Christopher Jullien - Issiaga Sylla : violets devenus orange et bleus | MHSC Foot , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Christopher Jullien - Issiaga Sylla : violets devenus orange et bleus

Adversaires à l’aller, les deux anciens Toulousains se retrouvent coéquipiers dans l’Hérault au match retour. L’occasion d’une interview croisée.

Leur première rencontre

Issiaga SYLLA : Christopher venait d’arriver et moi je revenais d’un prêt d’une saison au GFC Ajaccio. À l’époque on avait une charnière centrale Christopher Jullien - Issa Diop qui est aujourd’hui à Fulham. Au niveau de la taille c’était très haut (sourire) mais les deux avaient bien plus que cette qualité-là. Christopher a toujours été très à l’aise avec le ballon. C’est ce qui m’a tout de suite marqué chez lui. Cette technique et cette assurance balle au pied. Proportionnellement à sa grande taille il n’était pas du tout emprunté. 

Christopher JULLIEN : C’était lors de la préparation estivale sous un soleil de plomb à Toulouse, juste devant le centre technique. La séance était dirigée par Pascal Dupraz et il y avait vraiment beaucoup d’intensité. Dès le premier entraînement j’ai vu qu’Issiaga ne s’arrêtait jamais de courir. Je me suis dit, ‘’lui, il va me fatiguer’’ (rire). Il avait un potentiel incroyable. En plus, outre cet aspect physique et cette capacité à répéter les efforts, je trouve qu’il s’est encore plus affiné techniquement.

Leurs années toulousaines

Christopher : On avait démarré super fort, notamment lors de ma 1ère saison là-bas sous la direction de Pascal Dupraz. Le club surfait alors sur la magnifique remontada qui avait abouti au maintien miraculeux de la saison précédente…  Ensuite, les résultats étaient un peu moins bons et on finit en milieu de tableau alors qu’on espérait terminer bien plus haut. L’année d’après, M. Dupraz est limogé en cours de saison et on doit passer par les barrages sous la direction de Mickaël Debève et un match contre Ajaccio à La Mosson pour se sauver. Enfin, lors de ma 3ème année, on développait un jeu de qualité avec Alain Casanova qui avait fait son retour au club. On avait là-aussi démarré très fort, on avait de très bons joueurs de ballon, c’était vraiment top. À titre personnel j’ai eu un petit coup de moins bien en milieu de saison et ensuite j’ai bien fini ce qui m’a permis d’être transféré au Celtic. Si je devais résumer mes années toulousaines, je dirais qu’il y a eu des hauts et des bas et qu’on a souvent chuté en cours de saison que ce soit mentalement ou en commettant des erreurs bêtes qui nous ont coûté des points. C’est un petit peu dommage mais j’ai quand même passé de très belles années là-bas.

Issiaga : On a vécu beaucoup de belles choses ensemble. Je me souviens des petits déjeuners matinaux qui étaient organisés par le club avant les séances d’entraînement. C’était vraiment des moments sympas. Ça créait une bonne ambiance, on rigolait beaucoup. On a passé de très bons moments. À l’époque c’était Pascal Dupraz l’entraîneur puis, ensuite, il y a eu Alain Casanova qui est revenu. Beaucoup de joueurs de cette époque-là sont partis et cela a aussi contribué au fait qu’à un moment donné, j’ai voulu voir autre chose en signant à Montpellier.

Leur meilleur souvenir à toulouse 

Issiaga : Je me souviens d’un match au Stadium contre le PSG où il me semble nous gagnons trois (vérifier le score et la date). Le Stadium était plein c’était un match très important pour nous mais personne ne croyait qu’on allait l'emporter et pourtant c’est ce que nous avons réussi à faire.

Christopher : Ce match fait partie de mes meilleurs souvenirs c’est vrai. C’était la première fois que je participais à un Toulouse - Paris au Stadium qui était d’ailleurs blindé ce soir-là. C’était vraiment quelque chose. Je me souviens aussi plus particulièrement d’un match contre l’OM qui, si je me souviens bien, marquait les 50 ans du club. On avait joué sous un soleil de plomb avec des maillots vintage, dans un stade plein. Il me semble qu’on avait perdu 1-0 mais l’ambiance était vraiment extraordinaire.

L’un vu par l’autre SUR LE PLAN FOOTBALLISTIQUE

Issiaga vu par Christopher : Si je devais décrire Issiaga en un mot, je dirai « inarrêtable » et en deux mots je dirai « lâche rien ». Issiaga est quelqu’un de très persévérant, qui a une très grosse activité et qui ne va jamais rien lâcher. À Toulouse, que ce soit en entraînement ou en match il commettait toujours une ou deux fautes techniques mais aujourd’hui, j’ai vraiment l’impression qu’il a gagné en régularité, qu’il a vraiment progressé techniquement ce qui lui permet de ne quasiment plus faire d’erreur. Tous ses centres sont très précis, il est à l’aise des deux pieds et je lui tire vraiment mon chapeau pour sa progression.

Christopher vu par Issiaga : J’apprécie beaucoup son style de jeu. Christopher est très dur dans les duels, très fort dans le jeu de tête et il est aussi à l’aise avec le ballon… et des 2 pieds. Sur coup de pied arrêté il a débloqué pas mal de situation avec Issa Diop lors de notre époque toulousaine. J’espère qu’il fera de même, ici, à Montpellier.

L’un vu par l’autre au niveau du caractère

Issiaga : Christopher a la tête sur les épaules mais ce qui tranche un peu c’est qu’il parle beaucoup sur le terrain pour guider sa défense et ses coéquipiers mais, en revanche, il parle peu en dehors. C’est quelqu’un d’assez discret et de très tranquille. Après, sur le terrain c’est un gagneur, il sait ce qu’il veut et où il veut aller. De ce point de vue-là, on s’entend bien aussi car je suis également quelqu’un qui parle beaucoup sur le terrain parce que j’ai besoin de guider et de motiver mes amis autour de moi.

Christopher : Quand il sort du terrain, Issiaga est quelqu’un de très « cool ». Il est très tranquille, quelqu’un  avec qui tu peux parler directement et sans crainte car il est très bienveillant. Dans le vestiaire, tout le monde l’aime bien. Il a été une vraie plus-value dans le groupe depuis son arrivée ici à Montpellier.

S’ils devaient se chambrer...

Issiaga : À Toulouse, on chambrait souvent Christopher parce que quand le coach disait d’arriver à 9h il était là à 8h59 ! Jamais en retard mais toujours à la limite. Il arrivait toujours à l’heure pile. Quand je l’ai retrouvé ici, j’ai bien rigolé d’ailleurs car il a bien changé là-dessus. Il arrive beaucoup plus tôt aux entraînements, je ne l’ai pas reconnu de ce point de vue-là (rires).

Christopher : J’étais sûr que tu allais dire ça ! (rire). Moi, je me souviens particulièrement d’un de tes discours d’après match, un jour, lors de ma troisième année à Toulouse, on va gagner à Reims et Issiaga marque. En flash interview à la fin, il était parti dans un délire et avait utilisé des mots que je n’avais jamais entendu dans sa bouche, c’était mythique ! (Éclat de rire).

Leurs retrouvailles au MHSC

Issiaga : J’étais vraiment content de le retrouver à Montpellier et c’était réciproque, Christopher me l’a dit tout de suite. Depuis que je l’ai retrouvé ici, j’ai senti qu’il avait vraiment progressé. Quand il est parti au Celtic, je l’ai pas mal suivi car c’est quelqu’un que j’apprécie. Au début de son aventure là-bas, je le sentais vraiment en confiance et j’ai ressenti cette même confiance lorsque je l’ai retrouvé ici. Il a mûri dans son jeu, il fait moins d’erreurs de relance notamment. C’est un plaisir d’être à nouveau son coéquipier.

Christopher : Quand un joueur arrive et que tu ne le connais pas tu attends toujours de voir ce qu’il va donner à l’entraînement et en match. Je suis vraiment content de la venue d’Issiaga car je savais ce qu’il allait nous apporter. Avec la blessure de Théo Sainte-Luce et le départ de Nicolas Cozza, Issiaga a vraiment sécurisé ce poste d’arrière gauche. Ce qui est bien avec lui aussi c’est qu’il peut aussi bien évoluer dans une défense à 4 que dans un dispositif 5 dans le rôle de piston… C’est vraiment une bonne recrue pour nous.

Le match aller où ils étaient adversaires

Christopher : Issiaga nous avait bien cassé les pieds sur le côté gauche de sa défense. Il me semble qu’il avait d’ailleurs créé un bon décalage sur le premier ou le deuxième but toulousain. Sur le match aller, j’avais ressenti une certaine émotion puisque c’était la première fois que je retournais au Stadium avec le maillot d’une équipe adverse depuis mon départ au Celtic. Sur le plan du jeu, j’ai toujours en travers de la gorge ce deuxième but où Enzo Tchato se fait pousser dans le dos et où l’arbitre choisit de ne pas siffler faute. Pour moi c’est le tournant du match (vérifier si c’est le deuxième ou troisième but). À la suite de ça, on a eu du mal à revenir même si les Toulousains se sont retrouvés à 10. C’était une période où nous avions du mal à concrétiser nos occasions, tout en ayant une certaine fragilité défensive.

Issiaga : C’est bizarre de penser qu’il y a quelques mois à peine j’étais dans le camp d’en face (sourire). À l’aller, le MHSC avait mis beaucoup d’intensité lors des 15 premières minutes ce qui nous avait mis en difficulté mais on avait su rester calme et ne pas perdre pied totalement, même en concédant l’ouverture du score. C’est facile de dire ça aujourd’hui mais, même si Montpellier avait perdu ce jour-là, j’ai senti un gros potentiel dans cette équipe et c’est la raison pour laquelle, malgré son classement difficile au moment où je suis arrivé, je n’ai pas hésité à signer ici. Montpellier est un bon club, avec un effectif de qualité et nous avons de belles choses à faire ensemble ici.

Le redressement du mhsc

Issiaga : Quand il est arrivé, le premier objectif du coach a été de nous aider à bien défendre pour ne pas prendre de but. Aujourd’hui, notre base est bien plus solide. Le coach nous demande de bien rester concentrés défensivement mais de savoir nous projeter aussi c’est-à-dire qu’on défend ensemble et qu’on attaque ensemble. Si on n’encaisse pas de but, on sait qu’on a la qualité devant pour arriver à en marquer. Plus globalement, gagner nous fait beaucoup de bien, mais c’est important de garder confiance tout en continuant à travailler. Le travail n’est pas fini.

Christopher : J’ai toujours senti que cette équipe avait des qualités dès mon arrivée mais ça n’arrivait pas à matcher sur certains trucs où on arrivait pas à trouver des solutions. Aujourd’hui, on sent vraiment qu’il y a un nouvel élan et je l’ai vraiment ressenti lors de notre victoire à Ajaccio. Pour la première fois depuis bien longtemps, j’ai senti dès le début du match que nous allions l’emporter. L’équipe dégage plus de confiance, elle joue moins avec la boule au ventre et du coup tout semble plus facile. Il est toujours difficile d’aller gagner à Ajaccio, il faisait très chaud, le match était intense face à une équipe qui, elle aussi, avait besoin de points, mais on est resté solide, sans paniquer et on a arraché la victoire sur un coup de pied arrêté. Il y a un mois et demi, on aurait peut-être vécu le même scénario mais contre nous. Aujourd’hui ça a tourné parce qu’on a su provoquer ce petit truc. Le coach a apporté beaucoup d’intensité, d’exigence, moins de récupération, Les semaines sont très dures mais ça porte ses fruits le week-end. Il faut que ça dure !

Leur saison personnelle

Christopher : Pour être tout à fait honnête je dirais « bof ». J’ai toujours donné le maximum mais je dois reconnaître que je n’ai pas été au top sur certains matchs, loin de là. Quand tu vis des périodes où tu es moins bien, ce n’est pas évident mais ça l’est encore moins quand le collectif n’est pas au mieux non plus. Aujourd’hui, vu que collectivement nous sommes mieux, les individualités ressortent mieux et c’est toujours plus facile. À l’inverse quand il y a des résultats négatifs, que tu prends beaucoup de buts et que tu es défenseur, c’est toujours difficile. Disons que la sérénité que je ressens aujourd’hui j’aurais aimé l’apporter dès mon arrivée, mais je n’ai pas réussi à trouver ce qu’il fallait. Ce qui est certain en revanche c’est qu’aujourd’hui je me sens plus à l’aise et je pense que ça se ressent sur le terrain et au niveau de l’équipe.

Issiaga : Je suis content de ma saison pour l’instant et très heureux de voir qu’on n’encaisse pas beaucoup de buts ces derniers temps. Pour un défenseur, c’est toujours important. Je suis aussi content d’avoir pu donner un petit coup de main aux attaquants en délivrant plusieurs passes décisives et j’espère continuer comme ça. Mon objectif est d’aider l’équipe au maximum. Tant que la saison n’est pas finie, le travail n’est pas terminé. L’objectif, c’est de se maintenir avant tout.

à quel genre de match s’attendent-ils  aujourd’hui ?

Christopher : Montpellier et Toulouse sont deux équipes qui attaquent beaucoup donc ça nous promet un match ouvert. Si l’on excepte la défaite des Toulousains à domicile contre Clermont, il me semble que le TFC et le MHSC font partie des équipes en forme ces derniers matchs. Toulouse a vraiment bien débuté l’année 2023 ; nous on avait très mal débuté mais on arrive à bien revenir aujourd’hui avec une belle série en cours. Aussi si on a l’occasion de creuser l’écart avec notre adversaire du jour  en cas de victoire. J’ai toujours été surpris d’entendre que TFC – MHSC était un derby. On peut aussi dire que c’est le Syllatico ou le Jullienico (sourire).

Issiaga : il y a cette notion de derby de l’Occitanie mais la rivalité n’est pas aussi forte qu’avec Bordeaux pour Toulouse ou qu’avec Nîmes pour Montpellier je crois. Cela dit c’est un match qui va être très important pour nous parce que Toulouse fait partie de nos concurrents directs au classement. Un succès contre les Toulousains nous permettrait de nous rapprocher encore un peu plus de notre objectif du maintien. À nous de rester concentrés et on verra bien ce qu’il se passera. Toulouse est une équipe qui n’a pas peur d’aller chercher son adversaire, ils attaquent beaucoup donc il faudra travailler par rapport à ça à la fois pour ne pas se laisser piéger mais aussi peut-être pour savoir profiter de certains espaces. Mais ça c’est le coach qui décidera. Sur un plan plus personnel, le fait de jouer le match aller avec une équipe et le match retour avec l’autre est un peu particulier mais ça fait partie du foot (sourire). Il y aura forcément un peu d’émotion parce que Toulouse est un club où j’ai vécu de très bons moments et où je connais beaucoup de monde. Mon histoire avec Toulouse a été belle mais j’en ai ouvert une autre avec Montpellier cet hiver et j’espère qu’elle sera toutE aussi belle.

Leur message pour les supporters

Issiaga : Je suis très heureux d’être ici et je tiens à remercier les supporters du MHSC de m’avoir si bien accueilli tout comme le club, les dirigeants, le staff et mes coéquipiers. J’ai reçu beaucoup de messages positifs de leur part et ça fait vraiment très plaisir quand on arrive dans un nouveau club. J’ai aussi lu sur les réseaux sociaux que certains supporters de Toulouse étaient déçus de mon départ et qu’ils me souhaitaient bonne chance. Je tiens également à les en remercier. J’ai fait de mon mieux à Toulouse où j’ai vécu de très bons moments et j’espère faire aussi de mon mieux à Montpellier où je vivrai je l’espère, aussi de très bons moments.

Christopher : J’espère qu’ils seront nombreux pour nous soutenir. Ils nous ont beaucoup apporté malgré les moments difficiles que nous avons vécus. On a remis le bleu de chauffe, le coach a beaucoup apporté, les résultats suivent et c’est à nous de poursuivre cette dynamique le plus longtemps possible J’espère que le stade va être plein pour nous y aider. Il est évident que j’espère que Montpellier va gagner mais je voudrais aussi faire un petit clin d’œil aux supporters toulousains. J’espère qu’il y aura une bonne osmose sur le terrain comme dans les tribunes et que ce match sera une très belle fête.

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