Quand la jeunesse montpelliéraine débarquait à l’Emirates Stadium | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Quand la jeunesse montpelliéraine débarquait à l’Emirates Stadium

Ce mercredi 21 novembre 2012, le MHSC affrontait Arsenal à Londres avec pas moins de 6 joueurs formés au club dans son 11 de départ. Souvenirs...

Plus de 20 ans après avoir foulé la pelouse du théâtre des Rêves d’Old-Trafford à Manchester avec le but mythique de Jacek Ziober et la seconde mi-temps héroïque de Michel Der Zakarian, pourtant gravement blessé au genou (1-1 le 19 mars 1991), le MHSC retrouvait le sol anglais pour la seconde fois de son histoire, avec un enjeu beaucoup moins important. En effet, pour l’avant-dernier match de leur campagne de Ligue des Champions cette année-là, les hommes de René Girard étaient d’ores-et-déjà éliminés, de C1 comme d’un éventuel reversement en Ligue Europa. Pour autant, pas question de galvauder un déplacement aussi prestigieux qu’une visite à l’Emirates Stadium d’Arsenal. Alors âgé de 22 ans, Jonas Martin se souvient : « Le premier mot qui me vient à l’esprit, c’est que c’était quelque chose d’incroyable, raconte l’actuel Lillois. Tous les jeunes rêvent de disputer un jour la Ligue des champions parce que c’est ce qui se fait de mieux en termes de compétition de clubs. Le fait déjà d’être dans le groupe, c’était quelque chose de bien. En plus, en dehors de Montpellier bien sûr, Arsenal était l’équipe que je suivais le plus quand j’étais petit parce qu’il y avait beaucoup de Français, dont Thierry Henry, Robert Pirès et Patrick Vieira. Ajoutez-y qu’Olivier (Giroud) était en face, et c’était vraiment particulier. »

Mathieu Deplagne évoque pour sa part un véritable « rêve éveillé » : « J’avais fait les déplacements à Schalke et à l’Olympiacos, où, les deux fois, j’étais 19e, donc, en tribunes (il n’y avait à l’époque que 18 noms sur la feuille de match contre 20 aujourd’hui, NDR) ; donc, d’une certaine manière, j’avais déjà vécu le protocole d’avant match et je savais que c’était différent, ne serait-ce que le fait de s’entraîner la veille sur le terrain du match. Tu sens qu’il y a une ambiance particulière, que tout est calibré à la minute près, tu vois les médias qui ont un quart d’heure pour filmer au début des entraînements… Tous ces trucs-là que nous ne connaissions pas. Tout s’est vraiment passé très vite », raconte-t-il. Mais pour l’ancien latéral droit montpelliérain, qui a mis un terme à sa carrière cet été pour suivre une formation d’ostéopathie, le choc culturel était extrêmement important « Le mercredi d’avant, j’étais allé jouer un match amical à Alès, qui était en DH à l’époque, avec l’équipe réserve et une semaine après je me retrouve à l’Emirates. D’ailleurs, quand tu me vois jouer ce match Arsenal, je crois que je ne suis même pas coiffé parce que je ne m’attendais pas du tout à être là ! » (Sourire)

Débarqué la veille du match à Londres avec la délégation montpelliéraine, Jonas Martin s’en souvient comme si c’était hier : « A l’hôtel, j’avais croisé Bryan Habana et j’avais fait une photo avec lui, sourit l’ancien Rennais. Ensuite, on était parti s’entraîner au stade : quand tu descends du bus pour rejoindre les vestiaires et que tu les découvres, c’est déjà un truc de fou. Les joueurs d’Arsenal venaient de s’entraîner avant. À l’époque j’avais 22 ans et même la veille du match, tu en prends plein les yeux. »

Côté terrain, c’est une équipe montpelliéraine décimée et très rajeunie qui se présente sur la pelouse des canonniers d’Arsenal. « Si je me souviens bien, Benjamin Stambouli était malade et, la veille du match, Jamel Saihi s’était blessé, raconte Mathieu Deplagne. L’après-midi du match, le coach, René Girard, m’avait appelé à 16h, au moment de la sieste, pour me dire que j’allais jouer. On partageait la chambre avec Jonas et quand je lui avais dit que j’allais jouer, on n’en revenait pas, moi le premier. Je n’avais que 2 apparitions en Coupe de la Ligue au compteur, pas encore une seule en Ligue 1, et j’allais débuter un match de Ligue des Champions. Autant vous dire qu’entre 16 heures et 20 heures à l’arrivée au stade, tout avait défilé dans ma tête. »

Avec une équipe aussi jeune qu’expérimentale, où figuraient donc Mathieu Deplagne à droite, une charnière centrale Vitorino Hilton – Abdelhamid El Kaoutari et un Mapou Yanga-Mbiwa aligné à un poste inhabituel de milieu de terrain défensif, le MHSC avait résisté une mi-temps et s’était finalement incliné 2-0 sur des buts de Jack Wilshere (49e) et Lukas Podolski (53e), sur, deux passes décisives d’Olivier Giroud. « Si mes souvenirs sont bons, Il me semble que le MHSC avait eu plus de difficultés qu’à l’aller, se souvient l’ancien Gunner, aujourd’hui au Millan AC. Les Montpelliérains n’avaient pas été ridicules, loin de là, mais nous avions été efficaces ; c’est ce qui avait fait la différence. »

« On avait fait une bonne première mi-temps, sans être super dangereux mais sans avoir énormément subi non plus, se remémore Mathieu Deplagne. En seconde période en revanche, on avait vraiment vu qu’Arsenal était au-dessus. Dans les moments clés où il fallait pousser un peu plus, les Anglais avaient su se montrer réalistes et avaient marqué deux buts en début de deuxième mi-temps. Pour résumer, on sentait qu’on n’était pas trop mal mais, en même temps, très loin de leur niveau. J’avais même ressenti une certaine impuissance, peut-être parce qu’on les respectait un peu trop aussi, mais on n’avait pas l’équipe au complet non plus. »

Entré à la 69ème minute de jeu, Jonas Martin nous raconte ce moment avec beaucoup d’émotion : « Quand je suis entré en jeu, j’ai ressenti beaucoup de fierté, j’ai pensé à ma famille et je me suis dit qu’en arriver là, ce n’était quand même pas rien, détaille-t-il. En plus, le coach, René Girard, n’était pas quelqu’un qui faisait des cadeaux comme ça, donc je savais que s’il m’avait fait rentrer à ce moment-là, c’est que je le méritais. Je représentais mon club formateur dans la plus prestigieuse des compétitions européennes, et ça, c’était vraiment un truc de fou. »

Pour ce qui est du match, l’ancien joueur du Betis Séville se souvient que « Tout allait très vite. En plus, à l’époque, je jouais sur un côté et j’étais juste devant le coach Girard. Il n’arrêtait pas de me crier dessus (rires). Il fallait faire tous les retours défensifs, il insistait beaucoup là-dessus et je peux vous dire que je ne pouvais pas me cacher. Malgré la défaite, je me souviens que j’avais fait une bonne rentrée. C’est bizarre mais je n’avais pas ressenti de pression ; je sentais que je n’avais rien à perdre car je savais que les mecs en face étaient meilleurs que moi et nous étions déjà menés, ajoute-t-il. Je me souviens même qu’à un moment donné, j’avais reçu un centre en retrait d’un joueur d’Arsenal. J’étais dans nos 6 mètres et j’avais pris le temps de relancer et de contrôler. Cela dit, ça allait tellement vite que, physiquement, même si je n’avais joué que 20 minutes, à la fin du match, j’avais l’impression que j’avais joué un match et demi » (sourire).

Reste à évoquer cette fameuse Coupe aux grandes oreilles et ses spécificités : « Au niveau du rythme ça ne s’arrête jamais, explique Mathieu Deplagne. C’est presque la concentration continue qui est la plus difficile à assumer. Tu finis le match tu es lessivé parce qu’il faut être super concentré et que tu sais que la moindre erreur tu vas la payer, notamment parce que tu n’as que des joueurs internationaux autour de toi. Avec le recul tu te rends compte que même les joueurs qui étaient un peu moins ‘’quottés’’ que ce soit à Arsenal, Schalke ou l’Olympiacos, savaient mieux gérer les temps faibles que toi et, au cours de ces temps faibles, ils avaient marqué. C’est d’ailleurs ce qui nous avait ‘’plombé’’ dans cette compétition. On en revient à ce fameux manque d’expérience et au tournant qui avait été, à mon sens, le match aller chez nous contre les Grecs. On perd dans le temps additionnel alors qu’on menait 1-0. Ce match-là, on devait le gagner. »

De son côté, Jonas Martin, connait bien les spécificités des Coupes d’Europe. Après avoir joué la Ligue des Champions avec le MHSC, il l’a rejouée avec Rennes il y a 2 ans, retrouvant dans son groupe le Krasnodar de Rémy Cabella et le Chelsea d’Olivier Giroud. Il a également joué la Ligue Europa avec le Betis Séville, Strasbourg et Rennes, ainsi que la Conférence League avec le club breton. « L’Europe, c’est une atmosphère différente. Tu pars à l’étranger, tu découvres des stades que tu ne connais pas, des manières de jouer différentes, les arbitres aussi sont différents. Tu as tout le temps envie de jouer ce genre de match ».

Ce jour-là, René Girard sur les 14 joueurs montpelliérains qui avaient participé à la rencontre, 7 d’entre eux avaient été formés au club : « Quand je suis rentré j’avais remplacé Rémy (Cabella) et Younes (Belhanda) était venu me voir en me disant : ‘’vas-y frérot, comme avant, quand on était au centre. Ne te pose pas de questions’’. Il était un cadre de l’équipe et moi, je n’étais pas titulaire. Ses mots m’avaient mis en confiance. Le fait de jouer avec autant de joueurs issus de cette génération où on se connaissait depuis des années, c’était quelque chose d’extraordinaire. Le temps passe mais il y a des moments comme ça qui restent et resteront à jamais gravés dans mon cœur. » « A l’époque, je vivais comme dans un rêve. J’avais vécu ma première saison avec le groupe pro où nous avions été champions de France ; lors de ma seconde (donc cette année-là). On jouait la Ligue des Champions. C’était quelque chose de magnifique, sourit Mathieu Deplagne. En plus, je suis un enfant du club, j’ai grandi avec la période Ligue 2, donc vivre tout ça, pour moi c’était inespéré. Par moment je me pinçais pour y croire. C’était un rêve. Pour tout joueur de foot, la Ligue des Champions, c’est le Graal et la jouer avec son club formateur, c’est un tel bonheur qu’il n’y a pas de mot pour décrire ça. Je n’oublie pas qu’en plus, 4 ans auparavant, tu jouais ta survie en Ligue 2. L’Ascension a été exceptionnelle pour le club. C’était magnifique parce que je pense que le MHSC a bien su capitaliser dessus pour se structurer. Ça aussi, c’est important. »

L’émotion est toute aussi palpable dans les mots de Jonas Martin : « Quand tu es jeune, tu rêves, tu crois que c’est facile, tu veux aller en équipe de France, tu veux gagner la Coupe du Monde… Tous les jeunes ont plein de rêves et moi le premier, mais tu ne te doutes pas à quel point, ensuite, le foot c’est difficile et exigeant, explique-t-il. Avoir eu la chance de jouer la Ligue des Champions, encore plus avec son club formateur, quelque part c’était un aboutissement. Tu as des très bons joueurs qui ont passé 15 ans de carrière en Ligue 1 mais qui n’ont jamais disputé un match de coupe d’Europe. Avoir fait un match de Ligue des Champions, c’est quand même rentrer dans un cercle très fermé, explique-t-il. Souvent, quand tu es avec tes potes, tu mets la musique de la Ligue des Champions pour déconner quand tu fais un petit tournoi à la Playstation… Là, tu es surplace, tu entends la musique, tu vois la caméra qui passe devant toi, les tribunes qui sont pleines et tu es en crampons. C’est quelque chose de fort »

Quat à son analyse de la campagne montpelliéraine cette année-là, Jonas Martin est à la fois lucide et admiratif : « J’ai rejoué la Ligue des Champions avec Rennes il y a 2 ans, un peu dans la même situation, c’est-à-dire qu’on avait une super équipe comme avec Montpellier, on avait des ambitions mais, comme je l’ai dit auparavant, la Ligue des Champions, c’est vraiment un niveau supérieur. Il n’y a pas que les qualités des joueurs qui comptent… il faut de l’expérience, être encore plus malin que d’habitude. Parfois, en Ligue 1, il y a des mouvements qui vont suffire alors qu’en coupe d’Europe, ils ne suffiront pas, conclut-il Avec Montpellier, on avait aussi une super équipe, on jouait bien mais au final on n’arrivait pas à gagner les matchs. Néanmoins, ça reste quand même une très belle aventure. On n’avait pas fait figuration dans le groupe, même s’il y avait des grosses équipes comme Arsenal, Schalke ou l’Olympiacos. On avait posé des problèmes à chacune d’entre elles, et on avait donné le maximum pour le club, pour ce maillot et pour notre public. » Et ils avaient aussi rendu fière toute une ville…  

ARSENAL FC 2-O MHSC

Mercredi 21 novembre 2012. Ligue des Champions. 5ème journée. Mi-temps : 0-0. Emirates Stadium. 59000 spectateurs. Arbitre: M. Aydinus (Tur). Buts pour Arsenal : Wilshere (49e), Podolski (63e). Avertissements à Arsenal : Cazorla (31e), Giroud (53e), Koscielny (76e) : au MHSC : Bedimo (66e), Deplagne (83e).
ARSENAL FC (ANG) : Szczesny – Sagna, Koscielny, Mertesaeker, Vermaelen – Wilshere, Arteta – Oxlade-Chamberlain (Ramsey 70e), Cazorla (Coquelin 84e), Podolski – Giroud (Gervinho 85e). Entr. : Arsène Wenger
MHSC : Jourdren – Deplagne, Congré, El Kaoutari, Bedimo – Estrada (Marveaux 79e), Yanga-Mbiwa – Cabella (Herrera 69e), Belhanda, Mounier – Charbonnier (Martin 69e). Entr : René Girard

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