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Entame de feu, fin enivrante et point magnifique à Schalke

Il y a 10 ans, le 3 octobre 2012, le MHSC décrochait le premier point de son histoire en Ligue des Champions dans les dernières secondes d’un match mythique sur la pelouse de Schalke 04. Souvenirs

C’est bien connu, le football aime les belles histoires… alors, même si c’est plus facile de le dire à posteriori, on aurait quand même pu se douter que ce match de Ligue des champions à Schalke 04 allait avoir quelque chose de spécial. Pourquoi ? Peut-être parce que pour le premier déplacement de son histoire en Ligue des Champions, quelques jours à peine après avoir défié Arsenal à la Mosson, le MHSC retrouvait le sol allemand sur lequel il avait décroché le seul titre européen de son histoire ; c’était en 1999 lorsque la bande de Jean-Louis Gasset était allée remporter la coupe Intertoto à l’issue d’une magnifique manche retour sur la pelouse de Hambourg (1-1 à la fin du temps règlementaire). Enfin, peut-être aussi parce que, hasard du calendrier, cette rencontre avait lieu 22 ans jour pour jour après la réunification officielle des 2 Allemagne (l’ex-RFA et l’ex-RDA), proclamée le 3 octobre 1990, un peu moins d’un an après la chute du mur de Berlin (dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989).

Un stade 5 étoiiles

Débarquée en Allemagne la veille de la rencontre (à Dortmund, ville voisine de quelques kilomètres et rival historique de Schalke), la délégation montpelliéraine découvre alors la Veltins Arena, l’une des rares enceintes européennes à être classée cinq étoiles par l’UEFA à l’époque, soit la plus haute classification pour un stade selon la confédération européenne. « Nous avions été surpris de voir à quel point ce stade était magnifique, raconte Souleymane Camara. Je me souviens aussi que la pelouse était rétractable. Nous n’avions jamais vu ça. » « Ce qui m’avait impressionné, ce n’est pas sa grandeur, contrairement à l’Emirates Stadium d’Arsenal par exemple, poursuit Joris Marveaux mais cette ambiance allemande un peu particulière où on sentait une grosse ferveur mais aussi beaucoup de professionnalisme. C’était un stade très moderne où il était très agréable de jouer. »


La transition est toute trouvée. Au moment de s’avancer pour le coup d’envoi le lendemain, le MHSC se présente sans Henri Bedimo ni John Utaka, tous deux blessés, et avec un côté gauche inédit composé de Benjamin Stambouli et Karim Aït-Fana : « C’était notre deuxième match de Ligue des Champions, le premier à l’extérieur contre une grosse équipe quand même avec des joueurs d’expérience comme Draxler ou Huntelaar, se souvient Karim Aït-Fana. Après mon entrée en jeu contre Arsenal, j’étais très heureux de débuter cette partie. » De fait, si Schalke 04 (prononcez chalkE noul Fir pour coller à l’ambiance locale) avait tout de même de sacrés atouts « On a beau se dire que la Ligue des Champions c’est le haut niveau, qu’on n’a pas le droit à l’erreur, quand on le vit on s’en rend compte 100 fois plus, explique Joris. J’ai le souvenir d’avoir croisé des joueurs dans cette compétition qui n’étaient pas forcément reconnus sur le plan mondial mais qui étaient vraiment impressionnants. 
A Schalke ce jour-là, tout le monde se souvient de Draxler, mais je me souviens aussi de Fuchs ou Höwedes, qui étaient moins connus mais qui avaient un énorme volume de jeu et qui dégageaient quelque chose d’impressionnant en termes de répétition d’efforts notamment. C’est d’autant plus une grande fierté pour nous d’avoir montré un beau visage ce jour-là. C’était important après notre défaite lors du premier match contre Arsenal. » Loin d’être inhibés par cette défaite inaugurale, les Pailladins attaquaient la rencontre et ouvraient même le score de manière magnifique dès la 13ème minute de jeu grâce à Karim Aït-Fana : « Mapou (Yanga-Mbiwa) fait une belle transversale vers ‘‘Souley’’ (Camara) qui remet le ballon en retrait de la tête vers Cabella, raconte Karim. Rémy fait une petite feinte, il me décale. Je fais un contrôle extérieur, je m’emmène le ballon sur le pied droit, j’enroule et ça finit au fond. Au départ, je me suis demandé si le ballon était bien rentré, mais quand j’ai vu mes coéquipiers venir vers moi, j’ai compris que c’était bien réel »


En une fraction de seconde, le n°18 montpelliérain venait de glacer la magnifique ambiance de la Veltins Arena en douchant les 60 000 supporters allemands venus assister à la rencontre « Ce stade était incroyable, se remémore Karim. Je crois que c’est la meilleure ambiance que j’ai vécue. Sur mon but, je me souviens que je voyais plein de flashs tout autour du stade. C’était magnifique. »
Si les Montpelliérains avaient attaqué le match par le bon bout, les Allemands montaient en puissance au fil des minutes. À la 26ème, le buteur hollandais Klaas-Jan Huntelaar, en position de pivot, se muait en passeur et servait le très prometteur Julian Draxler dans la profondeur. L’international allemand et futur Parisien se présentait seul devant Geoffrey Jourdren et égalisait (1-1). À la pause, tout restait possible…
Les Pailladins attaquaient ensuite le deuxième acte de fort belle manière, avec toujours la volonté d’aller de l’avant, et c’est au moment où l’exploit semblait le plus à leur portée que les hommes de René Girard étaient stoppés dans leur élan. Dans un numéro de soliste, Julian Draxler, encore lui, venait percer la défense plein axe avant de rentrer dans la surface et d’être légèrement déstabilisé par Garry Bocaly. L’arbitre désignait le point de penalty et choisissait d’exclure le défenseur du MHSC de manière un peu sévère. Klaas-Jan Huntelaar ne se privait pas pour transformer la sentence et donner l’avantage à son équipe (2-1, 53e).

Un but pour l’éternité

À 10 contre 11, la mission semblait difficile pour ne pas dire impossible pour les Héraultais. Les Allemands multipliaient les occasions de faire le break mais sans parvenir à mettre le ballon au fond. A 20 minutes de la fin, René Girard choisissait alors de lancer ses dernières cartouches dans la bataille en faisant rentrer Joris Marveaux et Jonathan Tinhan à la place de Marco Estrada et Younes Belhanda : « Le coach voulait se servir de la vitesse de Jonathan en le plaçant dans l’axe et en décalant Souley sur un côté en lui demandant de venir travailler dans le milieu, se souvient Joris. Pour ma part, j’avais remplacé Marco (Estrada) avec l’idée de gratter un maximum de ballons car j’avais un profil moins ‘’joueur’‘ que lui, mais plus dans l’impact. Nous n’étions pas ridicules, bien au contraire et, en insistant, ça a fini par payer. »
Le chronomètre tournait et bien que dominés, les Montpelliérains restaient dans le match avec un seul but de retard. Et si ?

La suite, c’est Souleymane Camara qui en parle le mieux : « Rémy Cabella déborde sur le côté, il va éliminer l’arrière gauche de Schalke et fait un centre vers Jonathan Tinhan qui loupe un peu son contrôle, se souvient-il. J’ai pu récupérer le ballon dans l’axe, je suis revenu sur moi-même pour enrouler le ballon côté opposé et c’est rentré. C’est vraiment un bon souvenir. » Pas forcément habitué aux célébrations extatiques, l’international sénégalais court alors dans tous les sens jusqu’à filer vers le banc de touche pour célébrer ce but avec ses coéquipiers. « C’est vrai que je ne suis pas du genre à avoir une joie très démonstrative mais là j’étais vraiment heureux, d’autant qu’on avait tous fait énormément d’efforts, ajoute-t-il. Marquer un but en Ligue des Champions, mon premier et mon seul dans cette compétition, reste quelque chose de magique, et en plus, il nous a permis de prendre un point. J’étais tellement content que je ne savais même pas comment célébrer ce but sur le coup, alors je suis allé vers le banc et j’ai sauté avec eux. »

De la ligue 2 à la ligue des champions

L’image de Joris courant aux côtés de Souley pour aller fêter le but avec le banc est resté dans le livre d’or de l’histoire du club, tout comme dans l’esprit de l’intéressé lui-même « Même s’il y a eu la venue d’Arsenal et ma titularisation à l’Olympiacos, personnellement, si je ne devais retirer qu’une image de cette campagne de Ligue des Champions sur le plan personnel, ce serait cette fameuse photo, que j’ai d’ailleurs conservée chez moi, sourit Joris. Avec Souley, on se côtoyait depuis plusieurs années déjà, on avait un peu tout connu ensemble… Ce n’était pas comme si c’était moi qui avais marqué mais presque. La joie était énorme. C’était comme arracher une victoire. Revenir au score à la dernière minute en étant en infériorité numérique, à l’extérieur, dans un match de Ligue des Champions, c’était magnifique. En plus, cela nous avait permis de décrocher le premier point de l’histoire du club en C1. Il y avait une dimension historique et la joie dans le vestiaire qui s’en est suivie l’était aussi. » Avant cela, la fin de match fut épique, à l’instar de Geoffrey Jourdren, venu célébrer le but de l’égalisation montpelliéraine à 80 mètres de ses buts devant un Huntelaar médusé - « Huntelaar parlait français et on s’est beaucoup chambré pendant le match, se souvient le portier montpelliérain. Certains joueurs de Schalke nous avaient pris un peu de haut, Plus le temps passait, plus ils s’énervaient » - ou bien encore de René Girard, venu échanger quelques amabilités avec son homologue, Huub Stevens. « Sur ce match-là, je nous ai sentis sereins, synthétise Karim Aït-Fana. On faisait tourner la balle et on n’avait rien à envier à cette équipe de Schalke 04, si ce n’est leur expérience qui nous a fait défaut dans quelques moments-clés. Oui, ils avaient des joueurs individuellement plus forts et plus expérimentés que nous, mais sur le terrain nous n’avions pas été mis en difficulté dans le jeu. D’ailleurs, Schalke marque deux buts sur deux exploits individuels. Même contre Arsenal, d’ailleurs on n’avait pas non plus été ‘’baladés’’. »


Au-delà de ce super résultats, nos 3 interlocuteurs du jour sont aussi l’incarnation parfaite du renouveau montpelliérain puisque les 3 avaient rejoint le MHSC en Ligue 2 pour l’accompagner jusqu’à cette fabuleuse épopée européenne. Karim Aït-Fana, alors âgé de 17 ans, avait même vécu le maintien de justesse en Ligue 2 de 2007, alors qu’il effectuait ses premiers pas de joueur pro :
« Être en Ligue des Champions, c’était quelque chose d’incroyable ; surtout en pensant que quelques années plus tôt, on se battait pour ne pas descendre en National, raconte-t-il.  A cette époque, on jouait la survie du club à chaque journée et je dois vous avouer qu’il y avait presque plus de pression à ce moment-là que quand on disputait des grands matchs de Ligue des Champions, même si nous étions regardés par beaucoup plus de monde. On avait tellement vécu des moments difficiles qu’on prenait ça comme du bonheur et c’est peut-être aussi ce qu’il faisait notre force. On donnait tout sans arrière pensées. Ce sont des souvenirs inoubliables » « Ayant eu cette déception de ne pas avoir signé pro à l’issue de mon parcours au Centre de formation à Nantes ; même si j’aurais ensuite pu jouer en Ligue 1 avec Lorient (Il avait choisi de partir à Clermont), jouer en Ligue 1 était déjà un objectif atteint… et ce n’était pas gagné au départ, vu d’où je venais, raconte Joris Marveaux. La suite, en revanche que ce soit le titre de Champion de France avec le MHSC ou cette participation à la Ligue des champions c’était quelque chose d’inespéré. Avec le recul, on se dit que c’était incroyable mais sur le moment on n’a pas trop le temps de réaliser, ni le temps de trop réfléchir car il y a le travail au quotidien et les objectifs qui s’enchaînent. Avec le recul, ça rend le souvenir de cette campagne encore plus beau. Au final, on aurait sans doute aimé faire mieux dans cette compétition mais on a essayé d’en savourer chaque instant. C’était quelque chose pour nous d’incroyable à vivre parce que de la même manière qu’on n’était pas programmé pour être champion de France, ni pour jouer la Ligue des Champions. L’autre regret, c’est que tout est passé très vite, on aurait aimé profiter un peu plus mais quoi qu’il en soit, nous avons fait notre maximum. »


Le mot de la fin revient au héros de cette soirée étoilée, Souleymane Camara : « C’était tellement dur de partir de la Ligue 2 pour aller jusqu’en Ligue des Champions 5 ans plus tard que ça rend ce parcours et ce point pris à Schalke encore plus beau, conclut le mythique n°19 pailladin. Quand nous sommes montés, le club avait eu une très bonne idée en recrutant des joueurs qui connaissaient déjà la Ligue 1 comme Cyril Jeunechamp, Romain Pitau ou Geoffrey Dernis. Dès que ce groupe s’est constitué, avec l’apport des jeunes, on a su que quelque chose se crée mais de là à aller aussi loin… Pour revenir à cette campagne de Ligue des Champions en particulier, on aurait tous aimé prolonger un peu le rêve mais il fallait aussi reconnaître qu’on manquait d’expérience en coupe d’Europe et dans ce genre de compétition c’est vraiment très important. C’est notre seul regret mais ça fait partie de l’apprentissage. »
Un apprentissage qui a fait rêver toute une génération, sur le terrain, comme dans les tribunes : « Quelque part, c’est une consécration d’avoir joué la Ligue des Champions avec mon club formateur parce que c’est la plus haute compétition que l’on peut jouer dans une équipe de club, encore plus avec les potes du centre de formation, affirme Karim Aït-Fana. Nous étions tous très heureux et très fiers » Et ils ont rendus fiers, par la même occasion, toute une ville et toute une région.

Schalke 04 2-2 MHSC

Ligue des Champions. 2ème journée. A Gelsenkirchen (Allemagne). Veltins-Arena. Mi-temps 1-1. 50004 spectateurs. Arbitre : M. Karasev (Rus). Buts pour Schalke 04 : Draxler (26e), Huntelaar (pen, 53e) ; pour le MHSC : Aït-Fana (13e), Camara (90e). Avertissements à Schalke 04 : Huntelaar (24e), Holtby (34e) ; au MHSC : Saihi (35e), Estrada (45e), Camara (60e), Cabella (70e), Congré (72e).
Expulsion au MHSC : Bocaly (52e)
SCHALKE 04 : Unnerstall – Uchida, Papadopoulos, Höwedes, Fuchs – Neustädter – Höger, Draxler (Afellay, 55e)  – Holtby (Barnetta, 84e) – Pukki (Farfan, 66e),  Huntelaar. Entraîneur : Huub Stevens.
MHSC : Jourdren – Bocaly, Yanga-Mbiwa, Hilton, Stambouli – Saihi, Estrada (Marveaux 68e) – Cabella, Belhanda (Tinhan 68e), Aït-Fana (Congré 55e)
– Camara. Entraîneur : René Girard

 

 

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