Et 1, et 2 et ... 3-0 !

Février 1996 : après un succès retentissant chez le leader Parisien (2-3), les Pailladins de Michel Mézy accueillent les Girondins de Bordeaux de Zinedine Zidane, héros de la Coupe UEFA cette saison-là.

Lors de l'exercice 1995/96, Pascal Baills effectuait son retour au MHC après 4 saisons d'exil à Marseille puis Strasbourg alors que Bruno Martini arrivait d'Auxerre pour garder les cages pailladines durant 4 exercices de Division 1. Aux côtés des actuels co-entraîneurs pailladins, la vieille garde constituée de Michel Der Zakarian et Thierry Laurey en défense centrale alors que la jeunesse pailladine est toujours resplendissante malgré le départ d'un des enfants élevé au biberon de La Mosson, celui de Bruno Carotti à Nantes. Inconstante à domicile, la formation entraînée par Michel Mézy et son adjoint Jean-Louis Gasset, tourne à la 10ème place à la trêve hivernale. Et si elle débute plutôt mal l'année civile 1996, trois succès de rang contre Martigues à domicile puis à l'extérieur chez Nice et surtout à Paris (2-3 après avoir été menés 2-0 !) replacent l'équipe de Louis Nicollin à la 6ème place d'un championnat alors dominée par le PSG, l'AJ Auxerre, l'AS Monaco, le FC Metz et le RC Lens. Les Girondins, quant à eux, brillent guère sur la scène hexagonale (14ème avant de rendre visite au MHSC). Les joueurs de Ghernot Rohr s'illustrent davantage en Coupe UEFA où Zinedine Zidane (auteur d'un fabuleux lob du milieu de terrain) et ses coéquipiers ont sorti le Bétis Séville et s'apprêtent à affronter le grand Milan AC.

Certes ZZ n'est pas encore au top, mais celui qui commence à devenir Zizou n'a pas encore le pouvoir d'attraction qu'on lui connaîtra plus tard. Ils ne sont qu'un peu moins de 10 000 spectateurs à La Mosson à être venu assister à cette rencontre face à la belle formation du président Alain Afflelou. Les Montpelliérains évoluent bizarrement en blanc (leur tenue extérieur), peut-être part superstition après deux succès ainsi vêtus loin de leurs bases, et ils doivent attendre 42 minutes de jeu pour ouvrir la marque. Un tir puissant du droit de Christophe Sanchez surprend le gardien bordelais Gaëtan Huard. Sur sa ligne des six mètres, celui-ci n'arrive pas à capter complètement le tir de l'avant-centre pailladin et laisse filer le ballon au-dessus de sa tête vers les buts sans arriver à rattraper son énorme bourde à temps (1-0, 42ème). Les Girondins se lancent à l'attaque en seconde période et un tir de Christophe Dugarry en pleine course passe au ras du poteau droit de Martini. Ce sont malgré tout bel et bien les Pailladins qui malmènent les visiteurs en accumulant notamment les corners. À la 67ème minute de jeu, sur l'un d'entre eux tiré par Laurent Robert, c'est Michel Pavon qui place une tête canon que Huard ne peut que dévier dans ses buts (2-0, 67ème). Pavon, futur capitaine bordelais champion de France en 1999 avec les Girondins, peut se jeter dans les bras de ses coéquipiers. Le MHSC ajoutent un troisième but au terme d'une action initiée par Thierry Laurey. Celui-ci lance la contre attaque avec Rouvière qui, au terme d'un une-deux avec le défenseur central pailladin, ouvre vers Philippe Delaye sur le côté droit de la surface de réparation bordelaise. Lancé entre deux défenseurs, le jeune pailladin effectue un crochet extérieur puis une frappe du droit splendide qui vient se loger sous la barre transversale (3-0, 70ème). Premier but de Delaye sous les couleurs du MHSC et pas le plus vilain de sa carrière ! Et 1, et  2 et 3-0... l'affaire est dans le sac face à la bande à Zidane, Dugarry et Lizarazu (absent ce soir-là) les futurs champions du monde 1998. « Le déclic, cela a été notre victoire à Paris qui nous a fait prendre conscience de nos capacités et la confiance aidant, on arrive à faire de supers matchs », réagit l'auteur du 3ème but pailladin au micro de France 3 dans les vestiaires du MHSC alors que Serge Blanc lui verse au même moment une bouteille d'eau sur la tête. À cette époque-là, pas de zone mixte pour les interviews d'après-match, tout se passe dans le vestiaire, les joueurs à peine sortis de la douche. Voilà Montpellier qui vient de signer la plus large victoire de son histoire à domicile face aux Girondins (le record tient toujours 20 ans après). Ces derniers, malgré leur piètre performance de ce 17 février à la Mosson, réaliseront un de leur plus grand exploit en Europe un mois plus tard en éliminant 3-0 le Milan AC après avoir perdu le match aller 2-0. Jusqu'à la fin de cette saison 1995- 96, le MHSC confirmera sa belle embellie du printemps en terminant 6ème et européen pour la 3ème fois de son histoire. Les travaux d'agrandissement de La Mosson peuvent alors commencer tandis que Laurent Robert est appelé pour le Festival international espoir de Toulon pendant que Bruno Martini part à l'Euro 1996 en Angleterre et Jérôme Bonnissel aux JO d'Atlanta comme capitaine de l'équipe de France.