Vainqueurs à Villenave ce samedi (3-2), les réservistes pailladins ont validé leur accession et évolueront en CFA la saison prochaine. Retour sur cette performance avec l’entraîneur William Prunier qui a réussi son pari de la remontée immédiate dès sa première saison sur le banc.
William, quel est votre sentiment après cette accession ?
C’est d’abord un sentiment de joie. Je suis évidemment très heureux. Cette montée était un objectif pour le club et pour moi. Ce n'était pas une obligation, nous étions plutôt dans la progression des jeunes joueurs, mais on avait quand même cet objectif d'accession en tête et il a été atteint. On savait qu'il pouvait y avoir deux montées et nous avons obtenu une place parmi les meilleurs seconds. C'est très positif (Le champion et les 4 meilleurs seconds calculés selon les confrontations directes entre les six premiers de chaque groupe accédaient en CFA NDLR). A la fin du match, nous n'avons pas sauté de joie avec les joueurs mais j’ai ressenti beaucoup d'émotion.
Comment avez-vous vécu ce dernier match à Villenave ?
J'avais décidé d'amener des joueurs issus de la génération que je récupère la saison prochaine, donc, nous avons abordé ce match avec une équipe très jeune. Ça s'est bien passé, on a bien géré. Il n'y avait aucune pression particulière. Il nous fallait gagner et espérer une défaite de Paulhan-Pézenas pour être champion. Dans tous les autres cas, nous savions qu’il faudrait passer parmi les meilleurs seconds. De notre côté, on mène 1-0 puis on se fait rejoindre à 25 minutes de la fin (1-1). A ce moment-là, on voyait que Paulhan faisait match nul puis on a réussi à marquer ce deuxième but puis le troisième. On prend un but à la fin en se relâchant un petit peu parce qu'il y avait pas mal de jeunes - c'est quelque chose qu'il ne faudra pas reproduire saison prochaine -, mais on finit par l’emporter 3-2. Ensuite, il a fallu attendre le résultat de Paulhan car ils ont commencé leur match en retard en raison d'un orage. Il est certain qu'avec le nul de Paulhan, il a fallu faire les calculs à la fin pour savoir si on faisait partie des meilleurs seconds. Julien Gibert (entraîneur des gardiens) et Benoît Andrieu (préparateur physique) n’arrivaient pas à avoir de réseau dans les vestiaires alors on s'est mis dans la tribune avec Internet pour essayer de faire ces calculs (sourire). Je remercie mon staff, ainsi que Frédéric Garny (entraîneur des U19 nationaux NDLR) qui nous a aidés à distance pour les effectuer. Cela a duré une heure car c’est assez complexe De mon côté, j’ai fait les cent pas sur le terrain, j'étais vraiment stressé. Puis, de loin, j'ai vu mes deux adjoints sauter de joie et j'ai compris que c'était bon. On a attendu la confirmation et puis nous sommes allés rejoindre les joueurs qui attendaient dans le bus pour fêter ça avec eux.
Dès votre première saison, vous avez donc rempli l’objectif fixé qui était de remonter en CFA…
Oui. C'est une grande satisfaction ; collective d'abord parce que c'est la montée d'un groupe, d'un club… Ensuite, c'est aussi une satisfaction personnelle. J'étais nouveau au club, je reprenais la réserve qui était descendue la saison dernière, il y avait un objectif à atteindre et nous avons réussi à l’atteindre ensemble. C'est une victoire collective. Une équipe réserve n'est pas facile à gérer car les effectifs varient beaucoup chaque week-end entre les blessés, les descentes de pros, mais on s’y est adapté et cela s'est bien passé dans l'ensemble. Je regrette quand même de ne pas avoir été champion parce que je sais que nous avons perdu des points que nous n’aurions jamais dû perdre mais c'est comme ça, cela fait partie du jeu. Heureusement ça se termine bien.
Comment analysez-vous cette saison ?
Globalement, nous avons toujours navigué entre la 1ère et la 2ème place du groupe. On a eu un petit creux en perdant un match juste avant la trêve et à la reprise on était moins bien. On a enchainé 3 défaites et c’est ce qui nous a empêché d’être champion. Malgré ce, on a su rebondir. On s'est réfugié dans le travail, on a mis les bouchées doubles et finalement on a décroché cette deuxième place. Je pense que cette montée est tout de même méritée au vu de la saison que nous avons effectuée. Quand je dis que c'est une victoire collective, sur les 26 journées j'ai tout de même utilisé 40 joueurs différents dont 16 professionnels et je n'ai jamais débuté de match avec deux fois la même équipe. A ce titre, j’ai été très satisfait de l'apport des joueurs professionnels. Tout s'est très bien passé. Au début, il est certain qu'on reçoit des joueurs pros qui sont déçus de ne pas être dans le groupe de l'équipe première ; ça n'a pas été simple parfois mais ils ont adhéré au projet et tout s'est bien passé.
Quel a été pour vous le moment clé de la saison ?
Quand on a battu Paulhan-Pézenas chez eux de (3-0, 20e journée le 10 avril). Même s'ils étaient encore un point devant nous, à ce moment je me suis dit qu'on irait au bout. Malheureusement, on a perdu le match suivant à domicile (0-1 contre Anglets) et ça nous a obligés à nous remettre au boulot. C'est peut-être là que le championnat s'est joué aussi.
Comment envisagez-vous la saison prochaine quand on sait à quel point il est difficile pour une réserve pro de se maintenir en CFA ?
Le CFA est un championnat que je connais bien pour y avoir entraîné pendant plusieurs années avec Colomiers. J'ai commencé à étudier les équipes, notamment les réserves pro. Certaines sont descendues cette année comme Sochaux ou Bordeaux, mais nous en affronteront tout de même beaucoup comme celles de Marseille, Nice, ou Monaco. Je ne sais pas encore dans quel groupe nous serons mais on risque de croiser des équipes comme Sète, Martigues, Toulon. C'est un championnat compliqué mais qui peut aussi nous apporter énormément. Il faudra donner le maximum mais ce seront des matchs très intéressants et de bon niveau à jouer. On va devoir travailler très dur la saison prochaine, il n'y a pas de secret ; avoir un esprit irréprochable aussi mais c'est un challenge passionnant. On va tout donner pour se maintenir en CFA lors du prochain exercice.
