Désigné joueur du mois de septembre par les supporters montpelliérains, le nouvel attaquant du MHSC s’est parfaitement intégré à sa nouvelle équipe. Rencontre avant de recevoir Lyon ce samedi (17h)
Si certaines recrues ont besoin de temps pour s’acclimater à leur nouvel environnement, cela n’a pas été le cas pour Arnaud Nordin. Avec (déjà) trois buts et une passe décisive au compteur en championnat, l’ancien Stéphanois, qui a débarqué cet été au Domaine de Grammont, a réalisé une adaptation express, aussi rapide que ses déboulés dans le couloir droit de l’attaque montpelliéraine : « Sur le plan personnel, c’est vrai que c’est difficile de rêver mieux ; Après, on peut toujours faire mieux dans la vie, sourit-il. C’est bien mais je préfère rester focalisé sur le terrain, sur les victoires et sur ce que je dois améliorer. Je préfère largement gagner un match et ne pas marquer que faire gonfler mes stats personnelles et que l’équipe ne gagne pas. »
Si cet altruisme l’honore, le sourire qui l’accompagne n’est en rien de circonstance. Il traduit en revanche un réel état d’esprit positif et une volonté de sourire à la vie : « La vie est belle, dit-il simplement. Je fais un métier magnifique dont je rêvais depuis que je suis né et je ne remercierai jamais assez Dieu pour ça parce que je suis très croyant, donc j’ai toutes les raisons de sourire. »
Cette philosophie a sans doute été l’une des clés de la réussite de ce gamin né à la Salpêtrière, à Paris, dont les parents sont originaires de la Martinique et qui a grandi dans le 13e arrondissement de la Capitale. Le foot ? « Je suis né le 17 juin, moins d’un mois avant le sacre des Bleus à la Coupe du Monde 1998. C’était plutôt un bon présage non ? s’amuse-t-il. C’est pas mal pour commencer une vie ! » Ce fut sans doute prémonitoire quoi qu’il en soit pour ce fils unique qui a grandi avec sa mère et son beau-père. Il a tapé ses premiers ballons à l’âge de 6 ans dans son quartier, au sein du club local du FC Gobelins, devenu aujourd’hui le Paris 13 Atlético. Une rampe de lancement à l’issue de laquelle il a gravi tous les échelons, avant de réussir le test d’entrée du prestigieux INF Clairefontaine où il a intégré la promo 1998, aux côtés de d’Alexis Claude-Maurice (Lens), Armand Laurienté (ex-Lorient, parti cet été à Sassuolo), Yann Kitala (Le Havre) et surtout Kylian Mbappé.
C’est là que l‘AS Saint-Etienne est allé le recruter, dès l’âge de 15 ans. « C’est là-bas que j’ai signé mon premier contrat pro et que j’ai effectué la quasi-totalité de ma carrière jusqu’ici, à l’exception d’un prêt à Nancy (L2) lors de la saison 2017-2018, qui avait été très enrichissant aussi », explique-t-il. D’ailleurs, le jeune Arnaud Nordin n’avait pas tardé à faire des étincelles puisqu’il avait marqué dès son 1er match pro contre Lille à Geoffroy-Guichard, le 25 septembre 2016 « C’était vraiment un rêve de faire des débuts de ce genre-là, raconte-il. La suite fut une progression discrète mais linéaire, au cours de laquelle Arnaud n’a cessé de progresser, disputant chaque saison un peu plus de matchs et marquant un peu plus de buts… notamment sous les ordres d’un ancien coach des Verts et du MHSC : « Jean-Louis Gasset a vraiment été quelqu’un d’important pour moi il m’a beaucoup conseillé pour que je fasse un palier, explique-t-il. Plus globalement, l’AS Saint-Etienne est un club qui m’a beaucoup fait grandir. Je leur dois énormément. Avoir terminé sur cette descente en Ligue 2 au printemps dernier, ça m’a fait très mal mais je les suis toujours de très près. Je leur dis merci pour tout et j’espère les revoir très vite en Ligue 1. »
La Ligue 1, Arnaud Nordin a eu l’opportunité d’y demeurer cette saison en rejoignant un MHSC qu’il avait beaucoup fait souffrir la saison passée sous le maillot vert : « Le choix a été assez simple à faire, raconte le nouveau n°7 pailladin. J’ai eu le coach et le Président au téléphone, ainssi que le Directeur Sportif Bruno Carotti, qui est même venu me voir. Leur discours m’a tout de suite plu. J’ai immédiatement senti leur volonté que je sois un joueur du MHSC cette saison. Plus généralement, depuis que je suis ici, j’ai senti beaucoup d’amour. Le club est très familial et c’est ce dont j’avais le plus besoin d’autant que je quittais pour la première fois de ma carrière sur le long terme, mon cocon stéphanois. Ça fait toujours plaisir de sentir qu’on est vraiment apprécié et qu’on a vraiment envie de travailler avec vous et c’est ce que j’ai ressenti ici à Montpellier. » Bien installé à Montpellier – une ville qu’il trouve « absolument magnifique » – Arnaud Nordin possède un profil de joueur offensif polyvalent qui offre de nombreuses possibilités au staff montpelliérain : « Je préfère jouer à droite mais ça ne me dérange pas de jouer à gauche ni en deuxième attaquant ou même en pointe, explique-t-il. Mon jeu est basé sur la vitesse et le déséquilibre ; j’aime bien dribbler, prendre la vitesse… Après, forcément, je suis un attaquant et comme tous les attaquants, j’aime bien marquer et faire marquer les coéquipiers. C’est super important aussi de faire des passes décisives. »
Parmi ces nouveaux coéquipiers, figure une tête bien connue, un certain Faitout Maouassa qu’il connait depuis l’enfance : « On se connaît depuis plus de 10 ans. Il jouait à Argenteuil et moi au FC Gobelins, raconte Arnaud. Vu qu’on est de la même génération, on a souvent eu l’occasion de s’affronter et même de jouer ensemble avec les sélections de jeunes d’Île-de-France. D’ailleurs je l’ai souvent battu (sourire). Notre amitié est restée intacte au fil des années et je suis très heureux de le retrouver ici aujourd’hui.… mais, encore une fois, je suis passé devant puisque c’est moi qui ai signé ici avant lui (éclat de rire). On en avait d’ailleurs parlé. Je lui ai envoyé pas mal de messages pour lui dire de venir et je suis très content qu’il ait choisi Montpellier. Je suis très content de pouvoir jouer avec lui. »
Les deux hommes pourraient d’ailleurs être associés à nouveau dès ce samedi contre Lyon à La Mosson, avec pour objectif de relancer un MHSC qui reste sur 3 défaites consécutives :
« Notre début de saison est un peu mitigé, concède l’ancien attaquant stéphanois. On arrive à faire de bonnes performances, voire de très bonnes, puis, à d’autres moments c’est plus compliqué. Je pense qu’on se cherche encore un peu mais on travaille au quotidien sur le terrain pour essayer d’améliorer ça et avoir de grosses bases autant sur le plan offensif que défensif car, pour gagner des matchs, il faut évidemment marquer des buts, mais aussi encaisser le moins possible. » En cela, la venue de Lyon ce soir à La Mosson n’apparait pas des plus aisées, d’autant qu’elle intervient au cœur d’un calendrier difficile, après des confrontations avec Monaco et Lens et avant un déplacement à Rennes la semaine prochaine : « Il ne faut pas s’affoler, tempère Arnaud, grand admirateur de Thierry Henry et également grand fan de basketball. Concernant le calendrier, on va forcément devoir affronter les équipes du haut de tableau à un moment donné. Certaines sont plus fortes que d’autres mais affronter les meilleures équipes du championnat peut aussi nous pousser à nous sublimer. »
Le prochain col de 1ère catégorie s’appelle donc l’Olympique Lyonnais ; un match forcément particulier pour Arnaud et ses coéquipiers Wahbi Khazri et Falaye Sacko, également anciens Stéphanois : « C’est forcément un match particulier, d’autant plus que j’ai été formé à Saint-Étienne donc j’ai connu cette rivalité très tôt avec les équipes de jeunes depuis l’âge de 15 ans. J’espère qu’on pourra repartir avec la victoire. Ce sera aussi l’occasion de faire un petit clin d’œil à Jordan Ferri puisqu’il est formé à Lyon », dit-il dans un grand éclat de rire, avant de préciser : « On aime bien se chamailler à ce sujet avec Jordan mais c’est quelqu’un avec qui j’adore évoluer parce que c’est un super joueur. Plus sérieusement je m’attends à un match difficile face à une très belle équipe de l’OL. Quant au fait qu’ils viennent de changer d’entraîneur (Laurent Blanc a récemment remplacé Peter Bosz NDLR), ça ne change pas forcément grand-chose pour nous, c’est la vie d’un club. Dans tous les cas, Il faudra mettre les ingrédients pour remporter les 3 points. »
Une victoire serait en tout cas le meilleur des remèdes collectifs pour le MHSC, ainsi qu’une belle occasion pour Arnaud de poursuivre son début de saison tonitruant, lui qui vient d’être élu joueur du mois de septembre par les supporters du MHSC : « Je tiens vraiment à remercier les supporters car c’est le genre de distinction personnelle qui fait plaisir et j’espère qu’ils seront nombreux au stade à commencer ce soir contre Lyon, souligne cet amateur de Playstation, d’un naturel assez casanier. Collectivement, l’objectif, c’est de gagner le plus de matchs possibles, ce qui nous permettra d’engranger de la confiance et ensuite nous verrons bien où cela nous mène. Je pense que ça ne sert à rien de se fixer des objectifs en termes de classement. Sur un plan plus personnel, je préfère garder pour moi, je le dirai à la fin ».
