Sersou : « Commenter la Coupe, ça ne ressemble à rien d’autre » | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Sersou : « Commenter la Coupe, ça ne ressemble à rien d’autre »

Le MHSC entre en lice en Coupe de France ce vendredi soir à Pau. L'occasion de remonter "Memory lane" avec notre commentateur fétiche, Philippe Sers.

Sersou, as-tu des souvenirs particuliers  de la Coupe de France avec Montpellier et notamment de ses premiers tours ?

...avec un but de Kader Ferhaoui dans le temps additionnel de la rencontre. Voilà pour moi « Le » souvenir d’entrée en lice du Montpellier Hérault dans cette formidable histoire de la Coupe de France

Alors écoutez, la Coupe de France laisse des souvenirs, pour la plupart, indélébiles. Je me souviens, avant-même de commenter les matchs de Montpellier, qu’en 1977 - j’avais 16 ans - j’étais allé à Alès pour un match de Coupe que nous avions gagné grâce à des buts de Doual et de Valadier face au grand Olympique de Marseille au stade Pierre-Pibarot. C’était une explosion de joie, un moment extraordinaire. En 1985, on s’est retrouvé au même endroit à Alès et, là, c’est le premier match de Montpellier que je vais véritablement commenter. C’est un match qu’on va perdre, un match marathon, ça je ne l’oublierai jamais ! Nous avions perdu 8 tirs au but à 7 contre le Paris SG, 0-0 à l’issue de la prolongation. D’ailleurs, il me revient en mémoire que c’est Franck Passi qui rate le penalty qui nous élimine. Cela avait aussi été un grand moment, avec un stade comble, et on avait été à un cheveu de réaliser un immense exploit. Un peu plus près de nous, en 1990, il y a eu ce match, le premier de cette formidable série qui nous a amenés jusqu’à la victoire finale. C’était en 32ème face à Istres à Chateaurenard et nous étions passé tout près de la correctionnelle, en ne gagnant que 1-0 grâce à un but de Kader Ferhaoui dans le temps additionnel de la rencontre. Voilà pour moi « Le » souvenir d’entrée en lice du Montpellier Hérault dans cette formidable histoire de la Coupe de France, une compétition qu’on n’est pas près d’oublier.

Le ou les premiers tours qui t’ont marqué ?

Dans l’histoire, il y en a eu qui, forcément, nous ont marqués ! Pas toujours dans le bon sens, parce que la Coupe de France est la compétition de tous les charmes et surtout pas des demi-mesures. Je me souviens qu’à une certaine époque, à la fin des années 1970, début des années 1980, il y avait encore des tirages locaux pour des équipes comme la nôtre. On avait par exemple gagné en 1979 à Clermont-l’Hérault, à Florensac en 1983, et, oui, le match avait eu lieu là-bas ! Après, on ne va pas non plus tourner le dos aux flops, il y en a eu au pluriel dans l’histoire du club, et notamment celui de notre première année en Division 1, lors de la saison 1981/82. Là, patatras, on perd à Sanary ! Voilà qui ravive des souvenirs douloureux, et je me rappelle qu’ils l’ont été tout particulièrement pour l’unique Louis-Nicollin ! Il y également eu des matchs extrêmement trippants, notamment la qualif en 1996 à Metz. Nous avions terminé le match et également la prolongation sur le score de 3-3, avec notamment un doublé de Lefèvre et un autre but de Sanchez, les deux Montpelliérains étant associés le plus souvent pour le meilleur que pour le pire à cette époque au sein de l’attaque pailladine. Nous avions finalement gagné aux tirs aux but à Saint-Symphorien avec énormément d’émotions et un match marathon emporté à l’arrachée !

Des anecdotes particulières ?

C’était un vrai bourbier, le ballon ne roulait pas plus de cinq mètres au contact du sol…

Comment parler de la Coupe de France pour Montpellier sans y associer bien sûr, car là les deux sont liés, le président Louis-Nicollin qui adorait tellement cette compétition et pour laquelle il avait beaucoup d’engagement en affirmant à qui voulait l’entendre du 1er janvier au 31 décembre à quel point la Coupe de France était son Graal. Il y a deux moments qui me reviennent particulièrement en mémoire. Un moment joyeux et un moment plus douloureux. En février 1977, quand nous affrontons l’OM à Alès, nous emportons ce match face au tenant du titre dans les ultimes minutes. Les plus anciens ont encore en mémoire cette photo mythique de Jean-Marc Valadier qui décolle de plus d’un mètre pour dominer de la tête le grand défenseur marseillais de l’époque, François Bracci, et pour offrir le but de la victoire aux Pailladins. 2-1 et une explosion de joie que Louis-Nicollin n’a pas vu ! Durant les dernières minutes de cette rencontre, il avait quitté le banc montpelliérain et il s’était « enfermé » dans le vestiaire de son équipe. Par superstition certainement, on ne le saura jamais car il ne s’est que trop pudiquement très peu confié à ce sujet. Mais on sait que Loulou a compris que son équipe avait gagné quand il entendit l’explosion de joie émanant des tribunes du stade Pierre Pibarot. Ça, c’est un beau souvenir, après il y en a eu un très mauvais… en 32ème de finale en 1982 à Sanary. Là, cela a été une autre explosion, mais de rage ! Je m’en souviens, quand son équipe quittait le vestiaire de Sanary tête basse pour rejoindre le bus, Loulou avait pris le même chemin que ses joueurs et une fois tout le monde dans le bus, il s’était mis à hurler en leur disant : « Messieurs, il y a un goûter offert par le club de Sanary, vous descendez et vous y allez ! ». Tout le monde s’était exécuté sans commenter et sans contester. C’était l’état d’esprit de Loulou, mais c’était aussi l’état d’esprit de la Coupe.

Un souvenir de bourbier ou de traquenard ?

Je n’ai pas beaucoup de souvenir de traquenard, mais j’en ai un de bourbier ! Des matchs disputés dans des conditions apocalyptiques, bien sûr qu’il y en a eu. Quand une équipe d’un niveau bien inférieur peut vous accueillir dans son stade, ce n’est pas toujours Byzance. Figurez-vous que l’année où Montpellier est devenu champion de France en 2012, la Coupe a débuté pour La Paillade à Charleville-Mézière pour y affronter le modeste club de Prix-les-Mézières. Un match emporté 4-0 avec le retour à la compétition de Karim Aït-Fana qui avait été longtemps blessé. On gagne ce match-là mais sur un terrain qui ressemble davantage à un hippodrome ou, quasiment, à Verdun. C’était un vrai bourbier, le ballon ne roulait pas plus de cinq mètres au contact du sol… On gagne, puis on l’emporte aussi à Châteauroux, à Tours mais patatras : nous perdons chez le GCF Ajaccio, club de National. Une autre occasion donnée à Loulou de gratifier ses ouailles d’une belle soufflante dont il avait le secret

Des conditions de live particulières ?

cela a généré des matchs aux couteaux, la sueur était plus apparente, la victoire toujours héroïque et les défaites toujours indigestes

Déjà l’an dernier ou il y a deux ans face aux Voltigeurs de Chateaubriand, on a découvert un terrain avec une petite tribune totalement en bois. Ça, c’était sympa pour la photo, mais avec des conditions de jeu particulières car je n’ai pas souvenir d’avoir été à ce point si proche des joueurs et du banc de touche, on les entendait parler. Ah, et alors, il y a eu des matchs extraordinaires qu’on commente debout car il n’y a pas de tribune, que tu commentes derrière un but… J’ai même commenté un match derrière le banc de touche de Michel Mézy qui était entraîneur et qui se retournait parfois en disant « Si tu continues à hurler comme ça on ne m’entendra plus donner les consignes si je parle ! » (rires). On ne voyait pas toujours très bien les joueurs quand on n’était pas assez en hauteur mais ça respire la Coupe et on s’adapte car à partir du moment où on suit l’équipe depuis tant d’années, on la connait au moins, elle, par cœur. Et il suffit d’avoir deux ou trois noms de joueurs de l’équipe d’en face pour faire sa petite tambouille pour s’en sortir très bien. Je me souviens aussi d’un match où il est tombé la mer et les poissons, une bourrasque terrible avec le vent en prime qui a fait s’envoler toutes mes fiches. Me voilà totalement dépourvu après quelques minutes de jeu, je crois que c’était contre l’équipe de Saint-Malo et j’ai passé le match sans quasiment citer aucun joueur adverse. Bon, c’était un petit exercice de style …et j’étais trempé comme un peintre à l’issue de la rencontre. Cela fait partie des petits souvenirs, comme ça, avec ce regard particulier qu’on peut avoir sur cette compétition et des souvenirs par dizaines qu’elle génère.

Le plaisir particulier à commenter cette compétition et ces premiers tours ?

Dans l’histoire, on a rarement été Petit Poucet au premier tour et nous avons souvent eu droit à des matchs champêtres. Cela le reste souvent encore aujourd’hui. C’est lors de ces premiers tours que s’est taillé l’esprit pailladin, ça c’est sûr : le combat, l’engagement, le charbon, tout ce qu’aimait le club et tout ce qu’aimait Loulou en prime de la lumière des projecteurs que générait ses matchs de Coupe évidemment. Au fond, on le retrouve toujours aujourd’hui et je serais presque tenté de dire, surtout dans la peau du prétendu favori qui doit tomber. On doit tout faire pour tenter de le faire chuter. C’est en ça que ces matchs-là génèrent des moments où le palpitant est plus exposé et plus rythmé que sur des matchs de championnat. Le comportement de l’équipe inférieure va vous secouer. Le talent ne suffit pas, ne suffit plus. Il faut avoir du caractère et c’est là bien sûr que le match prend une dimension et un relief le rendant peut-être presque plus facile à commenter car il y a toujours quelque-chose à dire. Dans un passé plus ou moins lointain, cela a généré des matchs aux couteaux, la sueur était plus apparente, la victoire toujours héroïque et les défaites toujours indigestes. Il y avait aussi beaucoup plus d’erreurs, de maladresses, beaucoup plus d’engagement et d’éclats de génie pour les journalistes, et bien plus de matière pour le commentateur que j’étais. Commenter la Coupe, ça ne ressemble donc à rien d’autre, ça offre beaucoup plus de garanties de s’exciter, de s’éclater car on ne reviendra pas toujours rejouer le match le lendemain, que la qualif est un coupe gorge et a toujours une saveur différente que les trois points d’une victoire en championnat et parce qu’au fond elle laisse des traces dans nos mémoires.

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