils avaient « dû tenir un bon bout de temps à 10 contre 11 à Eindhoven et on avait perdu beaucoup d’énergie », note l’ancien N°2 pailladin. On lui fait remarquer que les jambes paraissent généralement moins lourdes après une qualification européenne. « Je peux vous dire que là, pendant une heure à Lyon, les jambes n’étaient pas trop légères… », rigole aujourd’hui l’adjoint de Rolland Courbis. Le scénario du match est là pour en attester puisque d’entrée de jeu les Pailladins sont asphyxiés et c’est Jacky Collin, le milieu de terrain lyonnais, qui récupère un ballon aux 35 mètres avant d’alerter côté gauche Roberto Cabanas. La vedette paraguayenne de l’OL centre dans la surface vers un Jacky Collin qui a suivi au premier poteau mais qui laisse passer le ballon pour Bruno Genesio aux six mètres. Ce dernier crucifie Claude Barrabé dès la 2ème minute de jeu (1-0, 2ème). Trois jours après le Phillips stadium, les Pailladins ont la gueule de bois, mais heureusement Claude Barrabé un peu moins que les autres. Le gardien du MHSC gagne un face à face contre Ali Bouafia à la conclusion d’une phase collective des Lyonnais de toute beauté. C’était la première tournée du gardien héraultais, la seconde intervient toujours contre Ali Boufia dont il sort la tête à bout portant sur une nouvelle superbe action collective des Gones face à des Pailladins totalement spectateurs du jeu lyonnais. Barrabé embête tout le monde à Lyon, y compris Cabanas qui voit son tir en pivot contré par le dernier rempart héraultais suite à un corner de l’OL. Ce n’est que partie remise pour l’OL puisqu’une nouvelle vague lyonnaise prend de vitesse la défense pailladine et voit Boufia  centrer au second poteau pour Cabanas. Celui-ci se remet dans le sens du but et centre à son tour pour le jeune Stéphane Roche qui coupe la trajectoire du ballon de la tête devant un Laurent Blanc abandonné par sa défense (2-0, 39ème).

A 3-0, ils font trois passes et ça fait des "olé, olé" dans les tribunes. on se fait chambrer et le boss était enragé

Au plus mal en première mi-temps, les protégés d’Henryk Kaseperczak vont même garder la tête sous l’eau une heure durant face aux joueurs d’un Raymond Domenech dans ses premières années d’élite comme entraîneur après avoir coaché Mulhouse en D2. C’est d’abord l’intenable Jacky Collin qui s’enfonce dans la moitié de terrain pailladine et qui décroche une frappe lointaine obligeant Barrabé à sortir le cuir en corner d’une belle claquette. L’ancien se heurte donc une nouvelle fois au gardien pailladin et l’OL s’en remet encore à sa jeune garde pour se signaler au tableau d’affichage. Laurent Debrosse, vous connaissez ? C’est lui qui place une tête croisée au premier poteau sur un corner brossé de Bruno Genesio et ça fait trois (3-0, 60ème) ! C’est de la dynamite cette jeunesse lyonnaise … mais ça ne sait pas garder un résultat, car les joueurs héraultais vont se reprendre, motivés en cela par l’attitude du public et de certains joueurs adverses. Première alerte avec Pascal Baills qui lance Jacek Ziober sur l’aile droite. Le Polonais, qui a plumé Eindhoven, sprinte ballon au pied et centre au nez et à la barbe de tout le monde dans la surface de réparation pour Daniel Xuereb au second poteau. L’avant-centre du MHSC marque de près, mais il est signalé hors-jeu. Attendez la suite, il reste un quart d’heure avant la fin du temps réglementaire et Henry Kasperczak lance son plan orsec avec ses deux remplaçants Kader Ferhaoui et Michel Der Zakarian qui entrent sur le terrain alors que le public lyonnais demande une chanson au président Loulou Nicollin. « Au fil du match, paradoxalement on se sentait de mieux en mieux physiquement. Après il y a le facteur psychologique qui rentre en jeu, se souvient encore Pascal Baills. A 3-0, ils font trois passes et le public fait des « Olé, Olé », on se fait chambrer et le boss est enragé sur le banc de touche. » Tout cela va bien aider nos joueurs à puiser dans leurs ressources morales. Sur ses 40 mètres, Jean-Claude Lemoult se trouve à la réception d’un ballon lyonnais contré par Ferhaoui. Le milieu pailladin renvoie le cuir d’un plat du pied sans contrôle pour Laurent Blanc dans la moitié de terrain adverse. Le capitaine montpelliérain dévie alors dans la profondeur pour un Kader Ferhaoui qui grille la politesse à deux défenseurs adverses pour finalement aller gagner son duel avec Rousset d’un joli ballon piqué (3-1, 75ème). C’était le premier ballon du match du N°13 pailladin. Si Barrabé est en forme côté pailladin, le gardien lyonnais l’est tout autant pour l’OL comme sur ce centre de Colleter que reprend Xuereb en pivot dans la surface de réparation, obligeant le géant lyonnais à s’employer de fort belle manière pour éviter un nouveau but du MHSC. Mais que faire quand Laurent Blanc prend toute sa défense et l’installe en attaque ? Sur un coup franc côté droit, Pascal Baills trouve la tête de Valderrama aux six mètres puis le pied de Ferhaoui au second poteau. Le ballon revient finalement sur un Laurent Blanc qui joue les liberos à 7 mètres des buts adverse pour ajuster Rousset du plat du pied. Ça cogne le blanc (3-2, 88ème) ! « Laurent, on savait qu’il aimait bien participer au jeu et là, perdu pour perdu, il était parti aux avant-postes, dans un rôle de N°10 », racconte Baills. Carlos Valderrama se précipite pour aller chercher le ballon dans les filets adverses mais Rousset le garde au fond de la niche afin d’essayer de gagner un peu de temps tout en pestant virulemment, gestes à l’appui, envers ses coéquipiers. Parce qu’on est jeune et qu’on ne sait pas encore boire. De 60 mètres, Valderrama effectue une ouverture qui trouve Pascal Baills 30 mètres plus loin. Le Catalan ressert alors un petit coup de blanc, Laurent, de derrière les fagots. Il contrôle le ballon quasiment sur la ligne de touche avant de repiquer vers le but en éliminant au passage un joueur adverse pour finalement servir Laurent Blanc à l’entrée de la surface. Contrôle dans la course, entre deux lyonnais gênés par l’appel de balle d’un Wilbert Suvrijn qui a laissé passer le ballon, puis frappe du N°5 pailladin. Son tir au ras du poteau trompe une nouvelle fois Rousset. C’est le drame (3-3, 90ème) ! Enfin, pas le drame pour le MHSC. « A 3-1, l’ambiance baisse d’un cran, à 3-2 il n’y a plus personne qui ose crier et à 3-3 c’est une grosse déception pour eux… », sourit Pascal Baills. Son coéquipier et neo-libero de l’équipe de France peut lever l’index droit vers le ciel tout en allant célébrer ses deux buts en deux minutes avec ses coéquipiers alors que le public lyonnais siffle son équipe. Il aurait tout aussi bien pu applaudir aux dires des commentateurs de l’époque : « Pour une fois que dans ce championnat il y a de l’émotion, du spectacle et du très bon football, on ne va pas pleurer quand même ! » Quant au président Nicollin et au manager général du MHSC Robert Nouzaret, ils peuvent reprendre leur souffle. Ils n’ont pas subi d’affront dans une ville chère à leur cœur. Les héros n'étaient pas fatigués et le dernier mot revient à Laurent Blanc auteur d’un match extraordinaire : « L'exploit que nous avons fait en éliminant Eindhoven nous a rendus plus forts. Nous savons mieux mesurer notre potentiel. C'est une donnée importante de la compétition. A deux minutes de la fin, alors que nous étions menés 3-1 à Gerland, nous pensions que c'était encore possible. » Au tiers de ce championnat 1990/91 et après ce nul un peu inespéré obtenu à Lyon, le MHSC est alors en 5ème position au classement de la Division 1, 5 points derrière le leader marseillais et meilleure attaque du championnat. 

FEUILLE DE MATCH

Olympique Lyonnais 3-3 Montpellier HSC 12ème journée de Division 1 Date : 6 octobre 1990 au stade Gerland Spectateurs : 23972 Buts : Bruno Génésio (2ème), Stéphane Roche (39ème) et Laurent Debrosse (60ème) pour l'OL ; Kader Ferhaoui (75ème) et Laurent Blanc (88ème et 90ème) pour le MHSC. Cartons jaunes : Bruno N'Gotty (36ème), Jean-Mac Knapp à Lyon ; Franck Lucchesi (47ème) et Michel Der Zakarian (71ème)
OL : Gilles Rousset – Jean-Marc Knapp, Bruno N'Gotty, Pascal Fugier, Romarin Billong, Bruno Génésio, Laurent Debrosse, Jacky Colin, Stéphane Roche, Bouafia Ali (Mario Corian 46ème), Roberto Cabañas. Entraîneur : Raymond Domenech
MHSC : Claude Barabé – Pascal Baills, Franck Lucchesi (Michel Der Zakarian 65ème), Laurent Blanc, Patrick Colleter – Wilbert Suvrijn, Jean-Claude Lemoult, Vincent Guérin (Kader Ferhaoui 65ème), Carlos Valderrama, Jacek Ziober, Daniel Xuerbeb. Entraîneur : Henryk Kasperczak

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