Juste avant le début de la trêve liée à la Coupe du Monde, le jeune défenseur montpelliérain a accepté avec beaucoup de gentillesse et d’humilité, d’évoquer le début de saison de son équipe et de faire un premier bilan… Avec beaucoup de lucidité, d’espoir et de détermination.
Quel bilan tires-tu de cette première partie de saison dans un exercice 2022-2023 très particulier avec la pose liée à la Coupe du Monde qui démarre dans quelques jours ?
Compliquée, c’est le mot. Ce n’est pas le début de saison que l’on espérait, on est loin de nos objectifs. On était bien reparti, on avait enchaîné deux victoires (contre Brest et Ajaccio, fin août, NDLR) et, après, on est retombé dans un cercle vicieux de défaites qui avait déjà été le nôtre en fin de saison dernière.
À quoi l’attribues-tu ?
Honnêtement je ne sais pas… C’est compliqué de se mettre d’un point de vue extérieur et d’essayer de cerner les problèmes. On essaie de le faire au quotidien. Aujourd’hui, je n’ai pas les réponses mais j’espère qu’on va réussir à les trouver tous ensemble et qu’on va repartir de l’avant. Nous avons conscience de la situation, nous avons beaucoup de discussions entre nous mais, à un moment donné, ça passe avant tout par le terrain. Les paroles c’est bien mais, maintenant, il faut des actes et les actes, c’est sur le terrain qu’on les voit. C’est à nous de nous donner à 200 % et de gagner des matchs.
Le dernier match contre Reims à La Mosson (1-1) a, semble-t-il montré un sentiment de révolte…
Après cette rencontre, le sentiment est double. Le premier c’est qu’il y’a évidemment de la déception car nous voulions à tout prix remporter ce match. Nous avons tout donné pour, et c’est sans doute pour cela qu’on se fait contrer à la fin… mais cela fait partie du jeu. Même si c’est évidemment décevant parce que nous nous aurions voulu gagner, il faut aussi saluer la réaction d’orgueil de l’équipe. Personne n’a rien lâché et cela s’est concrétisé en toute fin de rencontre par l’égalisation de Sacha (Delaye). Je suis d’ailleurs content pour lui parce qu’il fait beaucoup d’efforts à l’entraînement. C’est une belle récompense. On a évité une grosse désillusion grâce à ce but. Désormais il faut bien récupérer et repartir de l’avant dès la reprise de l’entraînement fin novembre
Depuis que tu es dans l’effectif professionnel c’est la première saison que l’équipe se retrouve dans une situation aussi difficile, là où les maintiens avaient précédemment été rapidement acquis. Comment le vis-tu ?
Pas très bien, forcément. Le fait de voir mon club de cœur, le MHSC, dans la partie basse du championnat, ça me fait chier et ça fait réfléchir, parce que c’est le club que j’aime et dont je défends les couleurs depuis tout petit. Quand tu te lèves le matin, tu penses à tout ce que tu pourrais faire de mieux pour améliorer les choses, à tout ce que tu pourrais faire pour aider l’équipe… c’est beaucoup de réflexion, de stress, donc il faut savoir le gérer… Tout cela est décuplé par mon attachement au club ; cela fait 12 ou 13 ans que je suis ici, je supporte le MHSC depuis tout petit, donc, c’est forcément particulier. J’avais vécu ces situations compliquées en tant que supporter, maintenant je les vis de l’intérieur en tant que joueur de ce groupe. C’est une responsabilité, j’en ai conscience nous en avons conscience… Il va falloir repartir de l’avant.
La situation d’aujourd’hui est-elle selon toi en partie inhérente aux séquelles de la fin de saison dernière ?
Je ne sais pas. On a eu la trêve estivale pour prendre des vacances, pour essayer justement de laisser ça derrière nous et de repartir sur de nouvelles bases. Quand on est revenu, qu’on a démarré les matchs amicaux sans en gagner un seul, ça nous a mis un peu dedans au niveau de la confiance en vue du début du championnat. La victoire contre Troyes à La Mosson (3-2) lors de la première journée, nous a mis sur les bons rails mais, ensuite, on a effectué un début de saison en dents de scie, et tout s’est compliqué.
La victoire à Brest (7-0) a-t-elle été un trompe-l’œil ?
Disons qu’avant Brest, on avait aussi commencé une série de défaites et ce match nous avait permis de bien rebondir. On avait mis 7 buts, on avait montré le visage d’une belle équipe avec du beau jeu. C’est un peu notre match référence de l’année et on a du mal à reproduire ce type de contenu depuis.
Ressens-tu que ce groupe est capable de se révolter pour inverser la tendance ?
Oui. On a tous l’Esprit Paillade en nous, je pense, moi le premier. On a tous cet esprit de révolte, on a de l’amour-propre, donc enchaîner les défaites ou les matchs sans gagner, ça commence à nous gonfler. On a envie de changer ça et d’inverser la tendance. Je suis persuadé que nous avons les moyens de faire une deuxième partie de saison meilleure que la première. L’année dernière, nous avions fait une première partie de saison exceptionnelle avant d’en connaître une seconde plus compliquée, donc espérons que cette année, ce sera l’inverse.
Tu as aussi vécu le premier changement de coach en cours de saison de ta carrière avec le remplacement d’Olivier Dall’Oglio par Romain Pitau…
C’est vrai que c’est une situation que je ne connaissais pas. En revanche, je connaissais le coach, Romain Pitau, qui m’avait déjà dirigé au Centre de Formation. Ça me permettait de ne pas aller complètement dans l’inconnue. Son discours est à l’image de sa carrière de joueur ; c’était un joueur de ballon donc il aime bien le jeu de possession, la fixation d’un côté pour renverser de l’autre, il aime attaquer et défendre, il symbolise le football moderne, à la fois en possession de balle mais aussi en projection rapide vers l’avant.
Quel effet cela fait-il de retrouver un de ses formateurs en tant qu’entraîneur en Ligue 1 ?
Ce qui me fait bizarre, c’est que quand j’avais 10 ans et que j’allais dans les tribunes du stade de La Mosson, c’était un des grands joueurs de notre équipe première. Après, c’est devenu mon coach en jeunes et maintenant en pro. C’est vrai que ça fait bizarre mais c’est toujours bien de voir l’évolution d’un joueur et d’un entraîneur dans le même club. Je trouve ça beau.
Vous démarrez une trêve au mois de novembre en raison de la Coupe du Monde au Qatar. Particulier ?
C’est bizarre, c’est vrai. On est au lendemain de la 15e journée et on se retrouve à démarrer une trêve d’un mois et demi. Pour notre part, nous aurons deux semaines de vacances avant d’entamer une préparation de quatre semaines, afin d’être les plus prêts possible pour le premier match de championnat à Lorient le 28 décembre. Maintenant, le maître mot dans ce genre de situation, c’est adaptation. On va prendre ces deux semaines de vacances et ensuite on va revenir à fond pour bien se préparer et réaliser une belle deuxième partie de saison et enchaîner les victoires.
N’était-ce pas une chance cette trêve ?
Peut-être. Je dirai simplement que, pour ma part, les vacances vont être un peu amères. J’espère que nous serons capables de repartir sur de bons rails ; mais quoi qu’il en soit, je pars en vacances avec un goût d’inachevé ; j’ai impression que j’ai raté quelque chose, que nous avons raté quelque chose durant cette première partie de saison et c’est le cas d’ailleurs... Ce sera des vacances plutôt tranquilles, où je ne vais pas forcément faire la fête. Ça restera un peu terni avec la volonté, je le répète, de montrer un autre visage à la reprise.
Quel bilan personnel tires-tu de ta première partie de saison ?
J’enchaîne les matchs, ce qui est quelque chose qui me tient à cœur dans ma progression. J’essaie de donner le meilleur de moi-même à chaque match, de monter le curseur de plus en plus haut petit à petit et de donner le maximum à l’équipe, afin de l’aider à gagner.
Quels sont tes objectifs pour la deuxième partie de saison ?
Sur le plan personnel c’est de continuer enchaîner les matchs et de réaliser des prestations de plus en plus abouties ; mais le plus important c’est de collectivement se sortir de cette zone compliquée le plus rapidement possible, d’aller enchaîner les victoires et de faire une série positive pour remonter au classement petit à petit. On se le doit pour nous, parce qu’on a quand même de l’amour-propre, pour notre Président, pour les dirigeants, pour toutes les personnes qui travaillent au club et bien sûr pour nos supporters. Ça nous tient vraiment à cœur. Je tiens d’ailleurs à adresser ce message aux supporters : restez avec nous, ne nous lâchez pas ; on va continuer à défendre le maillot au maximum et je sais que vous serez derrière nos pour nous aider à remonter la pente comme vous l’avez toujours été. On va continuer à se battre ensemble et c’est ensemble que nous irons chercher ces victoires, le plus rapidement possible j’espère. Je suis fan de ce club depuis tout petit, j’ai vécu des périodes très difficiles et je sais à quel point c’est compliqué à vivre quand on est supporter du club. Je sais ce qu’ils ressentent, donc je les comprends et je les soutiens… En continuant à se soutenir tous ensemble, je suis persuadé qu’on va se sortir de là. C’est ça la famille du MHSC.
