Faustine Robert : « Nous avons besoin de ces 3 points »

Tout juste de retour d'un rassemblement avec l'équipe de France, son premier depuis quatre ans, la milieu offensive montpelliéraine (28 ans) revient sur ce comme-back en Bleu et évoque le déplacement à Guingamp, son ancien club, ce samedi en championnat (14h30)

En premier lieu, comment tes retrouvailles avec l'équipe de France A se sont-elles déroulées ?
Ça fait vraiment plaisir ! Comme j'ai toujours dit, l'équipe de France a toujours été un rêve de petite fille pour moi. Je n'avais pas été appelée depuis quatre ans, donc j'étais un peu surprise mais surtout très heureuse. J'ai vécu ça comme une énorme récompense de mon travail depuis quatre ans et la dernière fois que j'avais été appelée. Je n'avais pas baissé les bras depuis, j'ai continué à travailler, je n'ai jamais lâché et l'équipe de France a toujours été dans un coin de ma tête. J'ai continué à bosser en me disant que si ça devait revenir, ça reviendrait, donc forcément c'était un honneur pour moi d'être présente lors de ce rassemblement.

Quel bilan tires-tu de ce rassemblement justement ?
Ce que je dirai en premier, c'est que j'apprends toujours, même à 28 ans. Je suis allée là-bas avec l'objectif de prendre tout ce qu'il y avait à prendre, que ce soit à l'entraînement ou en match. Malheureusement, je ne suis pas entrée en jeu, mais je me dis que je suis là pour travailler ; ça me fait apprendre et ça me montre aussi qu'il y a encore besoin de persévérer et que je dois continuer à m'investir en club pour progresser et faire les meilleures performances possibles en vue, je l'espère, d’y retourner.

Après tes retrouvailles avec l'équipe de France la semaine passée, tu retrouves Guingamp ce week-end, l'un des deux clubs de ta carrière pro, avec Montpellier…
J'ai encore quelques copines là-bas, donc c'est toujours un plaisir de les voir, au même titrer que le coach (Frédéric Biancalani), mais le Guingamp d'aujourd'hui n'a pas forcément grand -chose à voir avec le Guingamp que j'ai connu… parce que l'équipe a beaucoup bougé, ne serait-ce qu'en une saison. Aujourd'hui, je joue pour Montpellier et je suis dans l'état d'esprit d’une joueuse qui veut gagner avec sa nouvelle équipe. Je n'ai qu'un objectif, c'est de terminer le plus haut possible avec le MHSC, et ça passera par une victoire à Guingamp. Après, c'est aussi particulier pour moi d'aller là-bas parce que c'est l'un des rares moments où je peux revoir ma belle-famille. Émotionnellement, c'est surtout pour ce côté-là que je suis contente d'aller là-bas.

Avec le recul, quel regard portes-tu sur tes années guingampaises ?
J'ai vécu des années magnifiques là-bas ; je ne retiens que du positif. J'avais pris la décision de partir parce que je voulais d'autres objectifs mais je n'ai pas oublié tout ce que j'ai vécu là-bas Guingamp restera Guingamp dans mon cœur ; c'est un club que je n'oublierai pas, mais maintenant je suis à Montpellier et je suis dans les objectifs avec le MHSC.

Quel est ton meilleur souvenir à En avant ?
Je dirai ma première sélection en Équipe de France ainsi que notre très belle épopée en Coupe de France il y a deux ans. Nous avions battu Reims à Roudourou, alors que je venais de perdre mon papa deux semaine avant… et je marque le but à la 92e qui nous qualifie pour la demi-finale. Ensuite, nous avions perdu 1-0 contre Lyon à la maison après avoir fait un super match et raté de justesse le but de l'égalisation. C'était vraiment un bon souvenir.

Ta plus grosse anecdote en Bretagne ?
J'étais jeune là-bas, j'ai fait quelques bêtises dont la plupart ne peuvent pas être racontées (rires). Je me souviens de cette fameuse victoire contre Reims où le Président nous avait offert le champagne. Nous ne l'avions pas forcément bu mais on va dire qu'il avait bien arrosé tout le monde (sourire).

Quel regard portes-tu sur la saison de ton retour à Montpellier, lors du dernier exercice ?
Les six premiers mois ont été assez difficiles. J’ai découvert un nouveau groupe, des nouvelles joueuses, une nouvelle façon de travailler avec un entraîneur que je ne connaissais pas... Ce n'était pas les mêmes journées d’entraînement, ni les mêmes journées tout court, donc l'adaptation a été assez dure. A partir du mois de janvier, j'estime que je me suis retrouvée et, depuis, je ne vis que les bons moments. Montpellier reste quand même une structure plus professionnelle et ça a été un gros changement, notamment pour et avec mon conjoint dans en sens où, à Guingamp, j'arrivais, je m’entraînais, j'avais un petit peu de soins mais je repartais. Ici, on a de la musculation avant la séance terrain, de la musculation après, du renforcement, des soins... Nous avons aussi une salle de vie qui nous permet de passer beaucoup de temps ensemble avec le groupe... C'est un rythme de vie différent mais ça fait un bien fou, une fois bien adaptée, de vivre dans une structure comme celle-là et dans un groupe qui vit aussi bien.

Ce qui est sûr, c'est que tu n'as pas perdu l'accent du Sud…
On me dit même que je l'ai encore plus ! (rires).

Sportivement quel regard portes-tu sur la saison passée ?
Je me suis beaucoup remise en question parce qu’au début, je n'étais pas décisive. J'étais pas mal blessée aussi, j’enchainais les petits pépins et je ne comprenais pas trop pourquoi car je suis quelqu'un qui fait très attention à son hygiène de vie. Je suis très entourée par mon conjoint, ma famille ou ma belle-famille pour ne pas faire de faux pas en termes d'hygiène de vie en dehors du foot, donc je ne comprenais pas... A partir de janvier, au moment où j'ai recommencé à marquer, à être décisive et à faire des performances qui me ressemblent un peu plus, je me suis sentie beaucoup mieux. Aujourd'hui, je suis contente parce que je sens que je suis dans la continuité des six derniers mois de la saison dernière et j'espère que ça va continuer comme ça. Mon objectif, c’est d’être la plus constante possible et faire le plus possible pour l'équipe. Je veux que nous réalisions une belle saison toutes ensemble.

On sent l’équipe plus équilibrée cette saison…
C’est ce que je ressens aussi. Elle est plus équilibrée et plus solide. Plusieurs recrues qui sont arrivées cet été connaissaient déjà la maison et on se connaissait déjà pas mal entre nous. Au milieu par exemple, je sens que nous sommes plus dures dans les duels, avec, en plus, des joueuses qui ont une meilleure vision du jeu. Je connais l’Esprit Paillade depuis toute petite, je suis partie puis revenue et j’ai l’impression qu'il est plus présent cette année que la saison passée. Ça fait un bien fou parce que j'ai l'impression qu'on se retrouve. On sent l'envie de travailler ensemble pour vraiment réaliser de belles performances. Tactiquement, le coach a aussi fait évoluer son dispositif puisque nous sommes passées en 3-5-2. Certains diront qu'on joue à cinq derrière mais pour ma part je le prends plutôt pour une défense à trois puisque je suis quelqu'un avec un profil offensif qui évolue sur un côté.

Justement comment vis-tu ce changement de poste ?
Je le vis très bien. C'est particulier pour moi parce que, parfois, je suis plus amenée à défendre qu'à attaquer, ce qui ne correspond pas forcément à mes caractéristiques au départ puisque je suis quelqu'un d'assez offensive qui est plutôt dans la percussion… Cela dit, je suis plutôt bien accompagnée par le staff ou les joueuses, qui m’expliquent bien mon nouveau rôle et m’aident à progresser. C'est un rôle que j'aime bien aussi, qui me demande d'attaquer, de défendre ; je suis capable de répéter les efforts, donc je prends plaisir et si ça peut être un plus pour l'équipe, c'est tant mieux !

Comment évalues-tu le début de saison de l’équipe ?
Il est très bien, même si notre dernier résultat nul contre Bordeaux (0-0) constitue une contre-performance pour nous. Après, la saison dernière, ce match-là, on l’aurait peut-être même perdu… donc on se dit que ce point pourrait compter dans le sprint final à la qualification pour la Ligue des Championnes. Ce n'est pas ce partage des points qui va nous faire perdre espoir. On garde la tête haute, on sait qu'on a des qualités et qu'il faut qu'on continue de travailler parce que nous n'en avons pas fait un super match contre Bordeaux… mais il ne faut pas non plus jeter à la poubelle ce qu'on a fait contre Dijon, Reims ou Lyon… même contre Bordeaux où on concède le nul, nous avons fait de belles choses par séquences. Il faut simplement essayer d'améliorer ce qui n'a pas été, mais nous avons bien conscience que nous avons fait une contre-performance. Nous n’avons pas su les attaquer suffisamment sur leurs points faibles et c'est peut-être ce qui nous a mises en défaut.

Comment abordes-tu le match de samedi contre Guingamp ?
Avec l'âge, je suis plutôt dans un état d'esprit où je fais de moins en moins attention à notre adversaire. Quelle que soit l'opposition, je vise toujours les 3 points et je me focalise toujours sur le fait que notre équipe joue le mieux possible car c'est notre jeu qui mettra en difficulté notre adversaire, quel qu'il soit. Nous avons toutes consciences que, l'année dernière, nous avions effectué une très grosse contre-performance en perdant à Guingamp (2-1). Nous sommes rentrées avec une défaite et nous n'avions pas le droit. C'est sans doute ce qui nous a mises dedans ensuite pour la fin de la saison. Ce sont des points que nous avions perdu l'année dernière et que nous ne devons plus perdre. Je suis vraiment focalisée là-dessus et sur le fait que nous réalisions une très belle performance à Guingamp. Il nous faut ces 3 points. Ce sera compliqué puisqu'elles sont dernières au classement et qu’elles voudront réagir. Ça me fait vraiment mal parce que Guingamp est in club qui me tient à cœur mais je ne souhaite pas que ce soit nous qui, par une éventuelle contre-performance, les relancions. Je souhaite qu'elles se relancent et que l’En Avant Guingamp aille mieux, mais uniquement après notre confrontation avec elles. Aujourd'hui, je pense à mon équipe nous avons besoin de ces 3 points.

Quels sont tes objectifs personnels et collectifs pour cette saison ?
Sur un plan personnel, j’espère être la plus décisive possible, faire un maximum de bons matchs et être régulière, ce qui nous permettra à la fois d'aller le plus loin possible avec  Montpellier et ce qui me permettra aussi de retrouver dans un premier temps et pourquoi pas sur la durée, l'équipe de France. Je ne peux pas dire que je n’y pense plus, ce serait mentir. L'équipe de France fait rêver toutes joueuses de haut niveau. Si ça doit venir, ça viendra, je vais tout donner pour y retourner et ça passera par de bonnes performances en club. Collectivement, l'objectif avec le MHSC est clair, c'est retrouver la Ligue des champions. J'espère également que nous irons le plus loin possible en Coupe de France..